L'orage


Il lui faut, pense-t-il, amener l’orage en lui, se coucher sur la terre, se creuser un passage dans l’univers, yeux et bouche grands ouverts, avaler les déchirures de sa poitrine, dériver, dérober la montagne la soustraire au théâtre. Il ose à peine respirer. Il cambre le pied. Le tonnerre résonne au-dessus de lui. Les voix tantôt d’ici tantôt de là contre la montagne avalées par les crevasses. Il se lève brusquement et dévale la pente. Ses cheveux pendent sur ses joues. Sa salive bouillonne aux angles du visage ; dans ses yeux et tout autour de sa bouche ses vêtements sont déchirés.  




 

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