Lecture du 11 décembre

Jeudi 11 décembre 2014 à 19 h 30 -
Nous irons, nous lirons à La Lucarne des écrivains -
Saïd Mohamed : L’éponge des mot  et Perrine Le Querrec : La Patagonie -
Une soirée organisée avec les éditions des Carnets du Dessert de Lune -
 
La Lucarne des écrivains 
115 rue de l'Ourcq
75019 Paris
Tél. : 01 40 05 91 51
Métro Crimée, ligne 7


En attendant, cette note de lecture de Jacques Morin, à propos de "La ¨Patagonie" :

"Perrine Le Querrec : LA PATAGONIE (Les Carnets du dessert de lune)
Il y a comme un desserrement, léger, au fur et à mesure des textes. Du fait surtout que l’héroïne unique, certainement l’auteur qui dit je, est mise à distance avec une troisième personne qui la marginalise, et la rend moins étouffante, moins oppressante. Mais l’emprise demeure d’un bout à l’autre, tellement l’impression première reste forte. C’est l’écriture d’abord qui fait son effet, acérée, tranchante, brutale, à donner des estafilades dans le papier. Un style corrosif, heurté, décapant. Mais rien de cosmétique là-dedans, du genre à maquiller de façon hypocrite ce qu’on a à dire. Je n’écris pas une histoire mais une langue constate Perrine Le Querrec, elle indique plus bas : nous supprimons l’air entre les mots, d’où cet étouffement non dissimulé et ressenti en cours de lecture et ce sec avertissement pour clore : il n’y a rien de plaisant à me lire, rien de confortable, rien de réconfortant… dans un même texte intitulé Miracle ! Ce travail, au sens de torture, sur l’écriture est constant et continu, à tel point qu’il en devient physique : J’entrouvre mes lèvres / je me balbutie / j’enfonce mes doigts… (texte appelé Langue). Il ne s’agit pas, loin s’en faut, d’une poésie d’agrément. La parole du poète mesure la douleur de vivre, chevillée au corps. Texte appelé Le revenant : Il est revenu le grand mal qui tord le ventre, rempli la tête puis la vide par la bonde des yeux… Perrine Le Querrec est également photographe, et ses poèmes ont souvent rapport avec ce qui rentre dans le cadre, et ce qui déborde ou au contraire ce qui contraint. La réalité qu’elle décrit, qu’elle incarne, de toute sa subjectivité à fleur de peau, se révèle sans cesse sujette à dérapages, à glissements, à fêlures. Un ciel d’eau sur les épaules, disparaître. La nostalgie n’est pas absente, nombre de pages montrent le souvenir de la mère, dans l’apprentissage du pliage des draps par exemple. Se heurter à ce qui ne sera plus, affronter ce qui ne sera jamais, comme escalader les glaciers de Patagonie qui demeurera dans le domaine des velléités et des utopies. Perrine Le Querrec propose un recueil qui émeut, ébranle et marque la naissance d’une poésie exacerbée, dérangeante et profonde."
13 €. 67, rue de Venise – 1050 Bruxelles (Belgique).
© à paraître dans le N°165 de la revue Décharge.






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