Confidence des muscles
plq, Torino muscoli, 2014
Chaque mot te
rapproche de la mort crissent mes muscles
Elle
se déboutonne. Place aux confidences mouvements du poignet
Le
temps se décompose dans son corps décompose le mouvement
La tête penchée avec
des regards fous les cheveux en désordre la robe déchirée la femme de la
Terreur demeure inerte à laver les blessures de son vilain visage dans une
cuvette ébréchée - seule épave laissée comme un objet sans valeur
Écrire visible. Mots nus
offerts tête en désordre
robe penchée regards de la Terreur
Couchée sur un divan de satin noir avec autour d’elle des fleurs inconnues, d'éclatantes lumières et des parfums brûlant en des urnes d'or Je te dis que non Je te dis que si C'est à peine si l’on distingue les traits du visage sanglant
Couchée sur un divan de satin noir avec autour d’elle des fleurs inconnues, d'éclatantes lumières et des parfums brûlant en des urnes d'or Je te dis que non Je te dis que si C'est à peine si l’on distingue les traits du visage sanglant
Assise sur le lit
grille une cigarette suspendue d'une main à la corde, tenant de l'autre le
crayon. Privée d'air, évanouie, se laisse glisser lève la flamme, la ramène de
gauche à droite et trace dans l'encadrement de la page ouverte un large et
lumineux signe de croix
Écrit au muscle une
forme pensante une pudeur risquée un soudain face-à-soi avec des regards en désordre la robe
folle les cheveux déchirés
Les mots exigent
l'intime de la main du bras du muscle. Boutonne, déboutonne, assise, debout,
compresse délace boutonne bord à bord l'écriture au langage soudée la robe déchirée
Contracture des doigts tunnel d'obscurité aux parfums brûlants
Contracture des doigts tunnel d'obscurité aux parfums brûlants
Dédoublements de
personnalités impondérables cheveux en désordre
le mot le muscle. Visiblement
le signe le sens. Visiblement
l'enfant la femme. Visiblement
le vif le secret. visiblement
muscle
mot
signe
sens
enfant
femme
vice
secret
Le
crayon calme la main heureuse grille une autre cigarette, tresse les voix marche sur ses muscles. Presse le pas remise en forme dans la tête de la page
Révélations
fragiles et bruissantes, aucune certitude, qui sait comment le monde est et ce
qu'il n'est pas? J'ai essayé maîtresse, je n’ai pas répondu aux cris de la marchande d'oranges moncoeur le
gros muscle ne s’est pas égaré dans les sentiments chauffés
comme une serre chaude. Les monstres sont voilés je le dirais à Léon XXVII je lui
écrirais de tous mes muscles je me confesserais assise/debout boutonne/déboutonne
tu veux ma mort viens que je te coupe ton muscle je sonne le rassemblement.
Le mouvement des mots
sur le divan de satin noir le mouvement de la langue, vivants
fragments comme dans une
cuvette ébréchée des confidences tournent autour de
la vérité qui double dédouble le monde en écriture spéculaire. Muscles et gros travaux.
Ce matin écrit deux mots sur le papier. Écrit six fois.
Pourquoi ce passage à la main si difficile à supporter cette écriture qui
plonge se redresse dévie impossible à maîtriser à laver les blessures du visage sanglant sur le divan
de satin noir.
Face au mot toujours plus dénudée. Gibier en robe de chair. Forteresse
imprenable sauf aux muscles ses efforts pointés par trois index d’or. Opération
de la beauté sans anesthésie.
« Chère Madame,
J’ai le plaisir de vous annoncer que nous avons obtenu du jury de la K.
Occidentale, qui passe cependant pour le plus sévère, l’acquittement à
l’UNANIMITE de vos ouvrages. »
Trois bonds sur l’eau.
Disparaissez.