On Being an Angel

PLQ, L'ange du FOAM, 2016

A tes pieds gisent les fleurs de papier
Quel cataclysme écarte les jambes ?
L’enfant dénudée et Charlie le modèle
Qui modèle qui ?
Qui joue à quoi ?
A quoi joues-tu Francesca ?
Le sourire de Charlie a trop de dents
Son nom inscrit sur le mur
Comme une preuve
Le nom désigne le coupable
Meurtrier
Témoin
La dernière image dans la pupille de la victime
Tes photographies, dernières images.

Tout est beau tes mains trop sales
Ton corps pincé tes seins écrasés ton sexe noirci les cuisses ficelées
LES FORME LES COURBES LES LIGNES LES VERTICALES LES DOUBLES LES CHUTES LES DIAGONALES

Swan song, 1978
La ligne blanche coupe le plan
Le plancher ses mouvements d’eau
La répétition des plumes l’envol
Le fil noir qui te relie à nous nos yeux
Ainsi ton corps avance sur la planche il écrit les plumes à ses côtés en grands formats
Les ailes décentrées tu prends la position du détail
Talisman attrape-l’œil

Rhode Island, 1975/78
L’écriture de ton corps aux angles aux fragments aux déchirures, à l’usure d’une chair si jeune si pleine l’évidement de la ruine et devant ta beauté sauvage en œillades détournées
Lignes noires des recoins des limites des plinthes au rythme du déclencheur

Easter lilies, 1976
Les lys blanches chaussettes
Irisent ton plein corps
De lumière mordue

IL N’Y A PAS QUE TOI QUI AIME FRANCESCA WOODMAN POUSSE-TOI

Space, 1975-78
La bête et toi tout penche rien stable
Pliée vivante ou morte
Entomologie de l’œil
Nue ou crue
Bougée enfermée

Ta main appuyée le volume avance
Les gueules ensauvagées crient sur toi de leurs canines arrêtées

Ainsi tu passes à travers les tombes
Presque invisible tu disparais fantôme de toi
Tant cachée
Supplie
Effacée
Apparaît apparition
Là où les enfants enfermés ont joué avec les allumettes
Maison incendiée la lumière reste dehors collée aux fenêtres voyeuses
Plus je te regarde mes mots dévalent coincés montent dessus l’œil creusent dedans dehors apprend vivant comprenne qui voudra
Le nouvel alphabet

1976/77
And I had forgotten how to read music
I could no longer play I could not play by instinct
From the three of melon in four kinds of light series

Sein
Marie
Mère
Échancrée
Dans une main
Tient
Sein poids poitrine
Coule
Bonne mère robe blanche
Mauvaise, robe noire
Tailladée
Sein coupé
Petite lame
Sang glacé
Melon vert
Quatre fois
De papier
De chair crue
De chair verte
Seins mangés
Disposés
Nourriciers
A l’œil nu

1976, About Being My Model
3 x petite porte tu ris pas

1975
Légiste la marque au sol
Légitime de près
De loin tu questionnes

JE NE DIRAIS PAS QUE J’ECRIS SUR TOI

On being an Angel – 1976
Je n’arrête pas de te voir tomber
Renversée
Si courbée
Dents disant
Murs éclaboussés de tes cris
Retournée ta peau comme souillée
Détachée blanche sur ombre
Ta bouche pleine
Les gants déposés comme des armes
Pas, empreintes, tu es passée là

JE VOUDRAIS BIEN NE PAS INTERPRÉTER

Oiseaux morts dessinés empaillés
Des distances et ta main avancée

Un sabbat cheveux dressés sorcière tu sautes ta robe noire le mur mort deux lignes blanche ta porte-temps quelle enfant ?

LES GANTS LES GANTS LES GANTS LES GANTS
Qui les a enfilés ?
Qui les a retirés ?
Surtout ne pas laisser d’empreintes.

Self-deceit – 1978
Il y a quelqu’un pourtant
Tous ces murs qui t’attendent les miroirs les fenêtres
Devant la lumière transparence transparaît
Par hasard tu te vois on te voit
Par hasard car sinon
Pas de tête pas de corps pas de forme pas vouloir pas pouvoir pas de jambes pas debout pas possible pas présente pas distante pas croyable pas punie pain bénit pas d’aplomb pas toi pas moi pas normal pas fini pas jolie

1977/78
Le sol penche ta tête penche et tu tiens des mains suspendues
Ta chemise de condamnée

ARRÊTE

1980, je peux marcher de long en large devant toi

1979/NEW YORK
Et soudain les couleurs
A moitié/dérobée/enrobée/robe cadrée/décadrée/détourée/accrochée/encadrée/rosée

1979/80 - NEW YORK
Juste derrière ta tête un éclat blanc
                                               Une déchirure
                                                               Un éclaboussement
Noire comme une veuve les mains jointes entre tes cuisses
Le bain comme Diane A.
Le corps d’anguille

LE MIROIR SERAIT LA PREUVE ? POURQUOI  JE MÈNE L’ENQUÊTE ? POUR TOI ? POUR MOI ?

Parfois cachée, si cachée je mets un temps fou à te retrouver derrière le lit derrière le miroir dans un coin derrière la lampe derrière l’objectif.

Mélanger des perles et des poivrons émincés
Attrapée comme une mouche
Les spirales verticales les boucles de tes cheveux la douceur de ton sein la fissure de ton mur ton jupon merveilleux la courbure de ta main.

Vagues des cheveux
Vagues des coquillages
Contorsion de l’anguille et du corps
Une tresse de renard
La dame à la fourrure
Féminité surexposée corps grillagé de porte-jarretelles

VIDEOS
Comment tu écris ton nom à l’aveugle à la pointe à l’envers pour mieux le déchirer ton visage attaché yeux ouverts et la lumière sur le lac de ta peau

Filmer un angle en attendant que ça sorte que ça pleuve que ça pisse que ça saigne que ça coule
Entre tes jambes le V mouillé



Now on show in Foam: A retrospective exhibition featuring works from the exceptional oeuvre of American photographer Francesca Woodman (1958–1981). 





























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