Bois flotté
La nuque de
bois gris flotte
Flotte la
nuque flotte le bois flotte le gris
Frotte
Écorche le
long de la durée
Tout le long
de la longue durée
C’est ta
punition.
À l’encolure
le cou subit la punition
Ouvre la
peau du mythe jusqu’au bois
Sous son
poids la nuque ploie
Os en avant,
vêture bombée au fléchissement
Tu plies.
Le corps du
mythe se dresse sur sa nuque
Réduit le
théâtre à l’essentiel du dire
A la
charnière du sens
C’est net.
Débarrassé
du trop du flou du multiple
Tu
t’inventes un double unique, yeux derrière la tête
Ça pousse à
toute extrémité
Tu
bourgeonnes bois fertile
Ta punition
t’engraisse t’enracine te transforme
Un mythe à
toi tout seul.
Tu t’éternises
– tu pèses – tu dures
Patiemment
rapproche les bords
Enduis
d’irisé ta fragilité au monde.
Derrière tes
paupières de cheveux l’approche s’improvise
Flotte le
monde flotte le corps flotte la nuque
Frappe.