L'ENTRESORT

Avignon, le 18 juillet à 14 heures Le prénom a été modifié Mise en scène : Anne-Charlotte Bertrand Avec :  Gersende Michel Composition / Live au plateau : Claire Latinier 11 • Gilgamesh Belleville 11 boulevard Raspail (près du cloître St Louis) 84 000 Avignon 04 90 89 82 63 contact@11avignon.com Entrée libre (réservation uniquement par téléphone) 

J’entends battre mes cils J’ai ma bouche qui s’étale Le langage en personne veut se mettre à parler Des animaux monuments dorment contre mes flancs Les griffes du fond entaillent mes mots Je rejoins l’arrière-plan en rampant  Mes cils ma bouche mes dents la voussure dans le mur Nous nous habitons Nous nous abritons Derniers gestes Puis partir

Il y a quelque chose qui s’éloigne lorsqu’on s’approche d’elle. A l’intérieur de ses yeux quelqu’un s’éloigne. Loin. Se tapit observe mesure. Il y a une distance immédiate qui s’inscrit sans mouvement dès qu’un pas plus près d’elle. Ses prunelles mates son visage retiré. Loin. Le sourire de convenance - elle est épuisée du sourire de convenance. L’écoute attentive - elle est écœurée de l’écoute attentive. Elle les a laissés s’approcher. Encerclée finalement trop d’approches encerclent. Elle a donné tout ce qu’ils demandaient ils demandent énormément prennent autant qu’ils peuvent. Elle a écouté approuvé réfléchi avant chaque mot  – ils ont pris en abondance s’approchant encore jusqu’à la suffoquer.La lutte immobile - ses vainqueurs. Ils l’ont bousculée. Équarrie. Au festin elle n’est pas invitée. La mauvaise figure silencieuse au ventre tordu n’a plus rien à offrir. Elle n’y peut rien ni mais ni plus ni rien

PLQ, Situation#11, 2017

Les amours distances en amour distantes Les amours troublantes en amour troublées Les amours éclatantes en amour éclatées Les amours affolantes en amours affolées Les amours précieuses en amours pressées Les amours délicates en amours délitées Les amours fascinantes en amours flageolantes Les amours ardentes en amour ardues Les amours éternelles en amours terminées

Mardi 27 juin à 20h30 au premier étage du café de la Mairie - place Saint Sulpice - Paris 6e Des nouvelles des éditions Lunatique .  avec Antonin Creen , Corine Pourtau, Saïd Mohamed, Perrine Le Querrec.

Je déchire à mesure que j'écris Dois me remettre à l’œuvre à la vie utile à l’œuvre utile A ma table de pierre mes mains de pierre la tête lourde Et mes larmes ? Sans autre compagnie que moi Ma compagnie Assis en face d’elle de moi Je ux d’échec en échec Courbée sous mes ratages Dans le vide, laisser croître le beau Dans le beau laisser croître le vide

PLQ, Camouflage, 2017

Un mot en arrière Perchée en hauteur Déchirer à mesure Domestique des domestiques Les cils arrachés

Caresses des intestins Folie de l’engoncée Conçue dans le noir Domestique des domestiques Entre mes deux mondes

S’aggraver doucement Eprouver des absences Démunie par excellence Domestique des domestiques Sacrifice de toutes mes mains

Rendez-vous à Genève, à la libraire Le Rameau d'Or,  pour lire et dire Ruines et Unica Zürn Jeudi 15 juin à 18h30 Entrée libre Librairie Le Rameau d'Or Yann COURTIAU, Elise PERNET,  Maud POLLIEN 17 Bv. Georges-Favon 1204 Genève

Balthus, Le salon II, 1942 (détail) Donc aller rencontrer Balthus, ou plutôt DerainBalthusGiacometti mais finalement surtout Balthus au Musée d’Art Moderne MAM plein de majuscules où l’exposition est belle très belle n’en doutez pas, Balthus surtout bien que quelques natures mortes au noir de Derain et ses fonds verts et mats et tendus comme peau de tambour et toujours les déséquilibres de Giacometti mais enfin ici on célèbre leur amitié grande&forte jusqu’à la mort l’admiration et l’entraide – ça existe ? oui ça existe existait – donc s’engager dans l’exposition au parcours construit en huit sections, « un fil conducteur » nous prévient-on et dans « fil » j’entends fin j’entends gracile j’entends fragile mais après quelques pas fil devient filin cordon corde câble qui surveille oblige contraint que les pas tracent de la section 1 à la section 2 et ainsi de suite jusqu’à 8 soit : -           Le regard culturel -           Vies silencieuses -           Le modèle

PLQ, Situation#10, 2017

palper des yeux palper des mains palper de la langue palper palabrer palpitation des mots le palpitant emballé palpitantes ces vies ces vies silencieuses dont je connais ni l’attente ni la teneur mais les creux mais la pesanteur pâle à peine papillonnante phalène errante ailée d'amour fiction brumeuse et sillonnée

-------------Sans date-------------- Forcée à reconstituer ses tentatives de fuite Photographiée juste après l’arrestation Vers minuit trente Au niveau du mot C R A N frontière à la jonction de l’alpha et de l’omerta Cachée dans le coffre de la langue après une tentative de fuite par la route reliant le fantasme à la réalité SORTIE DE ROUTE POROSITÉ DES FRONTIÈRES  Reconstitution forcée avec ceux qui aidèrent la fugitive Tentative ratée à bord d’une syntaxe L’individu incriminé a attiré l’attention car sa tête penchait légèrement Abus de mots surpoids de sens fugueur La survivante a la puissance d’un Enfer Elle déclare :  Tâtez mon pouls, voyez si j'ai peur