Les placards
Elle écrit
en silence et le moment venu dans les placards de sa chambre on découvrira ses
piles de silence tracé à la ligne sans une erreur de calcul petites lettres
entre lettres normales, petits et gros insectes à manier adroitement pour la
stabilité dans le labyrinthe des émotions il suffit de convertir les sentiments
en mots en piles en alignés entassés par mystères et extravagantes écritures
silencieuses
J’attends à la surface allongée au
sol sur mes coudes le crayon court sur le papier et trace le contour des choses
lorsqu’il dépasse le bord du papier je m’arrête tendue car incomprise incompréhensible
Quand on
souhaite voir ce qu’elle écrit elle refuse
Pendant longtemps
on l’a ignorée
Sauf les
placards
J’écris lentement assise par terre le
papier tourne décide de l’emplacement de ma main et de la direction vers laquelle
avancer
Elle tire un
à un les crayons de son poing
Elle travaille
sur plusieurs pages à la fois
Elle atteint
le sommet du bonheur
Tous les jours à ma table avec les larmes aux yeux