L'ENTRESORT

1ER NOVEMBRE 2018 LA CONSTRUCTION 3 Varia au bord du précipice art&fiction a le plaisir de vous convier au triple vernissage des nouveaux livres d’artistes de notre collection Varia. Pour cette occasion quatre artistes proposent un accrochage relatif à leurs travaux. Sylvie Mermoud et Pierre Bonard présenteront les dessins originaux de l’édition de tête de leur ouvrage   Sylvie Mermoud Pierre Bonard   (ce dernier sera disponible le 1er décembre). Perrine Le Querrec détaillera   La Construction , illustrée par Alexandra Sand, et   One person died   d’Alina Mnatsakanian sera projeté dans nos locaux. Rendez-vous le jeudi 1er novembre dès 18h au Kiosque d’art&fiction à Lausanne! L'exposition se tiendra jusqu'au 3 janvier 2019. art&fiction Avenue de France 16 1004 Lausanne

“Family walking on highway – five children” Famille marchant le long de la route (ici 5 enfants)  Depuis des exodes familles marchant sur les routes, fuyant guerre pauvreté misère violence Familles qui marchent les pieds nus regards perdus la peau de peur Familles entières enfants femmes enceintes hommes malades vieillards marcher marcher marcher un pas de plus peut sauver une vie un pas de moins l’emporter La route l’exil tout vendu pour manger Le destin n’est pas entre leurs mains le destin c’est pieds nus des kilomètres durant Un pas devant l’autre un enfant après l’autre une vie de route de faim sur des kilomètres ne plus rien reconnaître ne rien connaître laisser derrière la terre l’origine la langue La peur ils la marchent le froid les nuits l’inconnu ils les marchent Dans les tranchées de la marche les tranchées des nuits du froid de la peur La vie entière le marcher dans leurs jambes dans leurs yeux et leurs mots Family walking on highway Pieds nus

LECTURE - DISCUSSION - DÉVORATION  Vendredi 26 à 19h30  Métro Reuilly-Diderot ou métro Gare de Lyon Librairie Charybde  29 Rue de Charenton, 75012 Paris 'Bacon le cannibale' Carte orange de Francis Bacon, 1980 © Francis Bacon MB Art Foundation

plq, Slumberland, 2018 Suspendue sur le haut matelas au cœur de la maison   ça bat silencieusement Sous mes paupières closes se dessinent les pièces les portes l’oscillement Surprise par le murmure des sols le doux berceau des voix dialogues lointains S’il en est ainsi je resterais dans l’étreinte des draps du haut matelas sans poser pied à terre Enfourcher l’espace entre les murs les voix me déclament des déclarations d’écriture Glissement de terrain je m'incline survivante des années j’accoste sur ma lande

PLQ, Mon terrain, 2018

Dans l’attente du partir Sac manteau matelas tout sur les genoux ne se débarrasser de rien Peser branler S’enfouir dans l’attente caverne chaude Se cacher très sûrement où partir ? ils vont l’emmener ce n’est pas partir que d’être emmené Le corps se plie sans se voir il se dissimule derrière le sac le manteau les bosses genoux dans la bouche mâchoires croquent Musique d’os tic-tac des nerfs avant le départ Arrachement du sac manteau matelas Partir comme nu nuit nu nuit nu nuit ça répète dans sa tête Dans l’attente du mourir

je mastique tu mastiques nous mastiquerons Détritus – Feuille arrachée d’un livre relié © Francis Bacon MB Art Foundation. Jeudi 18 novembre à 19 heures Galerie Michel Descours   44 rue Auguste-Comte  69002 LYON avec Bacon le cannibale

Comme ils sont fatigués les rois comme ils sont las, les dieux retournent en poussière comme nous sommes laids défigurés comme il est temps d’arrêter, de s’arrêter comme ils sont tristes les enfants comme ils sont bossus comme elle s’éteint la terre comme ils se figent les sourires comme nous sommes déchus, comme il est temps de regarder autour et dedans nous sommes si sales nous sommes tant mort comme le temps s’est figé comme du plomb nous sommes tombés comme nous sommes blessés toujours en guerre comme elle est longue la guerre comme ils meurent comme ils hurlent comme ils fuient comme nous sommes seuls comme nous sommes honte comme nous sommes à la fin du possible du supportable comme il est temps de se relever comme entendez, entendez-les comme redressez-vous refusez comme libertez déchaînez comme n’oubliez pas comme luttez comme n’abandonnez pas comme nous avons abandonné comme nous avons froid comme resserrez-vous ne me touchez pas comme il serait bon.

Je vois par derrière ses oreilles décollées Les anneaux grimper au pourtour de l’os Sa main gratter la couture de sa robe Je vois par devant sa solitude dénudée Le regard des hommes plonger aux mamelons Les bras mécaniques abreuver l'ivresse

AVIS DE PARUTION Bacon le cannibale Poésie et archives A PARAÎTRE  LE 15 OCTOBRE 2018 80 pages / 19 x 25,5 cm / 15 euros Le livre de Perrine Le Querrec est produit avec le soutien  de la  Francis Bacon MB Art Foundation TELECHARGER LE COMMUNIQUE DE PRESSE (Comprenant quelques vues intérieures du livre) " Voyage nocturne commencé tamisé au bar où tu t’enivres avant de reprendre la route – c’est le petit matin – de l’atelier du 7 Reece Mews, au troisième palier pousser la porte, franchir le mystère des lisières s’engouffrer. Exil de l’abattoir. Au sol des milliers des élevages des réserves d’images. Photographies journaux documents – détritus. Au sol jonché un monde foulé un monde dilaté. Au sol le travail d’après. Chaque pas chaque déplacement, démaîtrise du chaos. Chaque enfoncement chaque obsession, vigueur physique de l’image. " À la question « Quel écrivain vous a influencé ? »,  je répondrais sans hésiter : Francis Bacon. S’il n’est pa

A.M., L’atelier, Dublin 2018 L'atelier de Bacon image après image                 déplacé Nez collé à la vitre jusqu'à ce que la buée ma respiration m'empêche de regarder L’atelier de Bacon transformé plus petit que mon souvenir comme l'enfance L'atelier de Bacon             transporté tout entier dans ma tête