L'ENTRESORT

ils ont pris tous les risques ils ont brûlé les scènes ils ont avalé cette langue enflammée ils ont enfilé les peaux brasiers ils sont devenus incendies ils ont joué dévoré calciné les limites les mesures tous les conforts ils ont étourdi gravé miraclé planqué caressé Ils sont devenus, j'ai vu se dresser, Jeannot, Létroit, Georgia, l'enfant de l'escalier, le Prénom Ils ont incarné, nous avons entendu, Le Plancher , L'Apparition , La Ritournelle, La Patagonie , Le Prénom a été modifié À présent, je peux continuer Merci à Gersende Michel, Patrick Verschueren, Hélène Beuvin, Ben Herbert Larue, Anne Charlotte Bertrand, Adeline Maisonneuve, et La Factorie

Elle est La Ritournelle Adeline Maisonneuve , le 29 avril à La Factorie

Il est Létroit de L'Apparition Patrick Verschueren , le 29 avril à La Factorie

Elle est La Patagonie Hélène Beuvin , le 29 avril à la Factorie

Elle est Le Prénom a été modifié Gersende Michel , le 29 avril à la Factorie

Il est Jeannot le Plancher Ben Herbert Larue , le 29 avril à La Factorie

Nul besoin que l'on guide mon regard comme un petit enfant par la main On ne m'autorise pas mon regard Cette insistance actuelle à mettre côte à côte l'Oeuvre et d'autres, d'autres artistes, d'autres époques Mon regard est libre puissant fertile Les œillères de la Culture de la Communication du Commissaire d'exposition - CCC - le gênent, le rendent fou Regarde. Le Douanier a copié telle oeuvre Regarde ! Le Douanier a inspiré telle autre Regarde ! Une oeuvre du Douanier coincée entre deux que l'on tire du côté Rousseau pour faire coïncider pour rassurer pour une petite cuisine ridicule. Regarde ! Je regarde, bien obligée, si j'arrache des cimaises ce qui perturbe mon union au Douanier je gage que je n'aurai pas le temps de terminer mon voyage Je regarde et mon regard ne voit que le Douanier Rousseau que les perturbations soient contemporaines / anciennes / classiques / d'avant-garde je ne vois que lui sans époque sans explication

Mes mots se rongent les ongles Mes mots se bouffent les coudes Mes mots s'enfoncent dans la boue Mes mots se bourrent de médocs Mes mots se tranchent les veines Mes mots se balancent par la fenêtre Mes mots se passent la corde Mes mots langue pendante Mes mots éjaculent

Je ne me présente pas en mon nom Je ne représente pas mon mon Je me présente en quel nom ? Je me présente en vos noms Je représente tant de noms Je me représente ton nom Je représente tous les non J'imprésente le nom Je me présente comme un étranger Inutile de couper avec mes dents cette langue qui voudrait me présenter

Quand soudain mes livres trouvent des voix Quand soudain mes personnages trouvent une maison Quand soudain mes mots trouvent des corps Vendredi 29 avril, à La Factorie , ce sont 6 comédiens qui interpréteront des extraits de L'Apparition , de La Patagonie , du Prénom a été modifié , du Plancher et de La Ritournelle (inédit) dans une mise en scène de Gersende Michel .

J’invente ma bordure J’invente cette partie creuse J’invente les débris J’invente ce filet de perles J’invente ces mots ces lettres Ecrire sans être sans lettres Je ne peux plus me répondre Les gens se moquent de mon visage J’invente mon visage J’invente cette partie creuse J’invente les débris J’invente ces traits ces lettres J’invente ma formule

plq, La Maison, Tokyo16 L’enfance saillante ventre en avant la jolie pâture au son du fifre Défile sous les drapeaux lambeaux à l’écu des vaincus Au pas diagonal s’éloigne du monde engoncé sous des générations de regards Deux trous mitraillés dans une chair de cire Ne s’arrête de courir que pour courir plus vite La course traverse le papier la journée accroupie l’écriture accomplie Plus le temps d’essayer d’autres vies La maison elle est paisible Elle est paisible Elle est paisible personne n’y entre nul n’en sort au son du fifre à croupir Dénudé du nommeurtrier sous l’éboulis l’éboulement l’éblouissement remaniement Remanier la manie au son du fifre ventre en avant

PLQ, Des jardins, 2016 À Vernon Samedi 23 avril et dimanche 24 avril, nous célébrerons la naissance de Shakespeare "Tailler un costume à Shakespeare" , conférence poétique, samedi 23 à 15h00 et dimanche 24 à 11h00 dans la salle Vikings de l'Espace Philippe Auguste.  Dimanche 24,  balade poétique , dans le Jardin des Arts de Vernon, à 14, 15 et 16 heures. Tous les évènements ici

PLQ, Mécanique, Tokyo2016 Quand enfin à l'aube de pointe tu comprends la direction les rythmes la leçon que ton corps se dirige seul dans la marée seul par milliers poisson dans la nasse le mouvement parfaitement huilé une mécanique souple sans à-coups le cerveau arrêté appartenir à la foule la masse le mouvement n'être plus rien qu'un membre du corps le corps au travail

PLQ, Tokyo métro, 2016 Métro l'expérience ultime Les flots bleus recrachés Les wagons réservés aux femmes Les collégiennes endormies - jambes tremblantes - dos courbés sous des sacs de pierres Cette toute petite le sac triple L'immense fatigue des visages passés au blanc Six heures du matin, l'heure pointue Deux uniques couleurs Bleu marine - hommes en costumes - collégiens, collégiennes ajouter les chaussettes blanches Beige - le trench Uniqlo uniforme Une ville une nation une humanité en uniforme Les uns derrière les autres devant la porte du wagon Faire la queue Pas de bousculade Flèches UP flèches DOWN Marche au pas

PLQ, Vers Kamakura, Japon 2016

Elle me dit : Et si tes voix sont libres envoie-les lire tes textes et ainsi tu pourras rester enfermée dans ta sécurité à l’abri des devoirs de représentation ces violences feutrées, tu auras à chaque livre un nouveau visage une nouvelle voix tandis que ton visage et ta voix invisibles uniquement attachés à l’isolement redeviendront capables de soulever ta main désordonnée reprise par le désir d’écrire. Ecrire cachée.

PLQ, VU, 2016 Au bout de l'underground, le Velvet

Le 8 avril, sortie du livre L'Apparition aux éditions Lunatique . Le 8 avril je donnerai (un peu) de la voix, puis c'est la comédienne Gersende Michel qui incarnera L'Apparition. Ce sera à 18h30, 13 rue de l'Ecole polytechnique, Paris 5. Regarder leur visage est une stupeur Regarder leur cou est une stupeur Regarder leur regard est une stupeur Regarder leur ventre Regarder l’une puis l’autre puis les trois La terre sur laquelle elles se cambrent Le ciel qu’elles touchent Les montagnes qu’elles franchissent Tordues-tendues à la perfection Dans cet enclos, une simultanéité de stupeurs Elles sont le centre et le regard du monde

Eric Pougeau - Lame de rasoir et bas résille - 2016 Sexy la résille étirée  très tirée  Souricière à phallus Pas la chair pas la peau Le tranchant de la lame Le brillant de l’arme-âme Enveloppée exploitée exposée Résille rasée chair tailladée Tout est dans l’équilibre Des blessures contenues L’éros et le vice vis-à-vis ajouré Crucifixion osée, chrysalide souillée Vie et mort emballées déballées Rasoir grésille lame fertile Geste sexe geste sens geste sang Fabrique de la relique sexuée sexuelle Sexe ouvert à la fente de la lame la paupière tranchée Orbite enfoncée dans la vulve velue Voilà l’œil Monocle sous voile noir voit l’ornière des muscles Vagin coupant découpé coupé   Cerné excisé exorcisé Au piège entomologique   Passe ta langue passe ton doigt Sous la soie viens trop près Le plaisir en un acte le plaisir parjure Meurtrier sanglant plein de fautes sauvages L’appât placé là tout exprès Rendre fou celui-là qui s’y prend

Est-ce qu'elle te brûle l'impatience ? Est-ce qu'elle te brûle comme moi, est-ce qu'elle t'enfonce sa langue aiguille troue ta peau ton corps de haut en bas et en biais est-ce qu'elle te traverse de part en part l'impatience ton cœur débordé dans la boite il cogne les coups palpite oiseau fou de l'impatience folle qui ferme les yeux consumés de désir est-ce qu'elle te part en part l'impatience haut et bas l'impatience cogne est-ce qu'elle palpite ton corps l'impatience les yeux fous les aiguilles Est-ce qu'elle te l'impatience ?