à table
À l’entrée des maisons, l’air criblé de moucherons. Les intérieurs, jamais terminés, depuis des générations ils manquent. Suffit d’un toit et de quatre murs. Le reste peut attendre. Sur le pavage de grosses dalles chichement éclairée par de petites meurtrières, la table massive garnie de crasse, vieux meubles, calendrier des postes, un grand coffre, une armoire. L’élément central, c’est la cafetière Le sermon Le silence Le linge Les larmes La cheminée La pendule Le carrelage La toile cirée Le seau Le vin Le bahut Le piège L’assiette de soupe, l’éternelle assiette et ne te plains pas tu n’as pas connu quand de soupe il n’y en avait point Les serviettes tâchées par le repas de la veille Mâchonner sans dents Racler le fond du bol, ne rien perdre Déballer la lame et le lard Découper le pain, avalanche de miettes Les tartines grandes comme la main, le bol grand comme le visage Les fenêtres ne prennent pas de place Garnies de toiles d’araignées ...