L'ENTRESORT

plq, croissants, 2019 Des mots comme un dimanche panier de croissants au centre de la table mots nature ou au beurre des mots chauds dorés savoureux des mots qui laissent  des miettes remplissent le ventre une famille savoureuse Plonger la main dans le panier croquer dans la pâte feuilletée gourmandise et volupté échapper aux inquisitions la famille grande table du jugement dernier les traitres à gauche et à droite Le mot objet du délit finalement des mots familiaux comme un dimanche

Sur le parapet. Viens te reposer. les mots leur fiction friction

plq, le double jeu, 2019 Champ de mines dans la tête Champ de moutons sous les yeux La liesse des deux camps l iesse grave - carence haute Dormir à tour de rôle m ine et mouton Aux aguets dans l’extrême

c’est un moment saisi, c'est un choix celui de la nuque son silence                 ploiement c’est une intimité le silence dans le net, le murmure dans le flou, la clameur du bougé les visages dérobés nuques et cous                 les cheveux relevés visages détournés les yeux cachés la teneur la pudeur le port bougé - cri flou - murmure net - silence des têtes fragiles discrètes l’ombre                 de la vie en cheveux sur le visage les visages baissés – tant de silence immobile Toulouse l’audace Lautrec ouvre la porte Et lorsqu’elle lève la tête                 -sommes-nous prêts ?- Des visages réels La passion du réel Femme au boa noir, 1892 TOULOUSE-LAUTREC Résolument moderne Grand Palais, Galeries nationales - 9 octobre 2019 - 27 janvier 2020

dans la nuit il la respire il la déshabille il la goûte lui donne des noms de bonbons il la suçote il la lèche la roule sous sa langue sous ses doigts sous ses hanches elle colle un peu elle colle beaucoup s'étire comme de la guimauve l'air est léger et elle peut voler haut voir le soleil s'enflammer sous l'acidulé des baisers la pulpe parfumée de fleur d'oranger en variations caresses modulations. plq, désir, 2019

Mardi 3 décembre à 15h00 Rendez-vous à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine pour parler  poésie et architecture // espace et syntaxe //  plans et lignes // mots et matériaux // murs et plis J'irai du Plancher à La Construction en traversant le sous-bois des insensés de Jean Oury. LES POÈTES AU CADASTRE Projections, lectures et débats Mardi 3 décembre à 15h Avec Michaël Batalla, Jacques Demarcq, Perrine Le Querrec, Michèle Métail Cité de l'architecture & du patrimoine Auditorium 1, place du Trocadéro 75116 Paris

plq, extrême contexte, 2019 accélération des oiseaux et le corps retourné des arbres chasseurs embusqués et des bêtes coupées en trois un chien aboie dans mon ventre tumulte mâchoire crispée je la sens la peur elle remonte jusqu'à ma bouche elle cogne contre mes dents c'est brutal la liberté et les ongles bombés accrochée à pleines mains et l'immensité

On écoute le mur On écoute les clameurs du mur On écoute la barbarie des clameurs On écoute la barbarie des clameurs du mur On écoute les tremblements du mur tremble on s’approche du mur on se brûle au mur On écoute le mur Ce village où personne n’a ni mère ni père On Distribution des bons points J’aime – J’aime pas On Pendaison sur le mur Comptabilité d’une réputation digitale Doigté anal fouille au corps Répudiation des véritables Rien n’a changé On construit des murs Encore des murs

67 matins je me suis réveillée et mon premier geste mes premiers mots ont été pour elle. 67 matins j'ai inscrit en haut de ma page "C'est tout noir et marche devant seule droite avance en face debout" puis les mots qui me tenaient près d'elle. 67 matins alors que le procès avait lieu, alors que 67 fois encore elle était mise à mort dans l'arène du tribunal, de tous mes mots je tentais de bâtir des pages où on l'écouterait. La metteuse en scène Antea Tomicic l'a entendue. Elle était l'invitée du 12h30  hier, on peut l'écouter ici . Le Prénom a été modifié   est joué  à partir de mardi prochain et jusqu’au 24 novembre à Genève,   festival Les Créatives. Jeu : Delphine Horst, Maroussia Pourpoint, Xavier Loira Texte : Perrine Le Querrec Mise en scène : Antea Tomicic Son : Purpura Lumières : Janos Horvath La musicienne, poétesse et icône du mouvement No Wave, Lydia Lunch s’associe au projet et donnera un spoken word chaque soi

plq, d'orage, 2019 Je fume – je fume – de la fumée Pas plus ployée – ployée – qu’un tournesol Je n’ai pas peur des mots pas peur du noir d'orage de la bête cachée dans l’ornière                 attentive Je n’ai pas peur des morts leur désarticulation comme d’un mot Pas plus peur – peur –   de me couper l’oreille Assise dans une flaque d’orties Le dos contre le bouleau

Solidarité et hospitalité SOLIDARITÉ  ET  HOSPITALITÉ (                    )(ET)  HOSPITALITÉ (                    )(ET)(                        ) (                    )(ET)( BRUTALITÉ  ) (                    )(     )(                         ) (SOLITARIT É)(ET)(PRÉCARITÉ) (solitaire)(ET)(précaire) (précarité)(et)(mortalité) SEUL ET MORT mordebout morcouché mordefroid morassassiné mortué moroublié morpourien mortplusrien

RENDEZ-VOUS SAMEDI 9.11 à 18 heures avec Les Carnets du dessert de lune et avant, au gré des allées et des éditeurs Lunatique Tinbad art&fiction La contre-allée

La Fête , nouveau texte aux éditions Derrière la salle de bains extrait : "On va précisément créer ce qui nous arrache les tripes les yeux le cœur On va franchir la ligne Se servir de tout ce dont on a besoin Déjouer vos interdits vos frousses vos lâchetés l’uniforme"

plq, v  i   s   a   g   e , 2019 Elle ne l’a pas perdu dès la première opération son visage le e final peut-être Visag cela restait compréhensible elle avait encore des yeux un nez une bouche des pommettes des muscles en dessous du mouvement et des mots échappés d’entre les dents même le mot  V  i  s  a  g  e puis la seconde opération pour le nez je crois ou regonfler là ou tirer ici couper ceci rentrer cela combler par là Visa pour une autre forme de tête parce qu’alors cela devenait difficile de regarder de parler d’un visage, d’un visage complet habituel croisé dans la rue les souvenirs ou le sommeil elle a continué il parait qu’on ne peut plus s’arrêter lorsqu’on commence à modifier le sens des mots elle a supprimé le a l’alpha restait Vis enfoncées dans les creux et les nouvelles bifurcations sans plus de pommettes et fossettes savoir où poser les yeux sur la décomposition du connu vers l’inconnu une nouvelle opération Vi et c’était vrai elle viva

Jeudi 24 octobre, je déclare ma flamme à Francis Bacon. Rendez-vous au Centre Pompidou, niveau 6 galerie 2, devant l'exposition Bacon, à 19h00 19h30, lecture de Bacon le cannibale Puis conversation avec Jonathan Littell autour de notre passion commune                       Tout est ici

Je débarrasse. Je me charge. J’obéis. Je disparais. J’accepte. J’avance. Dans son sens. Je ne résiste pas. Je me laisse conduire. Je suis docile. J’abdique. Je m’adapte. J’adopte l’allure imposée. Je recule mes limites. Je me suis pliée (sous le poids). Je pense comme je peux. Car cela va de soi je suis dans mon tort Cela va de soi – il sait tout J’essaie de réfléchir – mais je ne comprends plus rien Il parlait beaucoup – énormément –   me noyait sous les paroles Tout expliquer, bourrer le crâne, m’embrouiller Il détient la vérité –   universelle Il me fait dire – ce ne sont plus mes mots Oh des paroles blessantes – des couteaux Il gesticule il crie il est grossier J’étais à bout – ma vie suspendue Perdue dans le labyrinthe Qui suis-je ? je n’ai plus de rêves j’ai perdu le sourire Un jour surdouée , un jour dérangée Ma tête un moulin à vent Quand on n’est plus Ni sûre Ni forte Ni plus Ni tout Jamais « assez » Mais blessée. Mais brisée. Et moi

Comment craindre ? un danger dissimulé sous tant de bonnes manières Comment devenir ? une femme ensevelie sous tant d’humiliations Comment supporter ? une vie cadenassée par tant de surveillance Comment survivre ? Échapper Au prix de quelle dégradation                de quelle déchéance   de quelles insultes Au prix de ma vie

La mémoire revient peu à peu Cet immense territoire immergé Reconquérir le terrain                             sa propre vie Le retour lent

Du 19 au 24 novembre à Genève, dans le cadre du Festival les Créatives, on pourra voir Le Prénom a été modifié mis en scène par Antea Tomicic. Mettre en scène Le Prénom a été modifié , c'est mettre en lumière la parole des femmes toujours et encore bafouée, ignorée, méprisée. Cet engagement d'Antea Tomicic et du Festival les Créatives me permet d'aller de nouveau à la rencontre des femmes victimes de violences. Cette fois-ci c'est à Genève, avec l'association AAVEC .  Ecouter les femmes, sans vaciller écouter chaque témoignage, chaque enfer, et de leurs mots écrire et tenter de briser les montagnes de silence qui entourent ces crimes.