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Affichage des articles du décembre, 2015

Lecture

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PLQ, Lecture, 2015 Je lis sur tes lèvres Ce moment précis Où tu dis Me dis Me prononce M’enlève Me soulève Te souviens Te retiens Viens

La houle

Mange les fleurs et puis mange la terre et mange ta tête tes bras repliés Mange-toi entier, bouche arasée de raison mange caché mange la plaine Ton corps roule ton corps boule ton corps-foule Planqué dedans Tu tiens couché tu te tiens retiens tes dents Mange mes yeux mange mon cœur je pousse mes mots dans ta bouche Ma becquée aux fous à lier Je lambrisse mes parois de tes fleurs - les herbes grimpées de mes jambes à ma gorge Tu as vu nous défions les angles – je me cantonne – dans ton  regard de cyclope Le sol penché en arrière je te retiens de tous mes mots de toutes mes phrases pas même le temps d’un point je brasse les fleurs je brasse ma peur j’embrasse la houle j'embrasse ta foule j’embrasse ta peau Ici Près de l’oreille par où souffle la voix

Les fruits

De ma bouche je cueille tes fruits Je divague au fil de ta chevelure Rien, rien qu'une égarée dans ton paysage L’œil le sexe la main la feuille de papier Replis où l'on peut me trouver

MON TERRAIN

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plq, MON TERRAIN, 2015

Les sujets

Je patauge dans mon sang, je joue dans ma tête, ô ma belle guerre sur papier friable les ornières incestueuses, lait et fluides s’écoulent, instruments, monuments aiguisés puis effondrés. Le sujet du manque Le manque de sujet Les manques du sujet Les sujets manqués Le temps perdu éperdu Le temps de la précipitation Précipité langue gangue Pressentiment lent Ce n’est qu’entre deux hurlements que le silence règne. Si vous me laissez rester. Alors je. Si vous me le rendez. Alors je. Si vous changez d’avis. Alors je. 

Prolongation

En ces temps durs plus dure encore la solitude Dure comme du bois dure comme un mur dure comme un toit Elle dure s’endure perdure Te rentre dans la peau, te fait la peau T’écorche agressive, te rejette agressée Tu la frottes tu la pinces tu l’auscultes L’ordonnance sévère préconise sa prolongation

La Putain de la Consolation

La première fois l’épaule de ma mère Il n’y a que toi pour me consoler  A l’avant-scène des coups de l’homme sur les seins de lait, le ventre de ma naissance Son visage penché ses cheveux dénoués. La première fois la peau de ma mère L’hostie de ses larmes sur ma langue Tu es ma consolation  Oui moi l’enfant, amant de huit ans Putain de la Consolation Par fidélité pour ma mère J’ai baisé toutes les femmes aux ventres ouverts Cœur arraché cendres et larmes Mon foutre cicatrice, bâillon des hurlements Des plaintes des suffocations. Je ressuscite les mortes Dans mes bras dans mes cuisses sur la terre Et au ciel J’ai la consolation dans le sang Buvez-moi, mangez-moi J’élève votre douleur sous l’éclairage cru la chair crue les mots crus. Le corps fendu coincé dans l’angle sur le sol dans la mémoire la dette éternelle Je ne choisis pas elles me choisissent Ma parole dit Oui Mon corps, arc de peau Cannibale des trahisons.

En belle Compagnie

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Marlène Tissot  réunit autour d'elle de vivantes femmes écrivantes. Marlène Tissot & compagnie Édité par Walter Ruhlmann Co-édité par Marlène Tissot Le 17ème volume dans la série X & cie, le 8ème en français.  Marlène Tissot  Lidia Badal  Samantha Barendson  Isabelle Bonat-Luciani Séverine Castelant Hélène Dassavray  Estelle Fenzy Alexandra Kalyani  Mélanie Leblanc Mijo Murièle Modély  Perrine Le Querrec  Jany Pineau Saida Roquet. EN COMMANDE ICI   Prix :   6,00€  (HT) Expédié en 3 à 5 jours ouvrés

LECTURES

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6 janvier 2016 LECTURES  à Bordeaux 18h00 Je lirai L’Initiale , des pages de La Patagonie et des extraits du Plancher A  La Machine à Musique  - 13/15 rue du Parlement Sainte-Catherine A l’invitation de Christophe Massé et Emmanuel Aragon, pour la création de Boustrophédon et l’inauguration de la première exposition : 6/26 janvier 2016 - Emmanuel Aragon (œuvres choisies pour le lieu & œuvre in situ).

Tes ombres

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plq, Tes ombres, 2015 Des mots éraflent Des mots effleurent Des mots effacent Des mots enfoncent Des mots en vrac des mots en vie des mots en vrai Des vies en vrac Les immobiles paroles à toujours Ainsi vont tes ombres Lentes et multiples Gourous des gouffres Elles dressent tes je obscurs Ainsi vont-elles Planquées derrière toi Agitées menaçantes Dessous ta peau Tes gestes éraflent, tes gestes effleurent, d’autres effacent, d’ici enfoncent, en vrai en vrac en vie

MON TERRAIN

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plq, mon terrain , 2015

L'impossible

Les demi-bottes défilent dans ta tête Martèlent l’insoluble L’incorrect l’inavouable l’imprononçable l’inefficace L’instrument L’intransigeant Situé quelque part au fond des entrailles. Tu tends tes mains ouvertes pour recevoir davantage Pour recevoir plus immense Pour recevoir l’impossible.

La croisée

Les yeux crevés par l'enfance Les yeux crevés dès l'enfance C'est à coups de trique que tu obéiras Tes yeux troués par la culpabilité aime-moi aime-moi une seule fois regarde-moi L'impossible regard de dégoût L'impossible regard de désir Est-ce cela la parentèle ? Des enfances en démolition Croisée des enfants sacrifiés Je croise des enfants masqués Démasquez les géniteurs

Orestie

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Orestie-2015- (c) Guido Mencari Justice divine et justice humaine, créatrices de mythe, destructrices de vie, destins innocents, destins corrompus En une Trilogie En trois actes En une famille Romeo Castellucci crève nos yeux, les scènes dépècent nos inhumanités, rien, rien auquel se raccrocher, il faut abandonner jalons, prudence, la quiétude si elle a jamais existée. La tragédie, la tragédie grecque, l’humanité son berceau de sang, les meurtres infanticides matricides parricides, les guerres les folies les viols les incestes, les vengeances le destin les jugements engagent le combat La famille, la sacrée la putain le bras armé Jalouse, menteuse, injuste A la pointe de beautés dépouillées, hallucinées, Castellucci nous empale Nus d’excès, abondance des chairs « Si tu ne parles pas mon langage, parle avec ta main » Elle parle, modelée sur des mots violents face au lapin blanc luisant, son masque colle à nos blessures, la boue du sang laboure nos esprits Mer

Tupperware

Bien étiquetée Bien anesthésiée Fractionnable Empilable réutilisable jetable La poésie Tupperware En portion individuelle ou grosse contenance Conserve à l’abri de la lumière Et de toute sorte de vermine. Rangement facile Gain de place Gain d’invention Gain de temps Fermer rouvrir c’est facile easy Les petites barquettes Micro-ondables transportables Tu ne risques pas de te blesser en soulevant le couvercle Ni la main ni l’âme ni l’œil. Allez empile Le pratique adapté adaptable Conserve les restes Le Tupperware suit la mode, jamais égalé ! Succès planétaire, réunions d’autosatisfaction Tu as vu ma belle poésie Tupperware ? Tu l’as lue ? En pique-nique, en famille Déjeuners dominicaux Avec marmots disciplinés Ô odes à la nature Aux petits riens, au quotidien Ô la nappe dépliée sur le doux vallon de l’ennui. Je n’ai pas signé la vente Je soulève le couvercle Ça pue La même odeur partout Chastetés suries Passions fe

F L O U

Au matin je vois flou Et au midi toujours flou Les heures s’écoulent, floues Le soir déboule, flou jusqu’à la nuit Dans mon esprit de nuit s'ébattent des combats de sang et de lait / je patauge dans les ornières encéphales friables emballées de plastique glissant / tes gants de cuir pressent mes tissus détraquent mon corps traquent ma langue /échappée jusqu'au matin suivant / il faudra se relever / s'élever / vers tes lèvres / un baiser flou

MON TERRAIN

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plq,  mon terrain , 2015

Les très grands

Il y a des peurs. Il y a de très grandes peurs. Il y a des mots. Il y a de très grands mots. Ma tête est vacillante Ma tête est ignorance Ma tête est suffisante Elle qui ne sait point parler

L'errante

L’errante parole nourrie de sauterelles à la tête vide, un jour noir après l’autre, je regarde mes nuits Je suis à l’ombre du commencement de mon écrit J’en suis à l’ombre du commencement de mon écrit Je suis l’ombre de l’écrit, l’ombre du commencement Je commence et décommence et recommence toujours Et ainsi et sans cesse Au sang à l’encre les yeux fermés les bras tendus, j’avance

Laville et Laplanète

Ils ont fait sauter Laville avec des bouts d’hommes je crois des bombes dans des corps, des bombes sur des corps des chairs les mêmes celles qui reçoivent les balles se trouent pareillement. Combien de mères privées de leur enfant ? Y a-t-il des survivants ? Quelques morceaux, des enfants au nom d'armes, Laplanète. VIVEMENT LA MORT VIVEMENT VIVANT VIVANTE LA MORT VA VITE VIBRANTE LES MORTS VIVANTS VONT VITE Réouverture des souterrains, les souterrains de la guerre pour planquer les parties. Les narines collées par les émanations nous onapasautés,                                                                                    nous onépamorts,                                                                                                      nous onépluvivants. Vieux monuments sans cesse redorés, commémorations rajeunies, tout le monde dit, chacun sait, arrogance de la parole déraisonnée Le calque de l’enfer posé sur la surface bleue du monde Les lig

DéCHARGE 168

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Sommaire Décharge n° 168  (Décembre 2015) Couverture :  Laurence Garnesson Intro  (Jacmo)  Phare dans la nuit  (Georges Cathalo) : Arfuyen  Perrine LE QUERREC  (Claude Vercey) : L’École des femmes Petite courtoisie de la mémoire  (Louis Dubost)  Guy BELLAY  (1932-2015) (Claude Vercey, Bernard Bretonnière,  Christian Bulting et Daniel Biga) Des voix venues d’ailleurs  (Y-J Bouin) : Hendrik ROST & Ulrich KOCH À l’œil nu  (Alain Kewes)  Yves JOUAN  :  Un poète en Anjou  (Bruno Berchoud)  Les Ruminations  (Cl. Vercey) Qu’attendez-vous des poètes ?  (2)  Bernard LE BLAVEC : Ce n’est que verbal  Complément au Polder 167 d’Albertine Benedetto  (Nicole Drano- Stamberg)  Complément au Polder 168 de Denis Hamel  (Jean-Louis Rambour) Prêté l’oreille à ...  Laurent BOUISSET  Il y a poésie  (Mathias Lair)  Diaphragme  - Notes de lecture (Jacmo)  Les chroniques du Furet  :  Poésie, chanson…  (Michel Lamart) Le Choix de Décharge  Stéphane CASENOBE  Alain RICHER  Silvaine ARABO Pierre MOR

CETNEMDSDAEFD

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Samuel Buckman,  CETNEMDSDAEFD  - 2015 Stylo à encre noire sur papier,  21 X 29,7 cm La phrase est extraite du livre " Le prénom a été modifié"   Cette oeuvre appartient au journal  "Après quoi", réalisé au lendemain du 13 novembre. Suivre et découvrir le travail de Samuel Buckman, ici