L'ENTRESORT

Réfléchir à l’impensé du désastre son informulé impesé des trous qui pèsent qui hantent Comment un trou – comment un vide – comment un rien peut-il peser ? Peser de son rien de son vide de son trou Quel est le poids du trou du vide du rien ?

Une ville de ruine permanente Fille bâtarde et ta langue pareille Tes aguets déréglés Le soleil, cette pute L’amour, ce chien La vie cette salope

    SHOW ME A WOMAN, AND I'LL WRITE YOU A TRAGEDY PLQ, still frame, La corruption, 1963-2016

L’armoire sa porte entrouverte Toujours  Entrapercevoir Toujours Des piles Des places Des plis Des pleins Entre deux Accéder aux troubles De l’enfance buissonnière Tous les soirs Toujours cachée dans le lit à fuir toujours

À l’écriture Se plier Se suspendre Se surprendre T    e    m    p    o    r    a    i     r     e    m    e    n     t Tomber vaciller basculer Chaque jour  En quatre temps Les morceaux Circuler L’équilibre Avancer retenter Multiplication des perspectives SAUTS De l’ange De la mort Déclencher le mouvement Le corps de la langue Du verbe les muscles Fuguer Pesanteur Lévitation Surmonter xxxxx  Gravité  xxxxx Le moindre geste Décisif Ascension Firmament Relancer le regard Variations minutieuses répétitions indications précisions au mm sinon crever Confiance et soubassement Entrainement 18 heures par jour Paroles vraies du corps travailleur Bourlinguer sans filet se lâcher tu sais Tour des mondes S’enchâsser et grand écart Illimiter l’espace L’extrême tourbillon giratoire de la lettre creusée

PLQ, Tourne disque, 2016 Le symptôme et le nom Tous tremblent ensemble C’est une peur double Il faut savoir faut connaitre reconnaître ce qu’est le dédoublement pour comprendre la peur de celui qui se sent abandonné par l’unicité, livré au hasard et aux caprices des forces qu’il ne connaît pas et qu’il ne peut pas connaître et qu’il ne veut pas connaître quand elles rentrent au fond déchirent ses paupières ouvrent l’os du dessus gavent sa bouche de mots complètement d’ailleurs d’où ? table rase

A l’occasion de la parution du n° 10 de la revue l’INTRANQUILLE  (SERVITUDE VOLONTAIRE : La Boétie). Autour de la thématique, auteurs et artistes, de façon ludique ou sérieuse disent l’état de servitude devant la tyrannie. Nous avons choisi d’aller dans le sens de l’aliénation volontaire et sombre qu’ Etienne de La Boétie fut le premier à dévoiler dans « La servitude volontaire, le Contr’Un » que Montaigne publia. ATELIER DE L’AGNEAU & REVUE L’INTRANQUILLE N°10 "servitude volontaire" à L’AUTRE LIVRE 13 rue de l’Ecole Polytechnique 75005 Paris SAMEDI 28 MAI de 16h à 19h  Métro Maubert Mutualité Réservation recommandée car nombre de places limité tél 06 71 59 28 75 POÉSIE ET ARTS  / POÉSIE ET MUSIQUE Présentation Françoise Favretto             ouverture de 16h À 19h 16h Revue L’intranquille première partie : Christophe Esnault, Perrine Le Querrec, Sébastien Charbonnier 17h Tristan Felix entre écriture écriture, dessin et créatures 17h revue

En cet endroit mystérieux Jeter leurs corps D’ardeur et de précision Roulades sculpturales Envolées des fusions Avec justesse le vertige L’insistance lascive L’entêtante musique L’intime des postures Haut fonctionnaire et sanglier Intrépides

Petite prends ton seau plastique ta petite pelle au bac à sable ramasse les morceaux les monceaux les morsures les ordures de ta famille dans ton petit seau, avec ta petite pelle les kilos de sable dans ta culotte dis bonjour et adieu en même temps tapotant tapotant sur ton petit seau avec la petite pelle Tu finiras bien par les écraser

Ma joie d'être ici mercredi 25 mai

Plomber notre monde bombe Face à ces gens Mon abri ensemble La chose commune Qui n’a de cesse de vouloir jouir J’interroge Le statut de la femelle de peaux Dans le monde actuel Cet endroit mystérieux Fusion-fission Dynamite et stéréotypes Recommencements d’instants S’en faire rapporteuse Mouvements/élans/ étreintes /triple galop Coups de tambour Intimité de l’immensité Qui se reconfigure La liesse est grave Tu as cru qu’avec un seul livre tu allais pouvoir refaire le monde Ta part d’idiotie Maintenant tu constates l’étendue des dégâts Les ratés de la création Les contre-sens et les non-dits de plomb Flots des nations irrationnelles Des attentats intentionnels Débusque toujours, animal étroit L’extrême contexte Des vies communes au risque

Protéger la liberté Sauver la folie L’intrépide Par sa seule volonté Délivrée de la malédiction Glisse en guise d’indices Des faits inaboutis Perpétuel décalage Bagarres et banquets Pure grâce, pure barbarie Poème de la lutte qui les dépasse

Mon langage tout personnel S’en mêle Minuscules mystères avalent les grands Tracent une route qui est la leur Une déroute qui est ailleurs Traversent désir amour peur L’obsession de l’imagination Un manifeste de l’évasion Completely Comment disparaître et récidiver ?

Dimanche 22 mai à 15h30 j’articulerai désarticulerai prose&poésie poésie&prose des mots en veux-tu en voilà FESTIVAL QUARTIER DU LIVRE 2016 Dimanche 22 mai 15h30   : lecture de prose et poésie de Perrine Le Querrec (éd. Lunatique, éd. Carnets du dessert de lune) LIBRAIRIE L'AUTRE LIVRE 13 RUE DE L'ECOLE POLYTECHNIQUE 75005 PARIS 

PLQ, Tokyo16 Observer les intervalles entre chaque construction chaque maison des coulis d'air une ville feuilletée les frémissements de l'architecture pas de bloc pas de continuité d'uniformité de solidité un corps démantibulé érigé sous la croisée des câbles électriques dense toile noire inévitablement divisée Le plus solide c’est la lumière Ici j’ai une nuit d’avance

PLQ, Tokyo2016 En voyage sans bagage laisser monter les sons laisser monter le sens L'immense fatigue des visages passés au blanc danse des masques odeur des alcooliques raides dans leur costume un vent d’alcool souffle sur les nuits Rues d'hommes et cris de corbeaux Chaussures trop grandes les dents sales regards automatiques hôtels lavomatic jambes tordues critères de beauté Image grippée dans une modernité usée Quelle fiction Ici j'ai un jour d'avance.

L’insigne ailé du Ministère des muets Accroché au revers Coupé au milieu par la peau des fesses C’est du business à grande échelle Du caviar dans des écuelles J’entends des mots nouveaux Ils montent de ma bouche, encadrent mon visage Ils rayent l’enfance ses défenses Les parois des registres Anciens à peine lisibles Loin à l’ouest je me tiens sur le toit Mes mots aux vents Articulent des sens différents Ils ne connaissent personne Bougent les lèvres et parlent Empêchent de se tenir près des fenêtres Mes brailleurs mes meilleurs Insaisissables Impossible de les emporter dans le monde habituel Sur eux une telle quantité de regards A mes pieds éclaboussés leur poudre noire

La parole est vide, l'écrit plein La maison n'a qu'une seule fenêtre Le volume final contient des générations A la porte le bruissement de la langue maternelle Derrière, une pièce secrète où tout est permis.

Sur son calendrier coup de poings des coups de reins des coups de riens des jours J des jours nuits l'éclipse n'était pas annoncée les jours s'enfoncent disparition partielle puis totale Cous renversés, yeux protégés ils cherchent, fouillent les ténèbres jusqu'au nouveau calendrier les organes alignés corps tête nerfs nova neuve réapparition

PLQ, Tokyo 2016 Je suis de ceux qui refusent Ceux qui refusent ceux Ceux qui font le même pas toujours le même pas juste un pas. Je suis du côté du risque engagé.  Imagines-tu une vie sans y être allé ? Je suis du côté de la hutte, du côté de la lutte Un pas de côté Je suis de ceux qui passent à côté A côté des grands boulevards à côté des grands buildings à côté Je suis à tes côtés L’infirme infime infini Il fait sombre d’un coup

Immobile dans sa nuée Les longues générations d’elle-même L’opulente solitude surpeuplée A vivre tous dans une chambre et demie. Penchée en avant, coudes sur les genoux, la pose immémoriale Figure balayée d’un coup de langue froide Entretenir les petites flammes habiles, perpétuelles Sur un sol de vase Mais le dessous est solide Une terre qui ne bouge pas.

 chair morale  vers fragiles  cœur de dalle  pénis sanctifié  candeur crashée  le danger a le sourire  le nom divin venin  l’aiguille découd le suaire  l’anguille morne sous la soutane  électrisée pèche et repêche  la brebis ensanglantée

Létroit un corps Létroit une langue Létroit ses mots bourdonnent Létroit sa salive colle Létroit pense dans le fin fond de sa peau Létroit mon amour mon amour ICI       MON NOM LÉTROIT extrait de L'Apparition, éditions Lunatique , 2016

Sur un lit plus haut qu'une table pour être plus facilement baisée pliée à angle droit jambes fleuries langue mordante peau cernée d'ombres