Articles

Affichage des articles du septembre, 2018

Carole

Image
plq, Carole, 2018 Comme il fait beau chez Carole on ne déraille pas vers les souvenirs ni les bons ni les mauvais ‘Chez Carole’ j’entre je sors un pas après l’autre du présent au présent l’essentiel est d’écrire le temps horlogique de l’écriture dilate ma gorge pour laisser passer le nom de C            A              R              O             L               E voici ton C ton A ton R ton O notre L son E voici le con de Carole sa souche son remord son élan ses doutes son riff son oubli mon lien notre étreinte. Voici le temps présent qui s’écoule dans le très mauvais sens où Lenz vers le soir repartit en chemin rebroussa l’histoire au fur et à mesure que l’ombre enveloppe le rêve de Carole elle a l’impression de devenir aveugle et inconnue pour entendre sa voix elle appuie au hasard sur RECORD.

[Le Procès]

Image
Le Procès de Kafka et de Lupa, où comment la vie se rompt, et avec soudaineté et violence s’engage dans un labyrinthe d’angoisses et d’interrogations jamais résolues. Au moment où notre monde bascule en son entier dans la dictature, où la Pologne, comme l’Europe, se reprend à éructer des discours gammés, où le directeur du théâtre même où travaillait Lupa est évincé pour laisser place à une marionnette conservatrice, notre époque comme jamais se définit kafkaïenne. C’est à n’y rien comprendre, à n’y rien supporter, à ne plus savoir, à endurer, à entrer absolument en clandestinité pour préserver la liberté. Liberté de penser de créer de parler d’exister. K., lui, ne jouit plus d’aucune de ces libertés. Encadré par la ligne flambant rouge de la scène, par des gardiens, des proches, des lointains, il traverse le plateau et les heures, réclamant justice et réponse, ne recevant rien, rien d’autre que plus de ténèbres, plus d’interdiction, plus de médiocrité, plus de bêtise

Paroles

Je dis aux insectes Ne me dévorez pas je suis comme vous je butine la terre cueille les fraises des bois à peine tiède de soleil Je dis aux humains Ne me dévorez pas je suis comme vous j’ai l’âge de mon langage l’âge de mes désastres l’âge de mes désirs

Viens

Image
plq, chez Jean, 2018 Nous partons je traverse la France avec l’un d’entre vous mes personnages. Aujourd’hui c’est toi Jeannot, Jean m’emmène vers les Pyrénées près de chez lui aussi près de Lourdes, mes autres se connaissent bien. Ils se reconnaissent. Ils m’ont reconnue. Nous partons immobile ou pèlerine je voyage avec eux de la soute à la tête tout est plein ils m’allègent m’explorent je relève le visage. Heureusement nous sommes nombreux à voisiner ici, la solitude à facettes quel joyau. Si je perds tout rejouer.  Je m’affiche avec vous, je m’affame avec toi Jean nous montons sur scène j’ouvre vos pages me jette à la mer par la fenêtre du haut de la montagne. Je tourne ma hanche je plante mes talons je broie mes mains je déboucle ma bouche. Ce soir ma bouche pleine de plancher. De papier. De langue. De toi Jeannot ta flamme dans ma chair et l’échine je tiens droite debout, les autres devant je te présente, te représente. Je m’affame pour lire avec toi dans mon ventr

Déviants

Image
Censure :  SOCIOL.  Blâme qu'un milieu social exerce sur ses membres quand ils ne se conforment pas aux règles morales ou aux valeurs admises dans le groupe, cette forme de censure pouvant aller jusqu'à l'exclusion des déviants. Journée de réflexion autour de la censure économique, mardi 18 à partir du 14h00 au P.E.N. Club

Carole

Image
plq, Carole, 2018 J’éponge la pluie au bout de la page débordent les colères de Carole à peine debout lorsque l’aile du moulin balaie nos fragilités Carole j’ai peur d’espérer trop fort à peine debout partir nous asseoir en haut des dunes dans le désert attendre le vent. Il me plait de penser que nous sommes dans la page enfermées avec le vent poussées au bout de nos choix constater quelle est ma différence Carole indifférente trace des croix sur le sol suce le silence dans le secret de sa petite chambre Carole couche gratis par amour jamais par hasard.

Carole

Image
plq, Carole, 2018 La vie de Carole ne me quitte pas d’un battement de cil elle attire Lenz lamour ne la quitte pas d’un battement de cœur il soulève Carole au-dessus du précipice de neige où son pied imprime l’empreinte de ma marche vers la vie sans début ni fin de Carole un nom un son sa courbe sa peau son nom m’enveloppe s’élèvent des histoires autour de ma solitude me font des remparts me font de l’ombre me font de la solitude me sont la vie de Carole dans ma chambre fait chanter les murs les objets les menaces tout vit tout se souvient de Carole aurait pu s’appeler Jeanne, il n’y a pas de hasard. 

CRIEZ

Image
plq, TAHA, 2000 Tant de fois cet homme m'aura fait crier Ici en concert à l'Elysée-Montmartre (2000) Ici au Bataclan Rachid Taha, le Clochard céleste Bataclan, lundi 25 octobre 2004 Après une première partie assurée par un DJ anonyme, nous sommes prêts à recevoir Rachid Taha. Costume et chapeau, silhouette sombre et intemporelle, le voilà le poète urbain, qui entre protestation et énergie ne va cesser de nous secouer, aussi bien par la puissance de sa musique, que par ses déclarations militantes. Taha est là pour chanter, d’abord, mais il est aussi présent pour dénoncer l’indifférence quotidienne, pour électriser la torpeur générale. Et le public en veut, il est venu pour hurler, dans cette langue arabe sculpturale et maintenant familière, hurler que la résistance est plus que jamais à l’ordre du jour. Que ce soit dans ses compositions personnelles : Nokta,  Hasbuhum , Barra …, dans la reprise - hommage à Joe Strummer : Rock the casbah , dans son duo nécess

Souriez

Tous ces garçons propres Sortis de chez le barbier Tous, semblables Vermine sous la barbe taillée Toutes ces filles pâles Insectes maquillés Toutes, semblables Vermine sous les fards appliqués Tous ces garçons et ces filles            semblables Tous les garçons et les filles Pas de mon âge Plus de mon âge A mon âge l’ire devant leur consternante masse A leur âge guidée par l’urgence de ne pas ressembler Ils sont occupés à se regarder à se masturber à se recoiffer Ils sont occupés à creuser plus profond l’imbécilité Ils sont occupés à se ressembler à se rassembler à se photographier Se regarder pour se reconnaître Se regarder pour se rassurer Se regarder pour se disparaître Dis-moi qui est la plus belle ?                 Le plus beau le plus Aveugle sourd prisonnier Tous condamnés Chaque ville île au Diable  J’habite votre bagne un grand magasin Un temps lourd de baudruches J’assiste au perpétuel défilé mortuaire Des barb

Carole

Image
plq, Carole, 2018 l y a tout de même quelque chose de courbé chez Carole la première lettre de son nom sa nuque gonflée d’os à la table où elle travaille incise développe prie j’ajuste sur son corps la dentelle déchirée de mes mots Carole tu me fais parler seule sans toi je n’aurais rien à dire secrète très secrète je ne serais rien je n’aurais aucun endroit où revenir d’où repartir aux croisements tu choisis je suis je te suis, ramasse les oiseaux derrière toi proue de ma page tumultueuse tu fends le banal sa diversité luxuriante ma Carole le possessif m’est une langue étrangère Lenz polyglotte sans hésitation d’une page à l’autre d’une caresse à l’autre Ma Carole racontent les mains de Lenz c’est mieux pour unifier un corps bien mieux qu’un mot qu’une page de mots parfois agencés au hasard.

Logique

Devant ces couples de silence je tente d’imaginer les années de dialogues les mots de séduction de construction de passion, les chants les voix d’avant la lente résignation l’assignation à la vie commune, de l’apéritif au dessert le face-à-face absolument silencieux jusque dans les regards et les corps qui jamais ne se touchent oublient de se lécher les doigts s’essuyer la bouche, ta bouche de nougat je la lèche la suçote la mordille ma langue écrit la conversation secrète très secrète qui roule sur les grains de ta voix sa logique poétique.

Jeannot sur ses terres

Image
POÉSIE DANS LES CHAIS # 2018 Le samedi 15 septembre à 19 heures je lirai Le Plancher. Nous sommes tout près de chez Jeannot. Sur ses terres. Sous son ciel. Cette lecture sera donc très particulière. Tout le programme de Poésie dans les chais est ici : https://librairieescapade.files.wordpress.com/2018/09/poesie2018.pdf

intimité

Image
Les corps intimes Les coups jusqu’à l’intime L’intimité des coups                                des corps l’intimité du couple l’intimidation corps pulvérisé de coups Cessez-le-feu Cessez le silence Rouge pute, éd. Christophe Chomant