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Affichage des articles du 2024

Relâche

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  Finalement la nuit s’amasse dans les nuages J’ai vu mourir lentement une étoile   Finalement la nuit marcher à la rencontre   J’ai la vision de choses abandonnées – isolées mises en scène comme des splendeurs atemporelles   Finalement les nuits je ferme les yeux

a r c h i p e l s

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  Dans cet horizon absolument vide.  Absolument. Vide. D’où viendront-ils et quand et combien, et surtout qui sont-ils. Et de jour en jour Pourquoi. Nous sommes sans visage parmi les autres. Existe la possibilité d’un échec. Total. + au bord, d’autres archipels je le sais.

Lunaire

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  N.Y.2016 Je marche dans mes bouffées de chaleur De la chaleur je bouffe j’en bouffe je souffre Bouffie jusqu’à l’explosion Je marche sur les braises Fakire improvisée Les braises de mon corps Mon corps dans son virage Le demi-siècle réclame mon corps solaire mon corps soleil La ligne horizontale clairement           Franchie Je m’affranchis franchis  Les haies de l’âge mûr Délicieuses baies Saute Saute Saute te dis-je ! Saute saute les haies Ménopause me dit-elle Tombée à point nommée La poire blette bête Affamée de pluie Je fonds sur des glaçons M’enfonce encore plus nue Dans des délices dodus Sans appel le couperet tombe Partage la vie en lamelles d’ombres Et lumières couchantes Impressionnistes impressionnantes Allons Allons Tu ne pensais pas En arriver là Arriver jusque là Finalement alignée À la lignée des femmes Mère sœurs et tralala J’ouvre l’éventail           Clac Brise sur mes cils                mon cou                mes seins Puis brisée le referme           Clac Nonc

The show

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  Les blessés Le bruit s’arrête, on écoute Dans une sorte de chapelle ardente Nuit-tombe, la nuit tombée On nous le martèle tendrement Vos gosses vont mourir au front, la guerre arrive

chut.e

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  elle veut être coupée/coupée isolée oubliée elle veut l’abondon aux lisières ne plus elle ne veut plus ne plus elle ne peut plus les voir les lire les supporter les écouter elle – ne plus sa bouche les plumes l’étouffent pleine de peine pleine de goudron sa bouche ses mots noirs filaments ½ corps mort épaule à l’avant en avant enroulée balbutiante le plomb entraîne la nuque ½ corps comment il avance complètement enfoncé  trébuche dans les sillons des protestations aigües/engluent

...

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  En ce moment, à la Galerie Karsten Greve : Pierrette Bloch : Différence et répétition

Le prénom a été modifié

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  La page du  Prénom a été modifié est le lieu des mots – la scène mais aussi la page est de la taille de la cave de la chambre de la salle d’audience le piège en haut en bas les deux phrases-barrages  C’est tout noir et marche devant seule droite avance en face debout Je m’assois par terre étourdie Entre : l’indicible entrent les crimes les cauchemars  les viols Mettre en scène : passer, repasser par les pages, par les viols, extraire tendre l’attention d’un fragment à l’autre tendre la tension la mise en scène mise en présence  mise en vie miser – sur l’écoute, la saccade le souffle les yeux fermés trois voix s’élèvent de la ténèbre trois voix porte-parole se figent se perlent s’approchent se rebroussent rampent vers le rectangle vide cette absence volumineuse incontournable insupportable ce trou  l’impact La voix plurielle circule de l’une à l’autre de l’un à l’une de l’autre à l’autre voix plantée dans des corps, voix dressée sur des visages, Le prénom devient prénoms, pluriels 

rrrrrr

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  murmures de la mémoire et murmure de mots et murmure des souvenirs et murmures du monde et murmures des complices et murmure de sa vie murmurante mourante   vieillards de cinquante années la plaque à l’obscurité des couloirs palpent le torse plat des mains des ombres fillette écrasée sur le mur boue de chair de salive serpent de terreur enfoncé sur toute la longueur de son corps de 122 cm   le couloir encore ! lieu des mauvaises rencontres mauvaises haleines mauvaises mains gigantesques parlent les dents disent tu as grandi*mots mauvais grandis tu es grande*maintenant 122 cm torse plat souffle court perforation de la cage thoracique mains gigantesques referment la cage L. se pisse dessus*bébé liquide brûle entre ses cuisses très maigres castagnettes elles tremblent   L. a conscience immédiatement être détruite elle peut elle l’est être mortelle elle est morte petite grande mûre & précoce murs & prépuce mues & précipices   les mots évidemment carapatés depuis le premier

Le prénom a été modifié

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  Du 24 au 26 mai 'Le prénom a été modifié' au théâtre de l'Opprimé Votre présence : c'est dire NON à cette société. Théâtre de l'Opprimé, 78 Rue du Charolais, 75012 Paris 24 →  26 mai 2024 VEN.- SAM. 20:30 DIM. 17:00 DURÉE : 1h

CREUX

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  Le chien déterre les morts Comme lui                elle appliquée couchée tordue enfoncée mélangée rampée dans la terre tout son visage ses mains ses genoux creuse au-delà de l’épuisée Les dents arrachent des bouffées de glaise les yeux alourdis de terre aux paupières les ongles allongés de noir Creuser creuser creuse S’enfoncer jusqu’à l’étouffement Retrouver les morts 

zéro

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  La carrière d’ocre sèche ses larmes                     coulées d’or et scarabée bleu pétrole il manque un rire à ma voix un œil à mon visage une main à mon corps un souffle à ma vie le gris partout, cendres défuntes, paysages et murs et l’animal et la rivière et l’intérieur de mes paupières et de ma bouche crache des ires et courbes d’interrogations je compte les moutons dans le champ voisin je compte nos dernières dernière traversée de Paris dernière exposition dernière terrasse dernière cigarette dernier contact ma main ton bras dernier projet dernière promesse dernière conversation dernier cadeau dernier rire dernier regard dernier aurevoir derniers mots dernier appel dernier sms derniers sauts de ciment versés dans ma tête transformée en obsolescence programmée 10 – 9 – 8 – 7 – 6 – 5 – 4 – 3 – 2 – 1

Gravats

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  La marche ce matin (notre marche) le sol défoncé  Ornières et déchirures Rebouchées ce matin (notre promenade) par des gravats  Pierres tuiles brisures béton cailloux Sol de marqueterie le paysage (le nôtre) s’aplanit  Posons les pieds nous ne nous noierons plus ne tomberons plus ne glisserons plus Je lève la tête (vers toi) je n’ai plus besoin de contrôler chacun de mes pas (vers toi) Je pense (à toi) au trou dans mon cœur aux crevasses dans ma chair aux ornières dans ma mémoire Va falloir (tu sais) va falloir demander aux gravats aux tuiles aux brisures aux cailloux De venir me combler me réparer me lisser Mais mon poumon en moins ne repoussera pas Mais mes yeux se sont multipliés par deux et ma tête de monstre encore plus monstre Mais mes mains tremblent au fil de mes mots Mais la plaie du paysage attendra plusieurs saisons image extraite de la vidéo La Crue d' Anne-Charlotte Finel

Les plis

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Elle court - petit troupeau Les ombres emboîtent la cadence Elle court encore Arrache de sa tête  Les voix tonitruantes Au bruit de ses sabots Plisse le paysage 

L.

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                                                      Quelle chance nous avons eue                                                                  Tout ce que nos yeux, ensemble, on vu                                                                  Et lentement, le soleil 

À DADA

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À dada sur mon bidet   retomber           sur le membre dur À dada sur mon bidet   soulevée jusqu’à l’établi  assise là           jupe relevée Oui au secret avec les mains           comment savoir ? À dada sur mon bidet   le corps troué comment            le trou existe déjà petite fille Méfie-toi des hommes ! mieux valu dire   Méfie-toi de lui  

La pile

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  elle écrit par tri d’informations fait le tour de sa chambre des sites des rayons de la bibliothèque voici ce livre, voici cet autre livre, et celui-ci  d’évidentes références pour le travail germination  superposer les livres  pile pile pile mains en dessous, menton au-dessus prendre contact reprendre la route vers le bureau débarrassé grande zone vierge laisser tomber  la pile

Rendez-vous du mois de mars

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  ! ! ! ! ! ! - 8 & 9, Genève, avec ' Les pistes ', à la Librairie Fahrenheit 451 en duo avec le comédien Xavier Loira (20h) et au Salon du livre (14h) - - du 11 au 15, avec ' La fille du chien' , rencontre en langue canine dans les lycées de Rennes, grâce à sa sélection pour le Prix des Découvreurs - - le 15, à 18h30 lectures et discussions à la Librairie Comment dire de Rennes - - 21 & 22, avec ' Warglyphes ' tentatives d'écritures des guerres avec les lycées d'Île-de-France, grâce à sa sélection pour le Prix littéraire des lycéens de la Région Ile-de-France - - le 27 à 18h, ' Rouge pute ' en duo avec Ronan Courty à la médiathèque de Sciences Po, Lille - SEE YOU ! ! ! ! ! !

Épousailles

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  Elle épousa Un tailleur De pierre Masque le mur Masque la pierre Elle l’épousa Masque de pierre De ses gants Caresse Le visage des pierres

L'immobile

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  Le poème il vient de là il vient par-là, il rompt le souffle il s’élance en solo il reprend son équilibre aux bords de l’espace, à droite à gauche, il creuse. Il ne couche jamais dans les lits préparés pour lui [1] . Je ne sais jamais. Si je vais écrire de la prose ou de la poésie, je sais le langage, je sais le son le silence le temps. Mais ma main lorsqu’elle se pose sur le papier, elle ne sait pas nous ignorons, cette vision cette image cette femme cet homme cet animal ce ciel cette boue, seront-elles poème seront-elles prose ? C’est dans l’immobile. L’immobile qui dépouille qui me dépouille qui brouille mes pistes, brouille mon entendement, que la poésie prend son élan. Elle entre où elle veut. En plein milieu de la prose, en plein cœur de la page, début fin, elle choisit. Le poème choisit. J’ai de la chance lorsqu’il me choisit. [1] Jean Dubuffet :  “ L'art ne vient pas se coucher dans les lits qu'on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu'on prononce

Les conditions

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  Égarée en plein liberté Formes créatrices formes cicatrices Je ne m’emboite jamais C’est une affliction c’est une satisfaction Une défenestration je passe de l’autre côté de la surface devient l’espace devient l’optique et le tactile

La ≠

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  La ≠ c’est que je ne dirai              « je » La ≠ c’est que     je ne voudrais parler de ne pourrais sur scène devant La ≠ c’est la littérature Je ne dirai rien sur                                                                                                   etc Cela m’évitera                                                                                                         aussi de                                          sur scène de rire                                   sur scène de me désha                                scène Cela évitera Postures impostures                                                                                                etc  

Mode d'emploi

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Je plante des petites croix  Dans la chair image Fines aiguilles sous les ongles sur la terre  Dans le trottoir se dressent Vaudou l’image percée      Les croix Se balancent du trait main levée      Numériques  Fines aiguilles bâtons jeux       Ondulations Manipulations des emplois du temps La croix épilogue      Sans lettres      Deux traits

Sentinelle

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  À l’heure Des poitrails écarlates  Des ailes électriques Au long Du fleuve long Sentinelle de hérons Versant soleil ils veillent

IL GIOCO

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  Bonjour tous les bonshommes Comment ça va tous les bonshommes ? Je ne suis pas là pour faire mumuse engraisser la clameur constante du monde clameur univoque                  autoritaire On dit, on dit beaucoup, on dit des mêmes voix, des mêmes pouvoirs, des mêmes dictatures suffocante ASPHYXIE écrasement du rouleau compresseur des voix dominantes, excluantes QUID des autres, des autres voix, des autres vies ? QUID des silencieuses des autres langues des murmures  image : Jordan Wolfson and Johann Koenig + Croix, plq, 2024

avenir

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  un récit sans majuscule elles ont été perdues abandonnées nous reprenions  les maisons abandonnées oubliées fichues celles des vacances des enfances des autres les anciens ne riaient ni ne se moquaient nous nous installions sur les terres dans des paysages les anciens nulle ironie devant nos ignorances ils nous avaient  tant attendus proches du désespoir Finirions-nous par arriver ? ils avaient tenu  le paysage la terre les bêtes les forêts, tenus entretenus que cela ne disparaisse pas pendant que nous, engraissions catastrophes & destructions et maintenant nous étions là dans cet autrefois dont nous ne voulions pas méprisé rejeté aujourd’hui le seul avenir  possible, notre avenir image : Dust Storm, Dorothea Lange, 1935 + Croix, PLQ, 2024

PARUTION

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Les pistes, aux éditions art&fiction   sa page dédiée sur mon site : ICI et une nouveauté pour ce vingt et unième livre : ICI