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Affichage des articles du novembre, 2013

Le blanc-seing

Sur l’amour je fais silence Mes bras cerclent mes jambes Sur le corps je fais transparence Mes dents rongent l’assiette Je signe le blanc-seing j’aurais bien envie de t’abandonner écriture mais toi tu t’y refuses obstinée tu ne me lâches pas tu plantes tes crocs tu crochètes tu cru ma tête la bourre d’images je ne vois plus rien qui bat palpite parle avec la peau les mains la sueur je cramponne les idées de désirs de doutes douloureux délirants délicieux oui je signe je resigne je m’ouvre les veines sur le papier te donne l’âme ma vie.

répétition

Réalisation : Philippe Ferrant

les deux bouts

La vie s’embrase Joindre les deux bouts Les Très-Hauts le bien-bas Pas fille à papa ni fille à maman Fille à mots Femme à enfants joindre les deux bouts La faim la liberté Le mot la lettre fenêtre et sol les tenants l’aboutissant la suffisance et l'ignorance la honte l’ignominie la parole joindre les deux bouts les deux mains le geste à l'écrit les divers les décadents les désastres de la guerre de la vie joindre les deux bouts les deux voix multiplier les rages dynamiter le purin

Lecture - samedi 30 novembre

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Le Plancher de perrine le querrec sera lu par les comédiens Bass Dhem et Delphine Zingg, en présence de l'auteure qui dédicacera son ouvrage, à la galerie christian berst le samedi 30 novembre > 16 h sous le regard de james edward deeds , dont pour la première fois en France, la galerie christian berst présente une exposition monographique.  3-5, passage des gravilliers 75003 paris (accès par le 10, rue chapon) Métro : Rambuteau ou Arts et Métiers (ligne 11) Bus : ligne 29 et 38

Les dormeurs

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PLQ, Les dormeurs, 2013

la table

Devant moi la table vide sur la table la frayeur Ma minute de silence est une éternité

le cheval

il est tombé à une respiration du sol retiens ton souffle si tu expires il s'écrase il est suspendu deux centimètres au-dessus il est planant 800 kilos de viande vive et blanche il est plié tenu par une seule sangle il a trois pattes au lieu de quatre à tous moments il peut se détacher se briser disparaître il occupe tout l'espace il est mort en muscles et en membres il est muet parle par ses os sous la peau il est léger par l'unique suspension par le blanc marbré de rose tu vas t'allonger dessous et attendre qu'il t'écrase

Cesare Lombroso

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Depuis des années je rêvais de visiter la collection de Cesare Lombroso. Aujourd'hui je l'ai vue. Les photos n'étaient pas autorisées, mais je peux décrire. Dans ces salles anciennes se poussent et se serrent des squelettes, des rangées de crânes, les moulages en cire des têtes de trente cinq hommes guillotinés, des instruments de mesure, des catalogues de tatouages, de portraits de criminels, de physionomies, des armoires de preuves - couteaux, crucifix, poisons, cordes, masques ... A partir de ce complexe assemblage d'os, de sang, de muscles et de neurones, Cesare Lombroso tentait d'élaborer une théorie et une pratique, s'évertuait à classer, à comparer, à répartir l'inné, l'acquis, le fou et le normal, le criminel et  l'innocent. Je pénètre dans les salles abritant ceux qui m'attendaient : fous et criminels, femmes et hommes enfermés, et leurs objets créés à l'asile et en prison. 18e et 19e siècles. Aujourd'hui dans mes

mon mot moi

D’un seul mot le faire mien - vie durant face à face Le jeter sur la page - coule à pic - le mot lourd profondeurs Le jeter sur la page - il concentre concentrique - dans l’espace les échos dans mes doigts Du même mot ricocher - début fin - intermèdes Sur la langue le Poser - fond tant mieux - parfois coince - fend en deux Et si - le marteau - le clouer - tous mes coups je m’expose - illisible sans attelle Contagieuse et furieuse - mon mot sang - ensanglé Camisole exposée exhibée Le mot boite - je crochète - ses charnières - la rétine décollée d’exorcismes ratés Mon mot moi - m’engrosse moi - mon milieu ma moitié

La Crucifiée

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La Crucifiée, PLQ, 2013

ramper

Vivre ou ramper écrire ou ramper oser, oser vous dire je ne vous regarde plus je ne vous lis plus je ne vous écoute plus je ne vous espère plus je ne vous crois plus Je ne suis pas de ce spectacle pas dedans pas devant pas d'accord oser, oser écrire Ici on sauve des mondes

le plaisir

Le plaisir lui élargit le visage la bouche et les narines ; son menton carré alors et fuite en avant, à chaque coup de plaisir s’allongent ses bras ses dents ses gestes, elle ondule jusqu’aux esprits qui lui sortent par derrière les cheveux. Elle n’aime pas les vies sexuelles avec les autres, fête solitaire devant le miroir, glisse vers son sexe. Une fente de femme.  Une femme fendue au premier plan, écarlate et seule, détachée du reste.Elle tremble s’appuie sur le reflet de ses cheveux, même pas la mort. Elle se redresse, se parle au miroir, la carotide des carotides. La glace éclatée Le visage brisé Le cauchemar frôlé Elle sourit à sa gorge cassée dans le reflet Absente de ses sens corps vide elle n’attend plus Elle sourit consciemment dans le vide.