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Affichage des articles du octobre, 2013

je l'ai fait

Je l'ai fait en public et en privé dans le noir, en plein jour seule et à plusieurs debout, couchée contre les murs dans des lits consentante soumise furieuse possédée j'y suis allée à fond au bout dans tous les sens droguée jusqu'à l'os à jeun affamée des heures de suite, des mois entiers sur des tables des tombes à pleine mains, du bout des doigts devant des miroirs devant des autres je l'ai fait avec mon père, avec ma mère même avec mes enfants en donnant tout, en ne donnant rien avec des masques des perruques avec des gants en pleurant en criant en chantant oubliant tout forcée amoureuse folle en vitesse, lentement Entre deux fois j'y pense, j'y pense tout le temps je cherche qui sera le prochain, la prochaine je prends de nouveaux risques j'ai tant besoin de plus envie de plus Je retrousse la peau de mes poignets au travail écrire

la pièce

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Donnez-moi une pièce qui ne tourne pas rond, quelques litre de lumière, trois marches, deux mètres de balcon, un endroit où respirer où s'abriter où écrire.

servitudes

Demande à la fureur si elle est bonne conseillère pour écrire ce que tu as dans la main et devant les yeux Te bien servir je veux de mes détonations sauter à leur gorge Lorsque en face Poussez-vous les uns les autres détournez vos visages fermez vos coffres classez vos règles Entre vos dents chaque évènement faisandé en fait-divers vous êtes faits divers Tous semblables

le dimanche

C’est dimanche on sort ses fous Au marché artichauts crustacés fromages Et l’autre qui traîne qui bave qui touche à tout Je ne vois que lui Coude à coude bonnes affaires et produits régionaux Et l’autre périmé qui tombe sur son cul, refuse de se relever Je ne sais que lui Haut-parleurs feulants, boniments vendeurs Et l’autre qui chante par tous les trous au fond d’un vide où le soleil pleut Je ne suis que toi

Feux

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Autumn 13

le trou

Car ignorante des directions, des routes des passages. Se perdre et se retrouver ailleurs, très ailleurs, parfois même dans tes bras ou dans des trous ou dans le trou de tes bras inconnus.

Bouchers

Tas d’os et de sang pour les infâmes bouchers des jours présents Mes doigts ont faim de briser vos tyrannies et vos échines De recouvrir vos langages renoncés Insurrection de l’écriture libertés de la pensée inventions élevées au défi de ma raison et de vos ombres Rien ne m’effraie personne ne m’attend Ni culte ni église ni ambition ni pouvoir L’écrasement morne de vos bêtises démultipliées ne voilera jamais mon horizon enragé