plq, les mûres, 2020 L’anse métallique du seau bleu à la pliure de son petit bras. Un autre bracelet, de silence celui-là. Le soleil ardent, les bracelets dessinent des lacis rouges sur sa chair tendre. Ses pieds chantonnent dans les bottes en plastique. Tout ce qui est nu, genoux cuisses bras âme se pare de perles de sang. Elle écoute. Les mûres noires tombent lourdement dans le seau bleu parfois teintent ses lèvres et ses dents. Elle écoute. Les ronces l’enlacent la cachent lui apprennent, elle écoute. À portée de voix, invisibles, les trois femmes, bottes en plastiques, seaux bleus. Elles parlent. Des histoires de femmes, de féminité, des confidences, des colères, des rires. Elle écoute la petite, la bouche noire de sucre les secrets de femmes tissent leur entrelacs autour d’elle. Il n’y a qu’au creux des ronces. L’apprentissage. Corset serré. Cueillette des mots mûrs.