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Affichage des articles du mars, 2014

Deux pointes

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Devant  Le Miroir  Unifier  Le  Corps  Cet  Encore  Étranger Touche  Frappe  Lèche  Deux  Pointes  Crochent  Ta  Langue  Deux  Pointes  Perforent  Deux  Pointes  Deux  Yeux  Mère  Père  Nient  Qui  Tu  Es  Qui  Tu  Crois  Eric Pougeau , Le miroir, 2013 photo : Cécilia Jauniau     Pour  Toujours  Deux  Pointes  Plantées  Dans  Ta  Chair  Pour  Toujours  Deux  Clous  Crucifient  Pour  Toujours  Yeux  Crevés  Grandir  Extrême  Grandir  Blessé  Habiter  L’impact  Pousser  Les  Bouts  De  Soi  Face  Au  Miroir  Des  Autres

Ici on sauve des mondes

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De l’envers de l’épais carton Bâti bâtisseuse Cathédrale de fils Un fil rouge entre et sort, perce et pique, tire et sue, sang et lettres. L’écrit dur. L’écrit perce. Langue à l’aiguille. Formats grands comme un corps donné. Une scène publique. Suit mon fil. A longues enjambées perfore. Des mutants brandissent des gourdins de couilles sur les scènes ouvertes jonchées de mots et de pensées cousus décousus. Mots tombés sur les champs de batailles ; Ulysse à la guerre, Pénélope à sa toile. Tisse sa guerre. Ses guerres, ses maux. Ne rabaisse pas ma jupe pendant la transe. Les filles ont des dentelles les mains rouges des pieds de sabot ou de soie. Elles trempent leurs doigts dans une musique sauvage. Rythme noir et blanc, entends-tu ma musique ? Bordée de mots, crevée de morts. Squelettes à la chair grise. Arceau des côtes brillantes de fils. La raison se désaccorde, sourd fracas des sutures, silence des cicatrices. Ma langue épelle Lettres Traits Points de c

L'origine du monde

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Je me passe de vous, avez-vous peur de moi ? Je veux Mon propre désir Montrer démontrer Luxure chasteté Je suis Votre propre fantasme La sorcière la cible L’objet la putain Je veux La puissance le pouvoir Conquérir apparaître Face-à-face, voyeurs et voyante.   Je veux Rien n’est stable, l’histoire de l’art déroule ses mythes mais la femme devant et derrière l’objectif redistribue pouvoir et contre-pouvoir. Tendue, résistante et désirante elle se joue des excès et des codes, corrompt la raison. Elle attire et tient à distance. Elle offre et succombe. Les bras manquent le corps tient. Les mots flanchent le corps est. Haute et magnifique, embusquée sous ses cheveux elle débride la langue. Exposée aux regards, aux désirs, toute puissante, elle connait le secret, possède le droit d’assouvir et de conquérir son corps d’utopie. Je suis Pas Bellmer, pas Araki, ni Molinier, une femme à genoux

sous la table

Ceux qui vivent sous la table Ceux qui vivent dans le coin derrière l'ombre sous le ciel dans l'espace à côté sur le biais sous le poing dans les jupes sur l'étroit Ceux qui vivent au fond d'eux au bord d'eux dans dedans Ceux qui vivent avec moi Ceux qui vivent sous ma table au fond de moi au bord de moi à côté de moi dans dedans moi Dans mon coin dans mon ombre sous mon ciel mon espace dans mes jupes mon immense mon étroit.

Nos Nuits

En 2011 nous partions, Isabelle Vaillant et moi, pour une série de nuits blanches. Notre projet était est le suivant : Lorsque la nuit tombe, que les heures de visite sont passées et que se referment les portes des maisons de retraite, des hôpitaux, des usines, des trains, que deviennent les occupants des lieux? Comment vit-on la nuit ? De quoi est-elle faite, de quelles sensations, quels codes, quels silences, quelles rumeurs? A toutes ces interrogations, nous répondons par un projet artistique qui explore l'épaisseur des nuits. La nuit, que voit-on ? La paroi lisse du berceau de plastique, le mur d’en face, les perspectives et leurs ombres, les habits nocturnes, strass ou uniformes, les machines alignées et bruyantes, les parkings silencieux, les paysages qui défilent... Images et mots sont convoqués pour aller à la rencontre des personnes âgées, des nouveaux-nés, des ouvriers, des détenus, des artistes, des voyageurs, des scientifiques … Ces mondes et ces a