Ici on sauve des mondes



De l’envers de l’épais carton
Bâti bâtisseuse
Cathédrale de fils
Un fil rouge entre et sort, perce et pique, tire et sue, sang et lettres.

L’écrit dur. L’écrit perce. Langue à l’aiguille. Formats grands comme un corps donné. Une scène publique. Suit mon fil. A longues enjambées perfore. Des mutants brandissent des gourdins de couilles sur les scènes ouvertes jonchées de mots et de pensées cousus décousus.

Mots tombés sur les champs de batailles ; Ulysse à la guerre, Pénélope à sa toile. Tisse sa guerre. Ses guerres, ses maux. Ne rabaisse pas ma jupe pendant la transe.

Les filles ont des dentelles les mains rouges des pieds de sabot ou de soie. Elles trempent leurs doigts dans une musique sauvage. Rythme noir et blanc, entends-tu ma musique ? Bordée de mots, crevée de morts. Squelettes à la chair grise. Arceau des côtes brillantes de fils. La raison se désaccorde, sourd fracas des sutures, silence des cicatrices. Ma langue épelle
Lettres
Traits
Points de couture.

Quels sont ces visages couverts de déchirures chiures de papiers forés perforation des sens, les yeux pleurent de fils ma bouche dégueule d’ectoplasmes tressés. Ruche où elle est reine, elle écarte ses cuisses pour qu’en jaillisse le geste CAPITAL, tisse une toile d’histoires où la route pavée de lettres contourne et détoure le cadre. A chaque détail une nouvelle vision une voix neuve, à chaque théâtre un nouveau public, applaudir jusqu’à l’os, jusqu’au sang. Tu ne peux pas te perdre il y a
Des fenêtres
Des portes
Des chaises à traverser
Des guides à tous les coins.
Suffit de visiter. T’allonger sur un lit de fleurs et de fils. La mort et l’amour inventent un langage sensuel, une histoire de l’œil qui fond et coule dans des moelleux d’os.
A genoux.

Les barreaux sont d’os, les os sont de fleurs, les fleurs sont dedans, les crayons sont des flèches, farandole, mascarade, parade. Transpercer l’œil hagard prier KHA ORECHE MODOKHA.
Suffit d’ouvrir les oreilles.

Tu tends les bras ou tu les serres, tu ficelles, tu dénoues, tu suces la moelle et le fil rouge. Les belles exhibitions en chaussons rouges quand toute réalité divague et s’échappe.

Acte I scène I AlexiA disparait devant ses cartons hauts dressés, citadelle, peau d’envers.
Vie, scène et jeux. Scènes secrètes, des secrets d’alcôve glissent sous les portes, les seuils s’enflamment sanguinolents, les visions prolifèrent. Aller/retour de l’aiguille à même un sol. Pliée sur l’ouvrage. Faire et défaire. Do undo. Être et désêtre. Les yeux multiples te regardent te blessent et se voilent. Tirer le fil de la pelote, dévider le chant intérieur, les veines sous la peau, réseau fragile.

Ici on sauve les mondes rattrapés à la dernière minute par la pointe de l’aiguille, des fourchettes des scies des doigts. Les blessures suturées, faudrait voir à ne pas oublier les injures du miroir.
Sur un nid d’œufs brisés on viendra te chercher, on t’emportera avec tes genoux brisés recouverts d’envies vers des haut-delà sans promesse de retour.



AlexiA, A BODY TO PARADISE, sans date.
crayon à papier et couture sur carton à patronnage
dimension 198cm x 127cm









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