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Affichage des articles du février, 2018

LE PLANCHER

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"Jeannot enfile sa cagoule d’os. Les ténèbres craquent et le monde a lieu. Cierges flamboyants, les lettres capitales s’élèvent, dures et puissantes, bélier qui enfonce les portes des églises, des forteresses, de la raison." Le Plancher est de retour, Jean est de retour Nouvelle édition chez L’Éveilleur Photographie de couverture : Isabelle Vaillant

Le chant

Quand tes mots chantent dans ma tête Quand dans ma tête ça chante tes mots dans ma tête Quand ma tête elle chante Dans un gloussement mon visage Quand gloussent tes mots sur mon visage Quand ils, même leur ombre chante Quand l’ombre pend sous ma tête les ombres dans ma tête Quand sous ma main tes mots L’ombre de tes mots Quand dans mon ombre tes mains tes mains sur mon visage Entre nos deux visages les mots             les mots de nos visages

Représentation

Un dais noir recouvre les mots comme au bord d’un précipice la lumière au bord du précipice de la ligne noire qui recouvre les mots. Entre eux il y avait le silence a u bord au précipice. La lumière souligne au bord du précipice JE SENS LA TERRE BOUGER, ici la vue est dégagée la langue n'a pas comme but principal la représentation du monde mais son creux. Devant les yeux et au fond de la bouche comme au bord du précipice s’élève le lieu des creux sa structure logée à même le langage. Lettres posées lettres sous-entendues  Entre elles il y avait le silence.  Entendre  sous les lignes l’assourdissant entendre malgré tout entendre il n'y a pas une seule voix  mais plusieurs

Fonctions

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plq, fonctions, 2018 Le langage ne fait pas que dire, il agit le langage, le langage fait acte prend acte, dans son acte le langage ses faits et gestes il geste le langage il fait, l’engagement du langage quand il s’engage mon langage dans ton corps ma langue engagée alors le langage prend corps, il prend le langage se déprend se pend à ton cou se prend par le cou se pend au sens se dépend il dépend, parfois se pend dans la cuisine parfois dans la chambre sur le lit la table le langage il s’éprend il m’apprend le langage fait des choses il mord il marie il lie il écrit le langage quand il jouit il crie le langage aussi il ouvre la bouche et les corps, les gouffres et les portes quand il cogne le langage il dessine les mâchoires qui m'épelle t’appelle.

MARS

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LES RENDEZ-VOUS DU MOIS DE MARS         * Le 1er mars . Le Plancher , n ouvelle édition chez L’Éveilleur  (photographie de couverture : Isabelle Vaillant) * Le 9 mars , lecture et exposition : Les tondues à 18h30, librairie L'Emoi des mots 25 rue Descartes - Paris V Les tondues, texte Perrine Le Querrec, dessins Jacques Cauda, Z4 éditions * 16/17/18 mars l' autre salon  du LIVRE PALAIS DE LA FEMME, 94 rue de Charonne, 75011 Je serai auprès des éditions Lunatique pour La Ritournelle, L'Apparition et Têtes blondes Samedi 17 mars, de 15h00 à 16h00

Velours

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plq, velours, 2018 Trois pétales                             derrière ton oreille Trois murmures                             trois vœux Velours de voix                             pour une fois L’amour tout haut                              la richesse des commencements Chaque minute                              la première

Le geste

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plq, le geste, 2018 Avec ton silence tu crées la conversation lorsque nous deux seuls, notre intime Avec tes mots tu crées notre silence lorsque nous deux en public, faire figure Avec ton geste tu crées l’amour lorsque nous deux réunis, après les ouragans

L'abattoir

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plq, l’abattoir, 2018 Le regard sur moi il voudrait il ne voudrait pas le regard s’appuyer à peine se poser mais m’appuie quand même quand il me frôle de sa présence  s’appuie m’appuie sur la nuque mes mots surtout mes mots Le regard auprès de moi sa place prend de la place que je prenais entière j’y installais ma solitude Reine du milieu de mon ventre au bord précipice de malangue répandant dans ma tête un étonnement sans parole Sans prévenir quand ma réalité de pain transformée en réalité du pronom, mon visage un autre jusqu’alors caché seul au monde ce visage des mois à se creuser se heurter aux jours sans pain jours des pronoms de la ponctuation les jours crus de vérité, je cherche de plus en plus l’autre visage sa réalité creusée irregardable inavouée Les jours d’abattoirs suspendue à l’esse je saigne m’égoutte la peau plisse s’arrache d’elle-même ma chair éclate toutes portes closes mais l’œilleton maintenant le regard sa présence Silence je saigne m’écoule m’éc

Ce que j'appelle Eden

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Le remède

garder ses distances prendre de la distance mettre de la distance allonger les bras augmenter le silence détourner le regard ravaler sa joie un pas en arrière deux pas en arrière pivoter le corps regarder ailleurs déporter le sourire prendre une douche glacée découper les draps apprécier la chute fermer les verrous enclencher le pêne moduler sa peine lire de la poésie dire de la poésie détruire la poésie défenestrer le langage rassembler les poussières foudroyer le lendemain changer de chaussures conjuguer les verbes adopter l’erreur trier des lentilles sortir le billot dénerver la passion ficeler les détails détailler les secondes mettre sa tête sous l’eau remonter dans le train dépeupler son cœur trancher ses deux mains dessiner des flammes trouer ses deux seins se désaccorder crever la fiction encercler son corps égarer sa foi rajouter un pull disperser les braises beurrer le pain noir suspendre le cours soulever la trappe reboucher le stylo fermer les fenêtres vider sa mémoire   

TIME

8h00 Ce n’est pas encore l’heure des mariées sur le pont Sous les arches ni tulle ni promesses 8h30 – 16h00 Je protège mon visage des mots Lorsqu’ils arrivent en rafales 16h00 L’équilibre des pigeons endormis sur la branche Le saut des mariées du haut des ponts 16h00 – 8h00 D’accord Oui Tomber comme une pierre traverser la glace traverser le ciel Devenir cette pierre en plein ciel