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Affichage des articles du novembre, 2016

Le procès

Une nuit mes mots furent tous égorgés De ma main, fus-je accusée Des poursuites furent engagées elles durèrent longtemps Au cours de l’affaire on découvrit pas mal de vilaines choses Finalement Je fus acquittée

L'Etranger

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JOURNÉES D’AUTOMNE 2, 3, 4 DÉCEMBRE 2016 – L’ÉTRANGER Samedi 4 décembre à 15 heures 30, Ben Herbert-Larue sera Jean, le plancher, l'étranger. " Jeannot sera toujours le mutilé, suspendu au crochet de sa famille écorchée, accroché sur les murs épais de la ferme, blessé aux épines de silence cloués aux portes des granges pour éloigner le mal qui était le bien, mais qui le dit ? Jeannot blessé par la guerre intérieure, la guerre intime, vaincu dans l’enfance, première défaite, puis celle d’Algérie, secoué par les évènements dans le djebel, ce qu’il a vu, ce qu’il a fait, les cadavres à enterrer, les femmes, les femmes, Jeannot ne peut plus dire, il ne racontera rien, de son enfance il ne dira rien, de son adolescence pas un mot, de la mère haïssante et haïssable, de l’inceste, de l’enfant Mortné qui lui a donné sa place, de l’EnfantX de Paule, du père pendu, des pendus aux arbres, des fous les yeux plein de sable, des pleurs dans le désert glacé, des i

CLEO LEE

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Dépendance

ça dépend je dépends, des mots des lieux des jours de dépendance à l’enfance l’en-face les cortèges sortilèges sacrilèges ça dépend des sacrifices des sacrifiées des pendues rependues, ça dépend des langues, perdues pendantes bandantes, dépendantes ça dépend du temps du lent du loin du lendemain je dépends de ta main ta becquée ta caresse mes faiblesses je dépends me reprends ça dépend des pourquoi du comment du toujours dépend des jours de liesse d’ivresse détresses ils dépendent it depends du contenu du contenant survivant survécu je dépends me dépense décompense ça détend ça dépend

Le bord

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Si j’en parle si souvent, de ce bord, c’est que là seulement on peut voir le monde. plq, le bord, 2016

L'incision

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Elle est réduite au silence à rien à moins que l’ombre à l’absence Réduite en miettes en cendres en poussières Réduite à la faille à la fente au final la fiction Réduite rétrécie révoquée repliée  Elle est réduite à l’organe à l’incision la soustraction Réduite en poudre en virgule en suspension plq, L'incision, 2016

Ombre

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plq, ombre, 2016 Elle rechigne à être poussée vers la brutalité des limites l’exiguïté l’exigence Elle regarde son ombre elle est enfermée dans son ombre elle est dans cette boite ce cercueil noir

L'excédent

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[...]  À Rome j’ai perdu tous mes mots envolés en carillons à tous vents vivement le prochain voyage vivement le prochain langage tu crois qu’il existe ? moi je ne sais pas j’ai des doutes, des doutes à Rome à Paris mais peut-être pas à Tokyo, Tokyo la Certitude c’est peut-être là si je pouvais y rester, rester quelque part tu sais ce serait bien le voyage où la question du retour ne se pose pas  [...] L’excédent, Littérature mineure , 2016

Délicat

Délicatement du bout des sons la langue soulève les lettres écarte les lèvres s'enfonce entre les pages délivre sa substance

Féros #2

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 in Féros #2 ERIC POUGEAU + PERRINE LE QUERREC Edité par  Clément Gagliano,  Féros  est un cahier  érotique . Tantôt sensuel, tantôt sexuel,  Féros   appelle les sens à l'éveil.   Féros  prend le parti de n'inclure que des projets visuels, artistiques et symboliques. Polyphonique et composite,  Féros  est un concentré annuel et thématique. Dans chaque numéro, œuvres d'art et de littérature se croisent, s'harmonisent et dialoguent librement. Beauté sauvage et recherchée :  Féros . Aux Presses du réel. 

Des lianes

J’aliène dans les lianes de la langue les aliénés La nef dérive dans la forêt portée au plus haut des branches Le bâillon sur vos bouches Supplication sans attente les réponses se surpassent Par la déchirure de la porte Son seuil défoncé entrez Je marche comme une doublure bras croisés tête baissée me faufile dans les failles d’herbes décamisole mes mots néants indisciplinée gourmande voleuse Je suis les murs de la main compte les pas la part congrue après la vie la mort.

Loques

Le choix d’un silence La langue en loques La loque de langue Mourir de rire Rire de mourir Vous inspirez la peur Fous moraux Mauvais instincts Inadaptés Filles à soldats Rebuts Incurable incurie Votre sacrifice au bien-être du monde Hors des murs cochonneries

L'oiseau

Je soulève Le pas Je soulève Le temps Le mot L’oiseau ferme la marche

CLEO LEE

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Poupée

Tous les jours j’achète des fruits frais pour ton retour ta grande arrivée. Maison frigo étagères bols se remplissent et croulent de raisin de mirabelles de cerises de pêches. Ils pourrissent vite chaque jour ils pourrissent. Marrons recroquevillés nappés de mousse verdâtre grise. Maison frigo étagères bols. Odeur de mort douce. La mort lente de ton retour ta grande arrivée. Drapée de mousse verdâtre de poussière grise. Je traîne la chaise devant le frigo l’ouvre y pose ma tête je traîne la chaise devant l’étagère la nettoie y range mes seins mon con mon ventre je traîne la chaise devant les bols y tombent les épaules les hanches dans la maison traînent par terre mes pieds mes jambes pour ton grand retour ton arrivée des jours frais des jouirs verdâtres les jeux lents de la poupée.

Écailles

Le dossier de la chaise est collé contre la table pourtant elle doit bien s’assoir trouver un espace faillible un interstice où se faufiler si elle veut travailler. Elle veut travailler. Travailler elle veut-doit. Chaque doigt. La sueur coule goutte sur son corps nu tente de s’immiscer entre table et chaise. Elle écaille sa peau de feuilles blanches peut-être ne la verront-ils pas la table la chaise alors camouflée elle ira. Travailler. Peau nue gluante de papiers. Ses lèvres flottent autour des mots. Faut s’assoir trouver le moment plaquer les mots sur le clavier sur le papier les capturer sous le filet de ses doigts.

ZAL

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SAMEDI 11 novembre, nous serons  à la ZAL,  Zone d'Autonomie Littéraire @  Montpellier      à 16h45  Gersende Michel lira  L'Apparition TROIS  JOURNÉES À   DÉVORER

import-export

Je porte mon scandale J’exporte j’importe j’implore Muscle contre muscle Le ventre d’attente ouvert J’implore L’inversion J’importe L’aversion J’exporte L’attention

Soulèvements

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PLQ, Soulèvements, 2016 Exposition Soulèvements , au Jeu de Paume

Vous

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Vous êtes le bruit de ma page de silence Vous êtes le bruit du monde Vous êtes le bruit de la nuit le bruit de la rage Vous êtes le bruit de ma page de rage Vous êtes le bruit du monde de silence Vous êtes la nuit Vous êtes le bruit Vous êtes le monde Vous êtes la rage Vous êtes le silence Vous êtes le bruit monbruit Vous êtes la rage marage Vous êtes le monde monmonde Vous êtes le silence monsilence Vous êtes mes nuits

NYC

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PLQ, Brooklyn, 2016

Les barricades

Les barricades de chevaux morts Les barricades de papiers Les barricades de mots Les barricades de morts Les barricades de larmes Les barricades de mains nues Les barricades d’œil Les barricades de peaux Les barricades de bruits Les barricades muettes Les barricades meutes Les barricades masses Les barricades de dignité Les barricadés Les embringués Les engagés Les protestés Les rebellés Les manifestés Les universalités

FLAMENCO

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plq, Flamenco, 2016 Silence d’un instant au-dessus des têtes La tienne renversée ta bouche large tu te tiens au bord de la chaise béante T O  n      NE R     R       E Talons guitares voix les pois de la jupe à volants découvrent les jambes rythmées Tes jambes serrées d’un coup tu décroches ta tête regardes en girouette la musique tu la vois tu la suis des yeux du corps elle vole ton visage aussi et bouche géante de sourire tu l’attrapes à pleins yeux à pleines dents pleines mains Sur scène les tailles cambrées les œillades sexuées les chevelures enflammées les mains frappent les pieds frappent les voix frappent Te frappent en plein visage ces sons vibrations qui traversent l’espace par ton corps agité tes mains agitées arrachent des poignées d’air l’une attrape l’autre la pousse dans ta bouche et tu mords tu mords bouffes broies ces doigts-danseurs qui s’échappent de nouveau luisants d’éclaboussures de rire et salive, ton cou démonté regarde derrière encore mi

Hospitalité

Après des années d'interruption (silence - pause) j'ai de nouveau envie d'entendre votre petite chanson (mélodie - ritournelle) de retrouver votre regard (en dessus - en dessous) de brasser l'air de vos mots (pathos - logos) de retrouver vos images (symptômes - souhaits) Vous commencez à l'heure - j'aime l'exactitude Lunettes nettoyées, stylo débouché Warburg à l'écran, je rechausse mes pantoufles.

CLEO LEE

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RDV

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Samedi 12, de 14 heures à 15 heures avec les Carnets du dessert de Lune pour La Patagonie et les autres Dimanche 13, de 15 heures à 16 heures , avec les Carnets du dessert de lune et Derek Munn, pour Pieds nus dans R. et les autres Toujours dimanche, de 16 heures à 17 heures avec les éditions  Lunatique pour L'Apparition et les autres L'autre Livre - Espace des Blancs Manteaux - 48, rue Vieille du Temple - 75004

Le bruit

Si seulement elle connaissait le bruit de ses mains la nuit le mouvement pour chasser cauchemars fantômes visiteurs, ce mouvement cette torsion avertissement menace coups protection, si seulement, lorsqu’au matin les mains endolories les pouces paralysés elle regarde ses mains les remercie ses mains bien combattantes victorieuses puisqu’elle est encore là vivante entière puis debout au piano des lettres ou le crayon saisi à bénir ses mains en mots adoucis s’accrocher au papier de ses deux mains vaillantes ne pas glisser écrire l’éclosion des roses noires l’érosion des roches noires l’évasion des cloches noires.

La Grande Voie Blanche

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PLQ, La grande blanche, 2016 Plus qu’une grande blanche la grosse traînée noire la veine gonflée crevée remplie de merde Broadway la vieille strangule traverse Brooklyn la Défonce - par terre sous le fracas du métro sont jetés entassés les ambulants marchands SDF freaks noirs portoricains blancs fous timbrés les pauvres les ruines - des sparadraps de lumière collés sur la peau des lambeaux des écorchures des écorchés dans cette tranchée dégoulinante d’ombres crasseuses on avance pris jusqu’aux genoux dans la vase urbaine - progresser est lent douloureux dangereux au cœur de la grouillante humanité de quat’sous en-dessous totalement en-dessous du monde que trace la longue ligne découpée dans le bras quand soudain Williamsburg pointe son éclatante roseur métallique traverse la rivière se jette à corps perdu dans Manhattan hérissée rattrape dans ses griffes Broadway Avenue l’Historique la lustre la paillette la débarrasse de ses premiers Amérindiens déjà à marcher sur cette route-s

CLEO LEE

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X

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Ligne droite

Le sourire large impossible d’aller plus loin - c’était sans rien savoir Au bout de vingt pas le sourire dépasse l’impensable Un pas devant l’autre en ligne droite il dit  La ligne droite comme c’est bon de marcher en ligne droite sans compter ses pas parce que tu vois après 88 jours en aller-retours sur les 15 pas du couloir, je les ai comptés tu ne peux faire autrement en 88 jours que de les compter recompter décompter mélanger espérer hurler maudire additionner soustraire aller/retour 15 de l’avant / demi-tour 15 de l’arrière / plus deux sorties quotidiennes dans le petit jardin rond où tourner en rond dos rond main sur la cigarette marche en rond dans l’enclos creusé par d’infinité de dos ronds courbés sur la cigarette à double-respirer, le dehors la fumée, en tournant en rond pensées en rond ou cognées au quinzième pas d'un rond qui se mord la queue cigarette aux lèvres, alors la ligne droite, là, devant - Et son sourire je n’en reviens pas, jusqu’où peut-il s’étire

CLEO LEE

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