FLAMENCO
plq, Flamenco, 2016 |
Silence d’un
instant au-dessus des têtes
La tienne
renversée ta bouche large tu te tiens au bord de la chaise béante
T O n
NE R R E
Talons guitares
voix les pois de la jupe à volants découvrent les jambes rythmées
Tes jambes serrées
d’un coup tu décroches ta tête regardes en girouette la musique tu la vois tu la
suis des yeux du corps elle vole ton visage aussi et bouche géante de sourire
tu l’attrapes à pleins yeux à pleines dents pleines mains
Sur scène
les tailles cambrées les œillades sexuées les chevelures enflammées les mains
frappent les pieds frappent les voix frappent
Te frappent
en plein visage ces sons vibrations qui traversent l’espace par ton corps agité
tes mains agitées arrachent des poignées d’air l’une attrape l’autre la pousse
dans ta bouche et tu mords tu mords bouffes broies ces doigts-danseurs qui s’échappent
de nouveau luisants d’éclaboussures de rire et salive, ton cou démonté regarde
derrière encore mille fois ta main sémaphore à peine un détour vers la scène tu
sais ça vient ça survient ça explose en claquements de talons chaque coup le
désir, chaque regard le désir, les reins le désir, les gestes le désir, le
chant le désir, ça déferle sur toi en vagues après vagues tu te soulèves de la
chaise rattrapes tes mains hautes les dévores ta bouche décrochée du visage
mâche l’espace femme-homme la musique le désir, ton corps encombré balance au
risque de tomber tes yeux sortis rebondissent du sol au plafond ton cri écrasé
par tes dents s’entoure aux doigts se fraie son passage se précipite
Il faut que
ça cesse
Comprimée entre
eux et toi je ne sais plus où regarder je ne sais plus quel est mon miroir le
tien le
leur tout est fêlé