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Affichage des articles du octobre, 2019

V i s a g e

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plq, v  i   s   a   g   e , 2019 Elle ne l’a pas perdu dès la première opération son visage le e final peut-être Visag cela restait compréhensible elle avait encore des yeux un nez une bouche des pommettes des muscles en dessous du mouvement et des mots échappés d’entre les dents même le mot  V  i  s  a  g  e puis la seconde opération pour le nez je crois ou regonfler là ou tirer ici couper ceci rentrer cela combler par là Visa pour une autre forme de tête parce qu’alors cela devenait difficile de regarder de parler d’un visage, d’un visage complet habituel croisé dans la rue les souvenirs ou le sommeil elle a continué il parait qu’on ne peut plus s’arrêter lorsqu’on commence à modifier le sens des mots elle a supprimé le a l’alpha restait Vis enfoncées dans les creux et les nouvelles bifurcations sans plus de pommettes et fossettes savoir où poser les yeux sur la décomposition du connu vers l’inconnu une nouvelle opération Vi et c’était vrai elle viva

Le Bacon Book Club

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Jeudi 24 octobre, je déclare ma flamme à Francis Bacon. Rendez-vous au Centre Pompidou, niveau 6 galerie 2, devant l'exposition Bacon, à 19h00 19h30, lecture de Bacon le cannibale Puis conversation avec Jonathan Littell autour de notre passion commune                       Tout est ici

des éléments

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Le labyrinthe

Je débarrasse. Je me charge. J’obéis. Je disparais. J’accepte. J’avance. Dans son sens. Je ne résiste pas. Je me laisse conduire. Je suis docile. J’abdique. Je m’adapte. J’adopte l’allure imposée. Je recule mes limites. Je me suis pliée (sous le poids). Je pense comme je peux. Car cela va de soi je suis dans mon tort Cela va de soi – il sait tout J’essaie de réfléchir – mais je ne comprends plus rien Il parlait beaucoup – énormément –   me noyait sous les paroles Tout expliquer, bourrer le crâne, m’embrouiller Il détient la vérité –   universelle Il me fait dire – ce ne sont plus mes mots Oh des paroles blessantes – des couteaux Il gesticule il crie il est grossier J’étais à bout – ma vie suspendue Perdue dans le labyrinthe Qui suis-je ? je n’ai plus de rêves j’ai perdu le sourire Un jour surdouée , un jour dérangée Ma tête un moulin à vent Quand on n’est plus Ni sûre Ni forte Ni plus Ni tout Jamais « assez » Mais blessée. Mais brisée. Et moi

La bonne éducation

Comment craindre ? un danger dissimulé sous tant de bonnes manières Comment devenir ? une femme ensevelie sous tant d’humiliations Comment supporter ? une vie cadenassée par tant de surveillance Comment survivre ? Échapper Au prix de quelle dégradation                de quelle déchéance   de quelles insultes Au prix de ma vie

Conquête

La mémoire revient peu à peu Cet immense territoire immergé Reconquérir le terrain                             sa propre vie Le retour lent

Des femmes

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Du 19 au 24 novembre à Genève, dans le cadre du Festival les Créatives, on pourra voir Le Prénom a été modifié mis en scène par Antea Tomicic. Mettre en scène Le Prénom a été modifié , c'est mettre en lumière la parole des femmes toujours et encore bafouée, ignorée, méprisée. Cet engagement d'Antea Tomicic et du Festival les Créatives me permet d'aller de nouveau à la rencontre des femmes victimes de violences. Cette fois-ci c'est à Genève, avec l'association AAVEC .  Ecouter les femmes, sans vaciller écouter chaque témoignage, chaque enfer, et de leurs mots écrire et tenter de briser les montagnes de silence qui entourent ces crimes.

Crépon

sommeil crépon du bout des doigts des trous en face                 des creux des meurtres légendaires se retourner tout de même un peu le buste penché                                suivre  le sang répandu