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Affichage des articles du avril, 2018

Nantes

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plq, Nantes, 2017

Volubile

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plq, volubile, 2018  Je fais mon lit du lit conjugal j'y volubile des firmaments.

Francis Bacon

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plq, Bacon le cannibale, 2018 Choisir de te tutoyer Proximité par pronom personnel Ton personnel, ma personnalité attachée à toi des années durant ma vie liée à la tienne au point de penser « tu » d’écrire « toi » Par décades m’enfoncer au rythme de ton souffle t’étudier Par saccades Exercices d’admiration, où nos vies se sont croisées j’ai grandi Tu ne sais rien ne sauras jamais rien de la nourriture dont non par becquées mais d’abondance tu m’as nourrie            sauvée Expositions livres reproductions Tes propos les entretiens documentaires photographies par les uns les autres Les heures piégées – assise ou debout – proche ou trois pas au loin   - étourdissement tes peintures œuvres de chair                                  ma chair ton esprit Prendre des trains des métros des avions te retrouver Ces rendez-vous secrets – histoire d’amour – aux courbes du monde À Monaco regarder le même bleu gravir les marches Des cents pas devant la rue de

Bègue

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plq, les bègues, 2018 en parlant je me tais en écrivant je parle je parle gorge sèche je postillonne l'écriture quand je parle ma bouche quitte mon visage de clôture quand j'écris mon visage est une bouche mes mains sont une bouche mon ventre est une bouche mes cuisses sont ma bouche mes orteils sont une bouche silence de bègue quand j'écris je dis

Trêves

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plq, les trêves, 2018 Elle-Louve Gueule de morsure Elle-Cri Parler tout dire Elle-L'ombre Corps entier paysage Et quelques fois des trêves

Delacroix

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PLQ, Delacroix au Louvre, 2018

Camisole

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la nuit je dessine des camisoles la nuit je serre je sangle le tonnerre les sanglots la chair hasardeuse la nuit dessinante de camisole s’étendre de nouveau sur terre puis camisole bien dessinée sangle après sangle se coucher sur les boutons de nacre au matin le visage marqué découpez en suivant les pointillés s’il n’est besoin de porter le masque désangler le corps visage vif j’entre dans la boucherie à l’étal acheter ma livre de langue l’attendrir ça passe par mes dents comment je la broie comment je la mouille comment je la dévore ce cannibalisme impitoyable là où bouge la terre yeux rivés à la page j’étends le bras je cherche ma camisole au moins y passer une jambe ou le cou ou un sein encourir le risque démuselé comme si animal captif comme si la tête finalement détachée comme si expirait la peur déplier muscle après muscle étendard blanc claque au vent petit fauve je cours au-devant de toi

La maison blanche

C’est l’un de vos muscles, comme enragé, qui se contracte et se décontracte brutalement sans que vous ne puissiez rien y faire C’est l’un de vos mots, comme enragé, qui se contracte et se décontracte brutalement sans que vous ne puissiez rien y faire Des mots angles ouverts trop près de votre crâne de votre regard une inattention et crèveront crâne et rétine - ça fait terriblement mal écrire à l'hématome au sang lancinant Tu le vois l’aigu des mots leurs dangers menacent ta page sa partie éternellement muette inlassablement indicible Résistante ramassée devant l'offensive des sens le miroitement des épidermes la profondeur de l’interdit Enfoncée ramassée au bord du papier sa brèche entre tes doigts agités de muscles émancipés Tu passes devant la maison blanche Peut-être y habiter

La chute

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plq, chute, 2017 C’est un fait l’homme est un accident le corps en perpétuel état de chute C’est un fait l’homme en avant en perpétuel état de chute C’est un fait le langage de la posture les déclinaisons du corps C’est un fait la brutalité du fait C’est une femme en état de chute

Mi-clos

au bord bleu du trottoir elle traîne son enfant leurs deux bras une seule corde elle le tracte son enfant aux yeux mi-clos corps d’oiseau très désarticulé comme il est léger pendant qu’elle le tracte elle le tient il disparaîtrait si main dans la main fermement il a peut-être neuf ans son enfant mi-clos toute sa vie de mère elle le guidera figure en avant le sourire d’un bout de leur visage à l’autre lorsqu’il bascule soudain sa tête en arrière, secousse de leurs bras elle le tracte elle sourit ne se retourne pas elle parle pour lui pour elle pour qui ? lorsqu’il s’arrête foudroyé elle ne se retourne pas elle parle pour lui pour elle pour sa voix qui s’envole s’enroule à leurs poignets serpente jusqu’à l’enfant, l’élastique et le remet en route par la fente de ses yeux les paysages fendus il la voit l’enfant mi-clos sa mère elle le traine le pétrit le façonne chaque jour avec patience avec amour

SITUATION-16

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PLQ, Situation#16, 2018

Printemps

Ses pieds au ciel jusqu'aux genoux une odeur de lilas à la main frelon de sang au travers du visage chemins du labour

Le cristallin

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plq, cristallin, 2018 sans doute                 tu les vois mes mots lorsqu’ils submergent mon visage jusqu’au cristallin sans doute         chaque jour faire face à la page son miroir inimaginable sans doute écrire l’autobiographie dans l’immobile des mots le nomadisme du sens sansdoute boxer à vide le corps vu à travers les déclinaisons d’illusions doute après doute avec la figure en avant les mains hantées l’ombre des passés les chocs du présent                                                                lier les mots                                                                parler les nerfs                                                                être mammifère                                                                fondrer la raison

Quête

à qui est ce cahier avec les phrases à demi rongées ? à qui ces larmes qui clapotent dans les raies du plancher ? à qui                 ce côté droit qui glisse sur la chaise ne peut ni remonter ni descendre ? à qui                      le tour de garde devant l’immensité ? à qui le tour à qui ?