Dans le corps il y a un langage, le langage des brisures des brisés des trous des plis des failles, le langage des contractures des contractions flexions déchirements, la langue sourde assourdie. Le corps ploie plie se casse se creuse il fait la grande courbe, à l’envers à l’endroit dos craqué ventre bombé squelette arqué, il dit sur le sommet des chairs, au bout des doigts écartés au creux des poings serrés. Il dit dans les yeux révulsés la salive cristallisée, il dit aux commissures aux crêtes aux arêtes. Le corps parlant brutalement foré, rempli des cris d’autorité d’interdits de honte de secrets, ce corps alourdi empêché, cet être autour duquel on a élevé des murs des grilles des montagnes, forgés des serrures des nuits des ombres, cet être-enfant qui tient sur ses épaules un lourd devoir de marbre, le devoir que rien n’explose, que rien n’explose plus, il sait une seule parole atomisera déchirera, cet être-enfant se taira au quotidien grandira son corps plombé de mots improno...