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Affichage des articles du novembre, 2017

Journal intime

Je me recolle les oreilles aux écouteurs Je ne chasse pas la mouche de l’écran Je plonge la main dans mon cœur déchire les brouillons en petits morceaux J'envisage le journal On aurait presque envie presque désir d’écrire chaque jour une page de journal - l’actualité de nos sentiments une page de journal celui nommé intime , des nouvelles fracassantes des accidents mortels, des politiques internes des recettes de nerfs, des romances renversantes des accords éternels, on aurait presque envie presque désir lorsque sa vie commence, d’ouvrir un cahier neuf d’ouvrir une page nouvelle, inventer des vocables pour ces jours intimes, allumer des feux à chaque ponctuation, dans son corps se lever, entièrement se lever s’élever.

La Ritournelle

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PARUTION La Ritournelle aux éditions Lunatique Avec Gersende Michel nous en lirons des extraits le 9 décembre à 18h30  à l'espace de L'autre LIVRE, 13 rue de l'Ecole-Polytechnique, 75005

Les placards

Elle écrit en silence et le moment venu dans les placards de sa chambre on découvrira ses piles de silence tracé à la ligne sans une erreur de calcul petites lettres entre lettres normales, petits et gros insectes à manier adroitement pour la stabilité dans le labyrinthe des émotions il suffit de convertir les sentiments en mots en piles en alignés entassés par mystères et extravagantes écritures silencieuses J’attends à la surface allongée au sol sur mes coudes le crayon court sur le papier et trace le contour des choses lorsqu’il dépasse le bord du papier je m’arrête tendue car incomprise incompréhensible                 Quand on souhaite voir ce qu’elle écrit elle refuse Pendant longtemps on l’a ignorée Sauf les placards J’écris lentement assise par terre le papier tourne décide de l’emplacement de ma main et de la direction vers laquelle avancer Elle tire un à un les crayons de son poing Elle travaille sur plusieurs pages à la fois Elle atteint le sommet d

MidiMinuitPoésie

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"M'a attaché la veste à l'envers manches aussi retroussées. Te protégera du mauvais œil elle dit. Mal sous le front Mon nom Létroit." SAMEDI 25 NOVEMBRE - 18h00 - Le Lieu Unique, Nantes. L'Apparition , Ronan Courty (contrebasse) et Perrine Le Querrec Ce sera durant le Festival MidiMinuitPoésie#17 organisé par la Maison de la Poésie de Nantes Du mercredi 22 novembre au samedi 25 novembre Bande annonce de MidiMinuitPoésie#17 from Maison de la Poésie Nantes on Vimeo . Le programme complet : ICI

La citerne

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plq, la citerne, 2017 Une solitude de citerne Plantée dans un champ de tourment Ventre creux langue lourde La raison sous sa pierre tombale Gravir le catafalque                                                              à l’assaut de la brume

Cadence

L'armée de mes deux pieds                    en cadence corps-à-corps avec le langage ce qui sans cesse se retranche ce qui sans cesse se refuse                     en cadence celle qui sans cesse se retranche celle qui sans cesse refuse

L'outil

Le petit crayon palpite au bord de la page Le petit crayon au fond de sa poche au creux de sa main Ce petit crayon qui est son visage ses muscles Au bout du crayon la mine de mots Aux muscles du visage au creux de la main Le sixième doigt le septième sens le premier choix Grand comme deux phalanges comme un titre comme une balle La munition sang noir de sa vie Elle a le droit à un crayon dans sa main entre ses doigts l’évasion La permission du silence À chaque mot le crayon il s’élève il retombe À chaque mot la main elle s’élève elle retombe À chaque mot je m’élève je retombe

Les tondues

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Parution, 11 novembre 17 "N’a-t-on jamais demandé aux hommes s’ils avaient couché avec une allemande, les a-t-on transbahutés sur des charrettes à travers villes et villages sous les huées ? a-t-on jugé leur sexualité, a-t-on jugé leur chair leur pénis ou leur cœur ? Sur le char les femmes, sur les roues les routes, sur le char par bouquets traversent les villes sur la charrette les sorcières menées à l’échafaud. Les hurlements de ceux qui sont droits dans leur droit les entiers toute intégrité conservée. Vraiment ? Certaines deviennent folles le temps de la tonte, certaines deviennent plus fortes le temps de la honte."  Z4 éditions

Le costume

Perdue dans un costume trop grand galoper à reculons ne pas mourir dans le silence mais dans l’incertain d’un mot libre surgi à l’abri de ma minorité linguistique planquée au bout du monde sa bouche fermée dénonce les horreurs silencieuses énonce la parole supprimée en déliant cordes cordelettes rênes elle rue à l’envers de travers tant mieux

Le drapeau

L’amour inspire-t-il des poèmes des chants ? L’amour enneigé aux sommets découpe l’horizon en arêtes L’amour son odeur sa profondeur ses détours Marcher en évitant les crevasses vouloir à tout prix planter là-haut son drapeau

Le temps éprouvé

Je lèche le plat de chocolat Je lèche les reliefs les accidents Je lèche le souvenir aux babines Lèche un peu d’enfance un peu de ta voix De l’odeur de la cuisine où petite j’ai eu peur Je lèche quelques minutes du temps éprouvé