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Affichage des articles du septembre, 2017

Impératrice

L’amour ses habits neufs tu t’avances Impératrice dans tes habits neufs tu rutiles tu joies à peine si tes bottines haut lacées touchent en bas tu voles sur les ailes des regards rangés à gauche à droite de toi tu pavanes en habits neufs de soi de joie brocards et ors tu scintilles pas à pas tu traces écris la route devant toi nue si complètement nue fragile et proie ils te voient et tu crois et tu vois aveugle sans rien sur toi

Poétique

Il y a une feuille d'arbre sur l'aile de l'avion La pudique autodestruction

Séance

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plq, Séance, 2017

Chien

Le chien debout sur ses pattes arrières pattes de devant dans mes mains face à face le chien et moi yeux dans les yeux toi et moi pattes dans les mains on ne se lâche pas debout dressés entre ciel et terre nos deux corps de fourrure tu me dis par tes crocs moi par mes mots nos impossibles alors c’est moi qui te porte alors c’est toi qui me portes ton sang de chien mon sang de femme notre collier la chaîne arrachés tu n’appartiens à personne de mes mains poissées je caresse ton pelage nous sommes grands pareillement nous sommes vivants.

31-03 BLUES

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Extrait du film 31-03 BLUES (c) Eric Pougeau J’aimerais que tu arrêtes de tomber J’aimerais que tu arrêtes de cracher J’aimerais que tu arrêtes de pourrir J’aimerais que tu arrêtes de mourir J’aimerais que tu arrêtes de noir broyer J’aimerais que tu arrêtes d’agrafes plantées J’aimerais que tu arrêtes de marbre élevé J’aimerais que tu arrêtes de m’empoigner J’aimerais que jamais tu n’arrêtes de te relever J’aimerais que jamais tu n’arrêtes d’interroger J’aimerais que jamais tu n’arrêtes de dénoncer J’aimerais que jamais tu n’arrêtes de planter J’aimerais que jamais tu n’arrêtes d’entailler J’aimerais que jamais tu n’arrêtes d’outrepasser J’aimerais que jamais tu n’arrêtes de souiller J’aimerais que jamais tu n’arrêtes de saigner J’aimerais que jamais tu n’arrêtes de crier J’écris au bruit de tes chutes, je crache avec toi, je broie avec toi je vois, je marche, j’avance. Jusqu’au 23 septembre 2017 Eric Pougeau Exposition 31-03 BLUES

TRAMPOLINE

Poids du désir sur les paupières Bouche ouverte de vertige C’est tout le visage tout le corps et les mains découvertes les pensées suspendues balancées je balance oscille le pendule des sens me perd n’indique plus rien aiguille folle désorientée. L’aimant de l’amant tu sautilles d’une case à l’autre de la terre au ciel tes jambes croisées décroisées tu ne croises plus l’ombre d’un fantôme dans ta poitrine ça cogne cogne soulève tes os trop d’os et de la chair par-dessus à couvrir d’ardents et de mots du dedans. Tout tourne autour de la tête à la bouche au sourire au mot aux yeux ils se tiennent me retiennent sur le trampoline sauter sauter une seule volonté ne pas retomber

No direction

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plq, no direction, Tokyo16

recto/verso

Des histoires d’amour et des histoires de mots, c’est que je ne fais guère la différence Il y règne peut-être un certain désordre, c’est que ma poésie est totalement libre Dans ma tête dans mon corps des falaises qui s’écroulent, d'autres qui surgissent Des bourrasques des canicules mots pendus à l’amour, amour pendu aux mots comment les dire ? Des nuits pleines de cauchemars qu’on ne sait plus comment écrire la page à tâtons et les émotions en falaise Seule de son espèce, extraordinairement seule se tourner se retourner se détourner Trait d’union entre le recto et le verso Espace silence ou tiret Les deux faces à la fois, celles qui s’écroulent celles qui surgissent

CLEO LEE

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