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Affichage des articles du mai, 2015

L'enfant terrible

Roi du peuple des enfants selon les règles de la guerre ouvertement jette des cailloux dans les fenêtres des mots injurieux Fini attaché à une chaise exposé aux regards des passants portant au cou un écriteau sur lequel on lit : menteur, enfant méchant, sans-cœur enfant terrible

Dictionnaire

Elle décide de sortir maintenant et pour toujours lestée de son dictionnaire délestée des illusions qui pèsent le plus lourd ? quatre kilos de mots pour tenter d’y voir clair dans ce brouillard absolu du réel pavé d’incompréhensibles ce monde de gens impossibles même à regarder ces haies de sentiments Accroupie sur le trottoir adossée aux murs elle compulse compulsivement des mots leur définition il pèse le dictionnaire c’est sûr elle n’ira pas très loin aussi chargée aussi avisée ainsi la vie décrite et décryptée n’est pas plus légère ni douce ni aucun mot ne lui sied aucune langue ne la décrit le dictionnaire autour du cou autant s’en aller sans un mot

MON EXIL

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plq, mon exil, ny2015

corps-à-dire

Se tourmenter le corps-à-dire quand la tentation brûlante du silence Tu parles à mes yeux je te lis à coups redoublés en secret nous traitons nos affaires ta main dans la mienne des pressions symphoniques sourds et muets nous n'entendrions pas moins l'état sauvage de notre liberté. Dans quelle éternité sommes-nous taillés? Ta réponse en trois doigts légers je l'entends il faut dire que chez nous il y avait peu de place pour les mots.

La chute

Je crève d'immobilité j'ai besoin de toi j'ai besoin de te voir marcher tomber te relever tomber encore je veux écrire auprès de tes chutes je ne prends pas de place au bord du chemin mon crayon mon papier mon regard voyant pas voyeur seulement te regarder le péril de chuter, celui de se relever entendre l'épuisement te revoir tomber te relever marcher tomber jusqu'au corps blessé notre blessure commune cette marche contrôlée décontrôlée ces accidents volontaires involontaires ces risques calculés infligés Ecrire au limite de tes chutes aux chocs de ton corps au squelette en craqué aux os qui ne sont rien cette chair qui n'est rien cet homme qui est tout Dis-moi Oui Dis-moi Viens

Für die kinder von gestern, heute und morgen

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La scène est immaculée une virginité trois ouvertures noires : deux portes une vue. Si grandes ouvertures que les danseurs minuscules les mouvements immenses. L’équilibre des corps-balanciers les limites de la chute. C’est la main qui retient le corps, c’est la chaise qui redresse l’homme à terre. Le corps, ce miracle. Une petite danseuse une très grande il y a ici et tout du long des déséquilibres des tremblements de cœur des certitudes et des normes. Des inversions. Sur la scène blanche chaque corps possède cinq ombres. La danseuse minuscule n’a qu’à bouger les doigts et c’est son corps entier qui danse. On porte, à deux, à trois, des corps de femmes des corps d’hommes, des grands des petits des vieux des nous. Ils deviennent pont marée rivages, architecture ils épousent ils progressent ils volent culbutent. Le corps, cette architecture. Un solitaire s’élance et s’empêche, s’enivre se brutalise. Se décontrôle. A distance il tire un fil invisible, articule et

Nelken

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Un horizon d’œillets. La transparence des tiges, le plein des fleurs, clignez des yeux tout se noue se joue le cœur bat, l’image est sublime, notre corps entier, notre perception sensible sont déjà sollicités, viennent les danseurs, les 23 danseurs de cette chorégraphie – Nelken – dans un champ d’œillets. Champ de beauté, sol encombré, pour Palermo Palermo c’était le mur tombé qui obligeait le corps et la pensée à des tours, des détours, ici les œillets dressés forment la frontière fragile entre le public et la scène. Tandis qu’ils s’avancent, les danseurs, hommes et femmes, leurs jambes floutées par 9000 tiges fines, un effacement optique qui donne aux corps encore plus de chair, encore plus d’aplomb, tandis qu’ils s’avancent la mer d’œillets vibre, ondule, l’immobilité chavire.            Lever haut les jambes, contourner l’abîme ne rien abîmer, obstacle palpable, sortir de scène toujours haut levés, comment ne pas froisser la beauté, comment dire le monde fragile ? Ains

les peines

nous abritons des peines insoupçonnées de lourds chagrins enfermés des sanglots emballés remisés oubliés puis vient un visage puis vient une rencontre puis vient un moment cette fraction d’inattendu l’effraction de l’enfant le trou de serrure où la poche crève où le visage noyé où le cœur soulevé la respiration arrêtée l‘enfant couronné

un tas de fumier

un tas de fumier une fille fumier une fille fluide une femme fontaine une femme facile une enfance difficile une enfant difficile une engeance difficile une vengeance difficile une enfant fumier une feuille d'or               feuille d'ordures fille d'or fille dorure               fille d'ordures

MON EXIL

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plq, mon exil , ny2015

exercices en cours

** au soleil du lit répétition d’exercices en cours sans queue ni tête la crudité mordante réelle réalité il faut passer aux actes il faut penser aux actes il faut franchir l’acte donner prise aux mots retourner les situations flanc gauche flanc droit la certitude du temporaire l’illusion du sentiment le soleil du lit une immobilité d’inquiétude un édifice ayant bruit de multitude c’est une muraille et c’est une faille

MON EXIL

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plq, mon exil , ny2015

MEET THE AUTHOR

Assis sur le parvis de la New York Public Library L’auteur à sa table ronde chaise pliante, quelques livres La pancarte à ses côtés  MEET THE AUTHOR The author est dans la place Au pied du prestige Installé à peine sur ces meubles d’été Or donc s’installer sur le parvis venteux de la BnF, table et chaise, laissons tomber les livres sont inutiles mais la pancarte j’y ai mis tout mon cœur RENCONTREZ L’AUTEUR, avec ou sans E, écrire avec son sexe ou avec sa tête, à la cyprine ou à l’encre, question essentiellement femme ne perturbe jamais l’autre bord, je découpe dans la pancarte trois trous deux pour mes seins petits un pour mon sexe de femme, RENCONTREZ L’AUTEUR touchez-la, tâtez du sein tâtez du sexe, personne ne veut tâter du texte il faut exhiber s’exhiber montrer sa chair les attributs robe transparente culotte dévoilée sein pointé, oh coups de vent malicieux quelle surprise me voilà prise, RENCONTREZ L’AUTEURE, sa nudité sa crudité sa fragilité qu’importent ses

MON EXIL

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plq, mon exil, ny2015

Bétonneuse

Je renais au langage de mes personnages Ecrit avec la lèvre supérieure Ici se joue la survie de l’inadapté                  A peu près comme dans une bétonneuse Il faut se mesurer à la vie N’en doutez pas, c’est de l’écriture

d'abord

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plq, d'abord , 2015 il y a aussi l’amour il y a d’abord l’amour il y a aussi l’amour d’abord l’amour d’abord l’amour aussi l’amour d’amour l’amour des corps aussi d’abord le corps il y a aussi le corps il y a d’abord le corps le corps d’amour aussi d’abord l’amour du corps le corps aussi ses bords d’amour l’amour au bord débordements il y a aussi ses débordements aussi l’amour déborde l’amour aussi enfin d’abord la fin la fin d’amour aussi d’abord l’abord de rien rien à l’amour tout à la folie la folie de l’amour il y aussi la folie il y a d’abord la folie il y a aussi la folie d’abord la folie d’abord la folie aussi aussi d’abord la furie de la folie la folie furieuse la capiteuse curieuse folie aux bords aux bords d’abord aux bords aussi la foi la foi de la folie de l’amour aussi l’amour fébrile le fébrile de l’amour d’abord il y a aussi le bord de l’amour fou le bord du corps foi furieuse la folie amoureuse auss

la marche

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plq, l'apesanteur , ny2015 Marcheur aux hanches serrées Tes oreilles battent comme papillon L’épouvantable tempête gronde mon monde Les arbres s’abattent s’ébattent nuages et feuilles Vision coupée par un tronc Longue nuit voilée et toi à distance Os sombres nos ombres s’enlacent-elles ? Marcheur de marche pays traversés Déjà le retour, c’est déjà le retour Moi qui ne sait ni mentir ni voler Marcher en deux, ployée Abriter mon cœur resté au point de départ

Location

Location de 100 pages vierges où ressasser mon ressassement ressassant harassant harassée hérissée de mots risqués bouche trop petite pour la langue moral au fond du corps j’ose à peine ouvrir les yeux peur de me retrouver avec tout ce devant devoir construire répéter réentendre repenser je parle au papier comme à quiconque seule dans mes 100 pages carrées vides de tout de vous des violences du troupeau dehors d’ailleurs insupporté vivre de là de rien d’un seul mot murs couverts de redites quelle faim famine rumine retenue par l’inachèvement bouche noire de sons page pièce mon horloge j’en marque les secondes au pas au pas quelle chambre est dans ma bouche ?

Au début

Au début je ne connaissais pas le mal Contente d’un rien que du rien Tout m’a manqué Le petit corps Les mains pleines de leur haine

TÊTES BLONDES

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Parution début juin de  TÊTES BLONDES , recueil de nouvelles dédiées à Henry Darger, aux éditions Lunatique . Photographie de couverture :   Isabelle Vaillant Samedi 16 mai à 14 heures je lirai la première nouvelle du recueil "Putain de ma mère", au Viaduc du livre . 123 avenue Daumesnil.  En bus  - Ligne 29 "Gare Sain-Lazare - Porte de Montempoivre" - arrêt "Raimbouillet"  En métro - Ligne 1 et 14 : station "Gare de Lyon"  RER A et D : station "Gare de Lyon" 

ECRIT ROUGE

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plq, Times , ny2015 ECRITURE ROOF-ROOF WRITING Mots tranchés par le ciel ECRITURE TOP-TOP WRITING Slogan sanglé sanglant sigle Écrit au plus haut des cieux Lever les mots-Lever les gens-Lever les yeux ECRIT ROUGE-PLUS ROUGE Embrasse le ciel Embrase Blossoms and flowers everywhere In my eyes in the sky Buzz l’Eclair pose sa tête Le temps d’écrire un sms Filles nues peintes aux couleurs américaines Nuée de Minnie I need money for weed Batman and Superman boivent un soda Times Square Times Zoo Time to go

Ladyland

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plq, Ladyland , ny2015 Une fille aux jambes roses PINK LADY GREEN LADY Une fille aux cheveux verts Une fille LADY aux ongles bleus BLUE  LADY fille aux mots d’argent SILVER Une fille aux RED jours rouges LADY Une YELLOW fille aux fenêtres jaunes LADY Une fille aux WHITE pas blancs LADY PURPLE Une fille au sac violet LADY LADY aux reins creux une fille HOLLOW  Une TRANSPARENT fille aux rêves transparents LADY

Chelsea Hotel

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plq Chelsea Hotel, ny2015 chelsea hotel-tu t’es crue à paris-gît-le-cœur le chelsea est grand-big big hotel tu croyais petite chose-abri intime-grotte-baraque à dingues-piaules pour artistes désargentés Ça tapine ça lapine ça turbine ça lupine ça mutine ça crasse ça chie ça crie ça créé patti & robert-dylan & allen-jack & william mais centrale-au 222 west de la 23e rue Ça rutile ça usine ça vitrine ça en jette ça classe ça légende ça restaure ça coûte

le mot à l'oeuvre

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plq, j'ai oublié , 2015 (détail d'un détail) Dans l’exposition intimenta je n’expose rien, rien qu’un mot, un seul mot écrit fort à percer le papier un mot et sa trace sa déchirure son poids, le poids de ma main le lourd du geste le sauvage de l’écriture un mot de peu de lettres le mot tatoué sur ma nuque l’encre non sympathique ma voix appelle toujours ma voix s’avance encore elle parcourt des kilomètres imprime inscrit déchire le papier reprend l’écho Un mot est un mot est un mot est un mot. intimenta , vernissage le 16 mai 2015 à 17h00 Galerie Une Poussière dans l’œil  17bis chemin des vieux arbres  59650 Villeneuve d'Ascq

the answer

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plq, the answer , ny2015

La fiancée

À vélo les travellings La Seine noire ensauvagée Debout la fiancée Longue ligne rouge sur ses souliers d’argent sur les pavés bombés Noirs ensauvagés Dans l’animal-croisière immobile Un bal À vélo, noire ensauvagée derrière les transparences je vois les couples imbriqués en silence dansent au plus lent des ralentis des valses âgées des unions noyées