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Affichage des articles du 2018

Carole

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plq, Carole, 2018 Ses robes du soir pendues dans le placard je plonge ma main dans toute cette douceur et le monde entier semble me bruisser Et voilà tout ! merci Carole merci de m’offrir le grand rôle de la doublure ce visage ou cet autre cette robe ou ce nu l'interrogation et la réponse les minuscules et le capital la répétition multiple et irrégulière Carole referme la porte du placard la robe devant ses épaules prend forme face au miroir dressée sur mes pattes de derrière je lèche son visage me cogne contre Carole ses jeux de miroirs face au lit étroit tient à grand peine deux corps Lenzlamour Caroleetmoi arrivons au croisement ceux qui quitteront le lit étroit iront à gauche les autres à droite comme d’habitude je pars à gauche de livre en livre la gauche me penche vers l’illisible d’une main maladroite j’explore le centre des tourbillons formés au hasard des pierres jetées.

Un conte de Noël

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plq, un conte de Noël, 2018 Le premier regard du matin c’est sur lui-même devant le miroir nez contre nez la myopie écartée le premier regard soi dressé devant lui il parait que le monde aussi s’est levé et qu’une fois encore l’affronter y entrer jusqu’au cou mais pour ce moment petit diurne rassembler ses forces ses traits ses parcelles redevenir lui dans le miroir se réfléchir est-ce que tout tient debout ? Bonjour … Parler à son reflet silencieux Parler buée Parler effacer Derrière lui germent les contours de la vie telle qu’elle est lorsqu’on y prend part. Encore un instant respirer à plein nez le glacé du miroir où ligne à ligne s’organisent les murs la table les photos accrochées le tabouret la fenêtre il va falloir se retourner bientôt. Le fracas matinal s’estompe chaque chose une place et lui un lieu où prudemment s’écarter du regard et faire face. Il tend une main tâtonne à la recherche de la paire de lunettes. Sans cesse il tâtonne et la paire de lunettes sans

LE SITE

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C'est nouveau, j'ai un site :  http://www.perrine-lequerrec.fr Nous l'avons construit comme un livre, comme plusieurs livres. Avec des archives, des images, des références, des inédits, des mystères, des ami-e-s. Avec de la prose, de la poésie, de la musique, du mouvement. Avec des actualités, des souvenirs, du réel et de la fiction. Bonne visite.

Quarantaine

Il m’arrive de me cacher des mots des pages entières je les retrouve scotchées dans mes cahiers se refusant à mon regard je ne sais plus pourquoi en quel temps et quelle urgence à fabriquer un secret une interdiction une quarantaine Mon regard barré barricadé devant la feuille repliée percée de l’agrafe interdite je butte je recule m’asphyxie qu’y a-t-il d’écrit ? Sous-jacente et rampante s’insinue l’interrogation glaciale du sujet le Qui ? a écrit mais quel geste mais quelle main mais quel cri quelle femme recourbée sur sa feuille déposant mots brûlants des blessures des folies des envies

Le trou

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plq, à terre, 2018 Tous ces adultes infantilisés, comme ils tombent comme ils ont dû tomber comme ils sont poussés comme ils dévalent tous leurs jeans troués leurs genoux apparents gros genoux petits genoux animal pas animal sans cesse ils tombent passent leur vie à se traîner à genoux Tous ces enfants terrorisés comme ils tombent sans cesse ils tombent sans cesse mis à genoux mains sur la tête des heures durant sur les genoux jeans déchirés comme ils sont tombés chute après chute comme on les ploie comme on les méprise Tous ces adultes tous ces enfants genoux en avant pas le poing pas le mot pas le cœur  le trou                  en avant                 un pas de plus            tombent                retombent              dans le trou

Assemblées

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plq, rien, 2018 Il ne se passe rien    un lièvre sort de mon œil L’eau ne dit rien     l’arbre grimpe sur mes épaules il ne se passe rien Le soleil pulvérise le monde    ton ventre contre le mien Les plumes nichent dans ma bouche     le ruban de nos corps   il ne se passe rien L’incendie des nuages    mon regard crocheté au tien Des histoires d’amour     la marche dans la neige Il ne se passe rien  depuis des millions d’années L’absence et la présence   l'avancée de nos mains   il ne se passe rien Le langage articulé    ses grandes assemblées Il ne se passe rien    mes paupières cillent de mots Nous distribuons le sel      le silence est partout

Les Immortelles

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La colère des volcans les collines noires Ton nez collé à ta bouche la gesticulation des phrases Les époques héroïques les mouvements héroïques les femmes héroïques Disparues des Larousse des Robert des Grandes Encyclopédies Se mordre la bouche sur les noms les pages blanches Ça me point la bouche et le cœur Ça me point mon animal et mon végétal Ça me point, assise, debout Et pourquoi pas, désenfanter Et pourquoi pas, la panique Et pourquoi pas ?

Immédiatement

La fuite c’est un seul mouvement.  Pour s’arrêter le temps arrêté, la prise de vue – l’appareil photographique à arrêter le temps arrêter la fuite La fuite c’est un seul mouvement une seule pensée en quelques secondes inexistantes inexister d’un seul mouvement reculer et disparaître La photo c’est un seul mouvement une seule seconde appuyer apparaître   L'invisible, immédiatement

Secret

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DIANE ARBUS // SEATED MAN IN BRA AND STOCKINGS /// 1967 « Une photographie est un secret sur un secret. Plus elle vous en dit, moins vous en savez.»   (Arbus, mai 1971,  Artforum ) La photo me regarde. L’homme assis avec soutien-gorge et bas. Tu l’as regardé longuement, jusqu’à ce qu’il devienne toi, il t’a regardée tout autant. Maintenant c’est moi qui suis en face de ce regard. Je suis devenue la regardée, ta regardée. J’ai ton regard dans son regard. Ton regard dans le mien. C’est une histoire de regard, une histoire d’œil, d’expérience sensorielle, sexuelle. Une histoire clandestine. Éblouissante  et aveuglante. Je suis assise en pull et jeans en face de lui. Son demi-sourire dévoile l’entaille blanche des dents. Le fauteuil est installé sur un plancher brun foncé, juste devant une cheminée. Il en est la flamme. Le reste de l’image ne montre rien, pas de décor pas d’époque l’œil ne voit rien d’autre que lui. Face à la photographe. L’homme aux épaules douces aux sou

Sans titre

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plq  décembre18 en découdre à la queueleuleu hardi les gars !

Sans titre

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plq - décembre18

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plq - décembre18

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plq-décembre18

Des positions

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plq, une position, 2018 la position de l’écrivain assis la position de l’écrivain couché la position de l’écrivain debout, debout la position de l’écrivain précaire la position précaire de l’écrivain la position de l’écrivain de biais la position de l’écrivain émérite la position de l’écrivain déraciné la position de l’écrivain à l’envers la position de l’écrivain mort la position de l’écrivain enterré, debout, debout la position de l’écrivain hostile la position de l’écrivain, son bivouac mettez-moi à écrire face à qui face à quoi jamais assez d’austérité montrez-moi vos mains leur tarentelle leur éternel jamais assez d’unité la position de l’écrivain disparu nobody knows la position de l’écrivain fantôme ses penchants la position de l'écriture  rituelle la position de la solitude merveille des merveilles

un à un

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plq, un à un, 2018 un à un je retire mes mots personne n’a rien à dire un à un je ferme les yeux je me tais personne n’a rien à dire je me tais je ferme les yeux à cet instant un à un invisible personne je suis invisible je suis dans la ville et la peur mon silence invisible j’égorge les mots un à un je sacrifie sous les silences personne ne dit rien rien à dire ils disparaissent je ferme l’épaisse housse sur les cadavres un à un je me tais me retire incapable de prononcer un mot muette un à un je referme la boite ils ont disparu ensevelis mot à mot un à un personne n’a rien dit ne dit jamais rien jamais un à un absentés disparus muets je rentre derrière la porte je m’absente autour du monde au bout du monde mot à mot me retire

plis plans psychiatrie poésie

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LA CONSTRUCTION C'était le 15 novembre 2018 à la Fondation Michalski Table ronde écriture & architecture, modérée par Lucienne Peiry , avec Perrine Le Querrec, Stéphane Fretz (éditeur art&fiction ) et Alexandre Blanc (architecte du bureau Bakker & Blanc et professeur à l’EPFL)

Hide

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plq, Hide, 2018

Cantique

Passe-muraille fredonne Son cantique de l’engloutissement Immobile sous la gouttière Ne lui retirez pas                                sa goutte d’eau Passe-muraille ignore Portes murs et clôtures Les saute se joue Des yeux caméras fixes Passe-muraille cherche                                une forme Nulle part il ne va Tournéri Goutte dans la bouche gouttière sur la tête Passe-muraille fait semblant de comprendre                                                croire                                                                mourir Passe-muraille ses paupières mûres il voit clair Il siffle la pluie l’engloutit   Cantique du monologue           intérieur

Respirer

Enfants abîmés. Descendus dans l'abîme. Expédition. Exécution Qui n'a rien dit Qui n'ont rien dit Je décabosse les phrases Ses mains sentent l’éponge                                l’évier sur la gorge il faut respirer et dans la culotte il faut respirer il faut respirer toujours Qui n’a rien dit Qui n’ont rien dit Des documents sans titre REMPLIR décabosser l’enfance Respirer il faut respirer ne pas l’oublier Je est bien arrivée à la maison dans un endroit où les murs sont silencieux Je est un peu folle en ce moment à la maison mais la semaine prochaine tout ira mieux le mercredi 10 après-midi serait l'idéal pour le moment Je ne sait pas si elle peut survivre Respirer Qui n’a rien dit Qui n’ont rien dit

L'hybride

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LISTEN LA CONSTRUCTION : IMPRESSIONS D’UN HÔPITAL NAISSANT

Charabia

je marque la page de mon identité je vois le monde au pied de ma lettre par moi par soi par ailleurs j’honore les contre-évidences en tant que telles je suspends le langage je flirte avec le charabia je taxidermise les vies j’entends la voix de la dépouille de la traque au meurtre du savant dépeçage au lent remplissage du réel à la phrase de la chair au papier

L’Avant-dernier des Hommes

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Une soirée en deux mouvements et milliers de mots : 1. Lecture d’ Une langue inconnue par l’auteur, sa voix et celle du violon de Mathias Levy, pas un dialogue, un chœur un chant deux langues. Novarina il élève le cahier chargé de son écriture jusqu’à nous, il projette sa voix vers nous, une voix biographique, l’origine d’un langage, l’énumération d’une vie qui commence avec la naissance de la mère et la naissance du fils et la chanson hongroise, lieu des premières émotions linguistiques et acoustiques, terre du départ. D’où s’énoncent et s’enroulent les histoires de langue, maternelle donc, et aussi les langues étrangères déportées exterminées dérivées nourricières manquantes traçantes aventureuses enracinées, toutes les langues qui bruissent autour de l’homme qui tend l’oreille. Elles écrivent la fiction de l’enfant Novarina sa feuille toujours tendue vers nous il nous donne sa voix à voir à boire à mâcher à écouter, sa langue d’animal, « la bête respiratoire saisie dans

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La colosse

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Des mots et des archives

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Vendredi 23 novembre 2018  20h30  à l'invitation de la M.I.E.L., Villevêque, galerie 377 lectures et discussion autour de l'écriture et l'archive avec  Bacon le cannibale Les tondues  Unica Zürn (Ruines) Petra Piera Pierette & Létroit (L'Apparition)

VERTICAL/E

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plq, dubliner, 2018 une nouvelle norme                                                                  de soleil                                                EXTRAVAGANT/E une nouvelle forme                                                                    au fin fond                                                VERTICAL/E de la forme                                                                                 de l’ourlet                                                NÉVROSE de la norme                                                                                le lanGAGE                                                FONDAMENTAL/E à la place                                                                                    du frisson                                                ABSTRAIT/E de la place                                                                                  le remous

15 NOVEMBRE

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Jeudi 15 novembre 2018 à 18h30 à la   Fondation Jan Michalski   Rencontre-Performances avec Perrine Le Querrec : «La Construction» Recto/Verso, La construction A l’occasion de la parution aux éditions art&fiction de  La Construction  de Perrine Le Querrec, soirée consacrée aux plis du journal d’un architecte en charge de la réalisation d’un asile psychiatrique, pour penser la notion d’enfermement et questionner les liens entre architecture, écriture et lecture. LE PROGRAMME DE LA SOIRÉE  18h30  Table ronde écriture & architecture, modérée par Lucienne Peiry (curatrice d'art brut), avec Perrine Le Querrec, Stéphane Fretz (éditeur art&fiction) et Alexandre Blanc (architecte du bureau Bakker & Blanc et professeur à l’EPFL) 19h30  Performance artistique d’Alexandra Sand 20h00  Lecture à six voix au gré des déploiements 20h30  Signature et apéritif Egalement, exposition du matériel de travail et de l’exemplaire original unique de  La Construc