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Affichage des articles du février, 2016

On Being an Angel

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PLQ, L'ange du FOAM, 2016 A tes pieds gisent les fleurs de papier Quel cataclysme écarte les jambes ? L’enfant dénudée et Charlie le modèle Qui modèle qui ? Qui joue à quoi ? A quoi joues-tu Francesca ? Le sourire de Charlie a trop de dents Son nom inscrit sur le mur Comme une preuve Le nom désigne le coupable Meurtrier Témoin La dernière image dans la pupille de la victime Tes photographies, dernières images. Tout est beau tes mains trop sales Ton corps pincé tes seins écrasés ton sexe noirci les cuisses ficelées LES FORME LES COURBES LES LIGNES LES VERTICALES LES DOUBLES LES CHUTES LES DIAGONALES Swan song, 1978 La ligne blanche coupe le plan Le plancher ses mouvements d’eau La répétition des plumes l’envol Le fil noir qui te relie à nous nos yeux Ainsi ton corps avance sur la planche il écrit les plumes à ses côtés en grands formats Les ailes décentrées tu prends la position du détail Talisman attrape-l’œil Rhode Isla

Printemps des Poètes

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L’Aître aux poètes 5-6 mars 2016 À l’occasion du Printemps des Poètes 2016 , et pour la seconde fois, l’Aître Saint-Maclou devient à l’orée de mars le lieu d’une exploration poétique. L’Aître aux poètes propose cette année de voyager entre répertoire du 20 e  siècle et écrits de poètes d’aujourd’hui. L’Aître aux poètes se tiendra en présence des poètes : Ritta Baddoura, Dan Bouchery, Nicole Brossard, Louise Dupré, Perrine Le Querrec, Eric Ferrari, Louis-Philippe Hébert, Alexis Pelletier. On pourra y entendre des extraits de leur œuvre, ainsi que, issus du “grand 20 e ”, des textes de : Apollinaire, Béatrix Beck, André Breton, Blaise Cendrars, Aimé Césaire, René Char, Charlotte Delbo, Mohammed Dib, Ariane Dreyfus, Benjamin Fondane,  Allain Leprest, Gherasim Luca, Henri Michaux, Norge, Jacques Prévert, Raymond Queneau, Jacques Rebotier, Kateb Yacine...  et d’autres encore. Renseignements : Alias Victor – 06 08 54 87 09 La Factorie – 02 32 59 41 85 / Détournement

La martingale

Tu as bien fait d’arrêter de m’écrire, de me renvoyer d’un coup de silence dans mon habitat naturel, ma silencitude. Je prenais trop de plaisir au jeu de cet amour inédit incompréhensible répréhensible. La partie me passionnait chaque tour chaque coup chaque avancée, moi qui déteste depuis toujours les jeux de société, cette société de toi et moi, j’y prenais un sacré plaisir, un never-ending game pensé-je, j’y suis j’y reste. De martingale je n’en n’ai jamais eu, jamais même bien su ce que c’était Je me reporte au dictionnaire : Une martingale est une technique donnant l'illusion d'augmenter les chances de gain aux jeux de hasard tout en respectant les règles de jeu. Et aussi cette belle expression « tricher avec le hasard » Cependant j’ai triché, j’ai triché d’augmenter mes chances, lors de notre première rencontre où je ne t’ai pas vu mais écouté. J’ai triché lors de nos premiers échanges épistoliers dont aveuglément je ne lisais que des paroles sans les soule

Généalogique

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PLQ, Généalogie, 2016 Jeunes pousses je pousse d’abord l’épaule, j’ai cru rien Des bosses sur la surface des accidents, des montre-du-doigt Mes yeux n’en croient pas touchent passent à autre chose Jeunes pousses continuent drues voyantes La véracité se fraie un chemin crève la peau avance entre les veines Je repousse mes branches mes feuilles les racines plongées dans la fange Sur l’arbre généalogique aucune logique s’élever se cacher Se pendre toujours la branche la plus haute se perdre hacher choir toujours la branche la plus haute Agenoux quitter l’arbre balancée vivre bétonnée si tu dois déloger - du haut d’une fenêtre la branche est sciée

La rencontre

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PLQ, La rencontre, 2016 Tu es parti refait à neuf restauré plancher plafond papiers peints. On a recollé parlé répété jamais lassés, on a recommencé retombé relevé jamais usés, on a insisté débarrassé réaménagé jamais prouvés, on a aligné compté mesuré jamais découragés, on a soustrait additionné multiplié jamais divisés, on a échafaudé consolidé nettoyé jamais assez, on a fumé marché dérivé jamais détachés, on a désamorcé réamorcé dynamité jamais sautés, on a ri chanté pleuré jamais finis on n’a jamais fini avec cette vie.

au prochain coup de vent

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PLQ, Vent, 2016 Mes mots aussi tttremblent qui jaillissent d’entre mes doutes en murmure soudain ils s’ajustent à mes formes dans leur langage secret initiée j’abandonne mille fois ma maison ma raison et mille fois elles me reviennent. Murez-moi. Au prochain coup de vent au prochain coup de vent auprochaincoupdevent s’effacera le terrible chuchotement. Tout est écrit au fond de mon esprit dans le coin gauche comme c’est vrai c’est si vrai les mots obscènes gisent contre mon pied en phrases disjointes obstaclent ma marche là où personne n’a été peut-être en pays étranger on dit tant de choses. De la longue cale de mon cri soutenir l’édifice entier – tu t’imagines que ces mains-là t’appartiennent mais non. 

ABSTRACTION

Pullulent les médiseurs de bonne aventure Fredonne leur bouche vide S’avancent les rangées d’yeux aux questions péremptoires Repoussent l’humain sur sa chaise l’enfoncent A demi levés de leur purin penchés en avant Creusez tombez renoncez disparaissez La pluie ruisselle le long de mes jambes Mes pieds laissent des traces dorées Cœur qui s’arrête, cœur qui bat Vous n’attacherez pas Les colliers autour de mon cou A partir de ce moment et habituellement et perpétuellement et passionnément Abstraction faite de tous les vivants au sol

Le versant

Tu t’avances. Tu es si haute. Plus grande que tous. Ta majesté avance, mon regard se perd dans tes jambes si longues à arriver sur le sol sous tes pas. Tu t’avances je ne sais plus depuis combien de temps je te regarde, d’abord là-haut tes cheveux ton rire tes yeux ton cou. C’est déjà des heures ensuite descendre ton versant. Oh ton versant si doux, le baiser de tes hanches. Te voilà l’air se creuse tu passes devant moi ton regard ne descend pas jusqu'à moi, me bouscule l’univers tu es passée. Cela fait longtemps que tu as cessé de te retourner.

La boucle

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PLQ, La boucle, 2016 Mon texte en bouche mon corps en boucle Texte boucle du corps en bouche Sans but sans autre intention qu’aimer fort, qu’aimer loin Dans la salle d’attente des formes se déforment les mots Le suc goutte à goutte troue les portes dures Des cieux superposés percés de part on part Infatigable poursuivre la route graphique des voix

Raser

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PLQ, raser, 2016 Les murs, histoires de murs, histoire de mon mur, mon mur et moi, le mur murant Paris rend Paris mourant, la contamination par les murs, hors les murs, l’exclusion l’inclusion oui non, le mur a des oreilles le mur vos oreilles ont des murs. La tête contre frapper contre franchir les détruire le passer sous contourner le enjamber le dépasser le raser le Mes outils, le coude le doigt le pouce le pied la foulée

Héros

Corps à la renverse, corps renversés, à la bascule des corps écrire L’arc d’hystérie, la chair de la luxure, le corps gravé de jean, le corps massacré du prénom DES CORPS MUETS Jeanne enfermée de corps et d’esprit Jean le corps à l’œuvre Unica corps et langues attachés Le Prénom le corps pulvérisé Petra Piera Pierette les corps d’extase Les ventres au ciel, les cous craqués, les au-delàs Létroit le corps sauvage Des mondes quittés, d’autres rejoints J’écris les bruits d’un autre corps Les bruits des corps assignés au silence La rumeur des corps honteux des corps  bannis Un autre geste de la pensée qui se voit dans la langue

Le mur

Tu es De retour contre le mur Face dos tête poings Tu es De nouveau exécuté Yeux bandés joues creusées Un mur où s’appuyer un mur pour mourir un mur pour pleurer un mur pour se désoler Tu es Agenouillé replié au bout du mur au bord de sauter Tu es Fatigué prêt à renoncer Du sang sur le mur et tous tes jours barrés

Unica Zürn

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Elle lit Viviane, elle lit Ruines , le livre impublié, le livre impubliable Elle lit elle anime elle vit elle est Elle lit Viviane elle répète, bientôt devant un public elle sera Unica elle dira Unica, elle dira  Ruines PLQ, répétition, 2016 Elle lit Viviane elle apprend Unica elle apprend Hans elle entend Elle éclaire mes paroles d'ombres elle découvre l'ombre elle illumine Unica La première lecture c'est couper, trouver le rythme, expliquer tous mes pourquoi, tous mes comment La seconde c'est la voir s'avancer vers le texte, la voir le faire sien La troisième c'est poser mes papiers, la regarder, l'écouter, frissonner La quatrième, le texte n'est plus à moi, il est tout à elle, elle est Unica, j'entends ses mots, j'entends sa musique, je la vois vivre, je vois mes paroles s'élever, je vois Viviane transformée, je vois son visage se tendre se détendre se bouleverser, je tremble de tout mon corps, c'est là, c'est ç

- racines -

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PLQ, racines, 2016 On ne sait si tu es assise ou debout On ne sait si d’ici ou de là On te dit c’est d’ici les bruts rochers les masses découpées cette mer sourde, c’est d’ici le grand vent de silence c’est d’ici que tu viens tes racines Charrient une terre lourde dans tes veines Et aussi une autre veine une autre terre c’est là De là tu viens avec la langue étrangère le sacré et là tous dehors pas comme ici tous dedans C’est d’ici c’est de là Dans l’orphelinat familial se croisent plusieurs armées et plusieurs fronts Mais moi je sais Mon sang mes racines ma terre Mon unique pays L’odeur de ta peau La couleur du papier