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Affichage des articles du mai, 2014

Samedi 31 mai

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C'était samedi 31 mai à 17 heures à la librairie la Terrasse de Gutenberg , 9 Rue Emilio Castelar, 75012 Paris  Lecture du Plancher par Bass Dhem et première apparition du Prénom a été modifié .  

Incision

Classer les mots dans un herbier avec les plumes les plumiers les encres les encriers les feuilles les bouts de papiers, les milliers de déchirures de serviettes journaux cartons emballages cahiers affiches tickets marque-pages : tout ce qui a surface et un jour a prêté sa peau à l’incision. Dresser l’archéologie inventorier les fouilles. Je n’utilise plus les mêmes mots qu’il y a quelques années. Et ainsi de suite à rebrousse-poil. En creusant dans les strates de l’écriture émergent les strates de la pensée et de la vie courante. Qui alors partageait mon quotidien, quelles amours, quels corps, quelles duretés, quelles  recherches ? L’écriture porte-parole de la vie écoulée.

Vision

La route et ses visions. Le mieux serait d’écrire à l’œil. Que ce qui se voit sitôt se dise sur la page. Qu’il n’y ait plus ni cerveau ni main. L’œil je vois j’écris. Au seuil du texte trouver la vraie langue humaine. Celle qui tombe de la langue dans la bouche. De mes yeux dans ma bouche. De mes mains dans ma bouche. De mon sexe dans la bouche. La langue, vérité de l’expérience.

Invention

Les mots me disparaissent ou m’apparaissent. Ils me scrutent et me témoignent. Le mot à inventer, celui-là encore, celui-là toujours. Je le croise parfois à la surface d’une œuvre, une œuvre plastique qui se regarde ne se lit pas, cependant une œuvre qui écrit, qui parle, qui - à découvert - utilise papier et crayon, qui de la forme de la lettre et plus encore de la graphie habitée montre, de l’œil au cortex, le chemin signifiant du trait. Puis le trait engendre un autre trait engendre une forme engendre une lettre engendre un mot engendre un sens engendre un son engendre une image. Mélanges ardents. Recevoir en pleine face ce lancé linguistique.

Le Prénom a été modifié

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Il y a un an les éditions Les Doigts dans la prose publiaient Le Plancher . Aujourd'hui, chez le même éditeur, sort Le Prénom a été modifié .  Je suis toujours en guerre contre les silences meurtriers. Je cherche toujours le langage qui dira ces silences.    Éditions Les Doigts dans la prose

Le maître

Aujourd’hui je peux l’écrire, ton massacre m’honore. Ces années que tu as utilisées à me détruire à m’esclavager à me réduire. Ces heures de peur dans les noirs les murs fermés le peu d’air l’aveugle lumière. D’où j’en suis ce jour c’est bien grâce à toi, à tout cela tes leçons tes brandissements. Brandir – la menace le bâton. Brandir – punitions humiliations. Brandir – l’intrusion la contamination. Brandir – jusqu’aux os et mes gémissements. Mon maître, je veux t’inscrire au frontispice. Merci aux mauvais soins, à l’épreuve. Je sais bâtir des murs à l’épreuve. A l’épreuve de toi de vos injures de vos violences. Je sais désormais maçonner la défense. Protéger les miens.

Sun and Son

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PLQ, Sun & Son, Paris 2014

L'assignation

Assignée jusqu'ici tu ne pouvais que te résigner Assignée à présent tu n'entends que te dépasser

Contondant

Une branche d’acacia le tumulte. Serrée, cadrée, l’oppression proche. Le regard à l’avancée des autoportraits. De plus en plus vrillé dans notre propre regard. Quelle est cette nature qui jamais ne repose ? Chaque œuvre, une tempête. La stabilité psychique absente, le pinceau écrit l’universel déséquilibre. De ces fibres vivantes la puissance rugit. Et pourtant l’homme tient droit sur ce sol mouvementé. Une pelouse peinte comme une étoffe. Ainsi tu respires tu m’aspires. Disparaître morcelée à tous vents. Un vent qui jamais ne cesse de souffler de briser de tordre d’enchevêtrer. Sol et ciel Troncs et hommes Horizon et verticales Fleurs et fuites Que le ciel parvienne parfois à percer est miracle. Internement de la nature dans le dehors Là où vous autres vivez tranquillement L’internement dans la chambre familière, dans l’allée, la cour, les rives. A te regarder le corps s’échappe ma vue coule le long de mon âme Cet incessant tumulte Cet incessant bru