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Affichage des articles du juillet, 2014

Fuite estivale

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PLQ- Départ - 2014

Les risques

Prendre les risques, tous les risques. J'ai failli mourir. Pas des risques pris, pas des engagements, pas des combats pas des blessures pas des chavirements. Pour toujours je suis Jeanne Jean Nina Unica Létroit Petra Pilar. Et les autres à venir. J'ai failli mourir des silences répétés. Des immenses indifférences face aux destins condamnés. Je me tiens face aux mêmes. Ils ignorent mes écrits comme ils ont ignoré Jeanne Jeannot Nina Létroit Petra Pilar. Et les autres à venir. J'ai attendu. Espéré l'explosion les révélations la fin de l'indifférence. Mais la bombe qui a explosé près de moi c'est celle du silence. J'ai failli mourir. Et je me suis relevée. Je reste près de Jeanne Jeannot Nina Létroit Petra Pilar. Et les autres à venir. Je poursuis. Publiée, pas publiée, lue, pas lue, diffusée, pas diffusée. Je poursuis, je m'évertue, j'insiste. Je déjoue leur joug. Je continue de graver la folie, de mourir sur le plancher. Je continue de déjo

Le prix

             Je vous le dis avant même que vous ne me remettiez ce prix : je vous le dis, vous le répète, vous l’écris. Je refuserai ce prix, je refuserai les honneurs, les discours, les effusions, les méconnaissances. Je resterai dans cette ignorance, ce dépeuplement de mon œuvre. Je croupirai dans les geôles de mon écriture, je ne parcourrai pas les kilomètres d’effusions qui me mèneraient à vous. Ainsi ce prix, tant attendu, cette reconnaissance, tant espérée, ce dénouement, tant imaginé, je le refuse, je le laisse entre vos mains, je lui tourne le dos, je lui montre ma nuque. Parce que je ne ploierai pas, je dirais même que jamais je ne ploierai devant la perfide cérémonie, la clinquante mise en scène de votre amendement. Comment avez-vous pu vous décider à me remettre aujourd’hui ce prix, alors que depuis maintenant vingt ans   je vois monter sur les planches vermoulues de vos scènes les mêmes auteurs épris d’eux-mêmes, les mêmes fonctionnaires, les éternels buveurs d’h

Trop tôt

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Mes gestes promènent des lourdeurs de tilleuls, éparpillent les roses. Mes pas distribuent la rosée. Au ras des terres, nuées de papillons. Je vole. J’appuie ma main dans la mousse ma main disparait. Je pèse. Le tronc disparait, le bras le corps ma peine. Je reçois les ordres du soleil, du vent, de la brume de la pluie.  Les punaises bleues balisent ma route, j’avance dans le courant, la reine me guide, l’essaim à mes trousses.   Enlacée je pénètre dans la rivière, les sirènes me soulèvent. Je flotte. Il est trop tôt pour l’amour, goûte le miel au bout de mon doigt. Il est trop tard pour nourrir le cheval, jette la pierre au fond de l’eau. Exposition La pesanteur et la grâce - photographies Isabelle Vaillant , textes Perrine Le Querrec - à la Maison du comédien Maria Casarès, Domaine de la Vergne, 16490 Alloue  - jusqu'au 11 octobre    

Cambrure

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La danse contre le mur de craie rose, je vais où je veux, soulève les jupes des rideaux, claque les portes, les fenêtres bras ouvert m’attrapent. Je cambre le pied, l’orage entre les murs froisse les draps, déplace les couvertures. Les livres tournent leurs pages, le fouet se déroule, la baignoire se remplit, le sol chavire, les toits discutent, les étoiles filent. Au seuil de la maison l’amorce de l’histoire, au-dedans du regard la pesanteur et la grâce, au bord de l’image le mystère attisé. Exposition La pesanteur et la grâce - photographies Isabelle Vaillant , textes Perrine Le Querrec - à la Maison du comédien Maria Casarès, Domaine de la Vergne, 16490 Alloue  - jusqu'au 11 octobre          

L'aurore

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J’élève des cathédrales de lumière, des assauts de fleurs, d’indomptés. Je suis l’indomptable. Un dos de lumière, un ventre qui cogne contre le soleil. Derrière la fenêtre s’agite un silence de feuilles et d’écorces. Je suis le feu qui marche. Faire face, faire dos à l’éclat, aux citadelles enflammées. La course sous les pieds, le bois brut, la mélodie du petit gravier, le cri des insectes, je me perds au sol et dans les airs. Des peaux de fleurs poussent sur mes nudités. Dans le secret des murs je chante ma comptine, je joue à grandir. Je suis l’aurore de toutes choses. Exposition La pesanteur et la grâce - photographies Isabelle Vaillant , textes Perrine Le Querrec - à la Maison du comédien Maria Casarès, Domaine de la Vergne, 16490 Alloue  - jusqu'au 11 octobre