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Affichage des articles du mars, 2017

Tandis que Vuillard

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Edouard Vuillard Jeune Fille, la main sur la poignée de la porte,huile sur carton, 1891. Bonnard petit maître Bonnard le brouillon le gentil bourgeois barbouilleur. Tranquillement. Tandis que Vuillard Vuillard le taiseux s’enfonce dans des silences que nul n’a encore percés Vuillard sous influence pose sur l’écran réduit de ses toiles des mondes hermétiques ouverts au déséquilibre Vuillard sature découpe entaille la tradition Touche après touche il sculpte des espaces des silhouettes des tensions des secrets Vuillard le secret Le regard de sa mère sur les épaules L’amour de sa sœur Les femmes de sa vie Une vie épaisse des tourments clos des strates d’absences métamorphosées en impérieuses présences Vuillard juxtapose l’impossible et les extrêmes. Le dedans du bourgeois le cossu le repu le plein jusqu’à la moelle, le dehors l’indompté le sauvage tenus ferme sous le pinceau. Le dedans des âmes les interdits les non-dits la besogne de la solitude, le de

Le plan

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La lignée

Comme les bracelets tintent et comme il faut se tenir droite et comme elle est facile à désaxer et comme le mur a des ongles longs et ces étages de silence en-dessus, en dessous. Elle pense elle équilibre toute l'apparence lui tient lieu d'existence elle n'en connait pas d'autres pas prête à renoncer à rien certaine d'appartenir à une lignée.

Parties communes

Il y a des matériaux à l’œuvre et l’œuvre matérielle Il y a l’œuvre il faut œuvrer comme travailler comme élever l’œuvre la Magnifique jusqu’à sa lettre majuscule ne pas reculer ni craindre ni renoncer ni diminuer Il faut sans désœuvrement des journées dédiées absolument à la résolution de la composition son avancée nos reculées les communes parties différenciées partagées sous un tunnel à flanc de montagne au bord d’une route au large d’une mer au large au large d’une page d’un creux au large Finalement ne pas se laisser distraire par les emmerdeurs les conceptuels les intellectuels les attristeurs tristes-sires Œuvrer, œuvrer encore, d’un matériau à l’autre d’une ligne à l’autre d’un doute à l’autre Attentif minute après minute La stature élevée

SITUATION-6

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PLQ, Situation#6, 2017

Les mains

A travers le mur je touche le monde indirect. La pierre douce doucement creusée par les mains. Le creux de la pierre douceur des mains. Pierre des mains doucement creuses. Au doux creux de la pierre doucement ma main. Cette qualité du mouvement cette manière de bouger, un corps qui a une main qui est une masse qui est soumis à des forces de gravité. JE touche et PENSE AVEC LES MAINS donc je suis mes mains donc j’ai entre mes mains leur être donc mes mains leur appartiennent donc j’appartiens aux miens donc mes mains sont mes miens donc je pense avec mille mains L’aventure de nos mains nos lendemains attendre des heures que la main se mette au papier l’instant où la crayon touche la feuille je me dresse ! Revenir au besoin de ce geste qui montre les choses et avec le même mouvement créer l’inconnu. Tout au bord de ce geste lorsque je touche le mur. Humble, touchant ce que je peux. 

L'invisible, immédiatement

La photo prend de la place elle prend de la place toute la place la photo ses couleurs ses non couleurs sa séduction son immédiat il prend de la place l’immédiat immédiatement comme il est à l’aise et tu la vois l’image la sensation perception de pensée passée par l’œil l’œil l’œil de la photographie la rencontre comme un réflexe physique la vision tu regardes devant toi juste sous ton nez la photographie fait la belle qu’elle soit laide puissante fragile tu vois regardes elle parle fort prend de la place articule les rictus dans ses trames elle saisit le vivant rapidement saisi rapidement exposé tu le vois ce travail pensée-œil-doigt soudain articulé ça puncte ça puncte en un clin d’œil par le petit trou d’où tout est possible Le mot prend pas de place elle prend pas de place la phrase impossible à développer dans l’espace confinée à sa page à l’entassement des pages cousues collées puis rabattre la couverture quand le mot a pris place dans le livre il est invisible longtemps e

CLEO LEE

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LA FABRIQUE D'EXILS

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plq, exposition, 2017 Ecosse Pays de Galle France Des hommes ne photographier que leurs ombres Sicile une tête d’homme-banc Ecosse Espagne Irlande Mouettes singe corbeau suspendu par les pattes Les sols de pavés de blés de mer Les sols liquides durs venteux Irlande à la pliure de l’encolure du cheval La pierre du mur d’Irlande Décider que de l’Italie c’est ça une toile de jute froissée une lumière fêlée Décider que de la Suisse c’est ça la brisure d’une lumière sur un mur Et lorsqu’ils apparaissent les hommes, bien plus nombreux car tant d’ombres sont-elles encore les leurs ? Portugal Espagne Roumanie Des exils Des sols où se coucher et dormir L’image au lever l’image à la marche Moi j’ai rarement vue la composition à ce point La lumière à ce point le noir et le drame Jamais autant d’humanités en une seule image dans un seul cadre Au rythme lent de l’inconnu des invasions des sommeils De la connaissance Eveiller l’histoire cadrer l’env

Moutons

Dans le champ le mouton invisible J’ai envie de voir les arbres en fleurs de coller mon bras à la toile cirée de déshabiller le cheval Dans un champ deux moutons des visibles La brume brassée d’éoliennes les couleurs se lèvent sur les terres Parfois, sursauts de beauté Le champ ses moutons impavides mangent la terre crue Citernes rouillées de la mémoire à donner des angles aux forêts Dans la ville un troupeau de moutons Un poulet à gagner des visages avides Finalement les reflets sont les plus fascinants la vie à l’envers, narines pincées 

Plus en plus

Là où il savait c’était qu’il fallait être nu, nu dans les ruines, ça il savait c’est vrai il fallait être là être nu corps et esprit dans la ruine demeurer nu ça il savait là il avait raison Le silence polissant le silence A mesure de la nuit de plus en plus nu Plus en plus seul Plus en plus ruine Plus en plus ça Là Bouger la main au moins La main commence le corps Commence le nu Commence là Commence les ruines Commence l’action Commence un geste du mot le geste Sa langue, l’inimaginable Perturbe le silence poli L’immobile nudité La ruine effondrée Féroce, crue face au nu peuplé

MON TERRAIN

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PLQ, mon terrain, 2017

Les gens

Y va y avoir des gens, des gens faut en voir des gens faut les voir là où y sont les gens va, c’est sûr ça va être bien y aura des gens Je vois pas les gens ce n’est pas que je n’aime pas les gens je peux pas les gens Deux gens on le sait pour un gens comme moi deux gens déjà c’est l’estomac retourné trop de gens Quand arrêtée n’importe où faut regarder ou respirer ou inspirer bousculée par des gens vont au rendez-vous des gens où sont tous les gens qu’y faut voir des gens encore des gens y aura des nouveaux gens aussi des anciens faut tous les voir les revoir les apercevoir car les gens y peuvent beaucoup pour toi y peuvent rien pour moi les gens vraiment quel nombre quelle quantité quelle masse de gens ma honte me bossue m’appuie dessus mes pas s’en retournent tous seuls à l’envers des gens voir à l’opposé je retrouve mon calme je tire mon visage je glapis dans mon petit seul Des gens j’en vois pas j’en vois peu, un par un, un gens par-ci un gens par-là déjà de l’animation

La Nouvelle

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Rendez-vous dans la librairie la plus vivante de Paris le 15/03/2017 à 19:30 Soirée de la Nouvelle, avec Antidata, l'Atelier de l'Agneau, le Chemin de Fer et Lunatique "Ce n'est pas un secret pour celles et ceux qui nous suivent, même d'un peu loin, que chez Charybde, on apprécie particulièrement la forme courte, novella, nouvelle ou "shot" - peut-être par atavisme du côté de la science-fiction et du fantastique... Mercredi 15 mars prochain, nous aurons la grande joie d'accueillir quatre éditeurs (Antidata, L'Atelier de l'Agneau, le Chemin de Fer et Lunatique) et sept autrices et auteurs (Antonin Crenn, Claire Dumay, Françoise Favretto, Perrine Le Querrec, Hervé Mestron, Annie Mignard, Corine Pourtau) pour une soirée de discussion, d'échange et de lecture autour de l'art de la nouvelle." Librairie Charybde 129 rue de Charenton 75012 Paris 09 54 33 05 71 www.charybde.fr/

Décidément

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Décidément

J’ai le corps doux J’ai le corps don J’ai le corps droit J’ai le corps double J’ai le corps doute J’ai le corps dedans J’ai le corps danse J’ai le corps ductile J’ai un corps distant J’ai le corps distrait J’ai le corps drastique J’ai le corps d’accord d’accord d’accord J’ai le corps dépourvu J’ai le corps déglingué J’ai le corps dramatique J’ai le corps dérangé J’ai le corps d’estranger J’ai un corps d’ailleurs J’ai le corps délibéré J’ai le corps d’excès J’ai le corps d’espoir J’ai le corps détalé J’ai le corps déshabillé J’ai le corps dieu J’ai le corps despote J’ai le corps d’habits J’ai un corps d’habitude J’ai un corps, décidément

SITUATION-5

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PLQ, Situation#5, 2017

Le prénom a été modifié

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Vendredi 10 mars à 20h30.  Le prénom a été modifié , interprété par Gersende Michel sous la direction d’Anne-Charlotte Bertrand. La Factorie Île du Roi 27100 Val-de-Reuil

Avec Marlène

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Demain 20H30 à Laval avec Marlène Tissot

Hommage

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PLQ, Hommage à FW&RH, 2017   Donc le bon jour pour toi, vendredi 24 février 2017 à Changchun tu as décidé de l’envol Le bon jour pour elle, 19 janvier 1981 à New York Tous ces temps près de moi vos images Corps nus pliés exposés soulevés absolus A                 ll                    é          g            r              e                s                  s                    e    La nudité en plein regard Vos apparitions vos disparitions Cette question du corps Être tous et être soi Affronter sa propre image De front Des créations peuplées La création dépeuplante La possibilité des autres Habiter chaque corps jusqu’au dernier Habiter son corps Habiter chaque instant jusqu’au dernier Habiter son instant Plein cadre Définir encore une fois sa vie à l’ultime seconde le déclencheur Sauter La fuite Quelle liberté Sauteurs de vide partis à la rencontre du vide absolu construire dans ma tête l

MIDI

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Lecture le vendredi 17 mars à partir de 19h30 à  L’AUTRE LIVRE 13 rue de l’école Polytechnique Paris 5°   du numéro 12 de L'Intranquille  l’intranquille revue de littérature  n° 12  printemps-été 2017 ------------------------------ ------------------- S O M M A I R E  Editorial p. 2 Lucie Taïeb…  p. 3 Michèle Métail  … p. 6 TRADUCTIONS POÉSIE COLOMBIE Par Brigitte Lebrun Vanhove …  p. 20 NOUVEAUX AUTEURS Ismaël Savadogo …  p. 30 Marie Tavera …  p. 33 Khalid EL Morabethi …  p. 35 Gaëtan Sortet …  p. 36 Anne Peslier …  p. 38 Barbara Savournin …  p. 40 Marin Fouqué…  p. 43 Dossier   CONCRÉTISEZ ! … Lily Robert-Foley …  p. 46 Perrine Le Querrec …  p. 48 Gabrielle Jarzynski …  p. 49 A.C Hello …  p. 51 Paul de Brancion …  p. 52 Patricia Pinzuti-Gintz  …  p. 54 Nathalie Prats …  p. 55 Christophe Esnault …  p. 56 Bernardo Schiavetta …  p. 57 Jean-Pierre Bobillot …  p. 60 Michèle Métail …  p. 65 Lucien Suel …  p.