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Affichage des articles du septembre, 2016

Les Jeudis Littéraires

LES JEUDIS LITTÉRAIRES # 20 SEPTEMBRE 2016 AVEC PERRINE LE QUERREC (AUTEURE) // HOMMAGE À MICHEL BUTOR AVEC  MIREILLE  Calle-Gruber une émission proposée par Philippe Vannini ECOUTER   à partir de la 4ème minute PREMIÈRE PARTIE Invitée :  Perrine Le Querrec  pour : L’Apparition (Editions Lunatiques, 2016) Le Plancher (Ed. Les doigts dans la prose, 2013) Le prénom a été modifié (Ed. Les doigts dans la prose, 2014) SECONDE PARTIE Hommage à  Michel Butor  avec  Mireille Calle-Gruber , éditrice de ses Oeuvres complètes en 12 volumes (La Différence)

MON TERRAIN

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PLQ, mon terrain, 2016

infusion

Je laisse tremper mes crayons. Ils infusent. Je les contemple. Ils brument dans le verre d’eau. Écrivent seuls. Des phrases souples des brumes au-dessus des toits. Des brumes dans mon esprit des flèches traversent ma chair. Avec la brume on ne voit rien, pas plus loin que le bout de son corps. Rien d’où on est rien de qui est qui arrive qui repart. La brume passe au travers de la ruine au travers de la lettre. Dilue le mot. Mouille l’œil. Claque des dents. Hérisse la peau. Je brume ma langue lèche ta peau lentement à coups de glotte ainsi va ma passion de ton menton à ton sexe je mords le temps en arrache les heures après heures de brame dans la brume.

Beautés

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Il est beau ce lit notre lit toujours neuf un lit un autre sont beaux nos lit toujours uniques un autre lit une autre nuit une autre vie un seul lit beau notre lit notre nid une seule nuit tous ces lits nos délits neufs bien neufs toujours neufs vendredi sur l’île-lit qu’il est beau sans un cri dans le lit toujours neuf des draps roides des draps blancs des écumes des reculs des bascules drapeau blanc des lits blancs des bancs de brume toujours bas sur nos corps nos corps beaux dans la nuit la seule nuit une par une et des plis des plis d’aube la seule aube le départ un regard de l’œil blanc l’œil aveugle aveuglé déréglé la blouse blanche toujours blanche toujours neuve tous les jours un autre jour encore neuf encore là toujours là.

CLEO LEE

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contestation

La langue des mutilés Ce grand vacarme sur le papier Dans le désordre de la pensée Capturer l'horizon poétique L'asphalte de la sensation Le bitume  du regard Les flammes sur la page Noires intensités solides Poignante contestation

Un Prix

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Le Prix du premier recueil de poésie 2016 de La Fondation Antoine et Marie-Hélène Labbé est attribué à Perrine Le Querrec pour son recueil « La Patagonie » publié aux Carnet du Dessert de Lune dans la collection Pleine Lune, préfacé par Jean-Marc Flahaut. Pour tout savoir sur ce livre et sur l’auteur, lire un extrait, c’est là:   http://www.dessertdelune.be/perrine-le-querrec.html

Une rencontre

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C'était le mercredi 25 mai 2016 à l’invitation du mirifique lecteur-libraire Hugues Robert dans sa librairie,  Charybde , où règnent les vrais livres. Librairie Charybde, 129 rue de Charenton, Paris 12.

on-air

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Jeudi 22 septembre à 10 heures, je serai l'invitée des Jeudis Littéraires sur Aligre FM. Conversation avec Philippe Vannini et Andréas Becker.

Être

Je suis la fille de. Je suis la sœur de. Je suis la mère de. Je suis l’élève de. Je suis l’amante de. Je suis l’auteure de. Je suis la folle de. Je suis donc je sais Je suis donc j’essaie Je suis donc je fraye Je suis donc j’effraie Je suis donc j’enfreins Je suis donc je feins Je suis donc je fuis

CLEO LEE

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Berceuse

La langue des mutilés dies irae ma langue d’ire quand je dis je dois je déterre nos colères. Je tiens les colonnes la comptabilité serrée de nos jours de colère sont années écorchées vives et mortelles. Mutilés à l’initial je soigne ma voix c’est nous. Langue bras jambes coupés. Tête décapitée. Souffle coupé. Vie décapitée. Soufflée. Place à la fertilité. Ecrire sortir du silence ; vous effondrez et entrez dedans. Ma main est tendue ma main de mots j’ai peur de votre chute dans le silence j’ai peur que vous souffriez j’ai peur de votre souffrance de votre silence alors je donne tous mes mots. Je vous les donne. Le sillon se marque j’ai eu si peur de tomber, d’autres mots ont accouru pour me retenir tresser le filet des mutilés. Je me colle me cale contre vous dans le filet au-dessus du sol accroché aux mats des regards violents nous nous berçons sans retenue sans embûches sans plus jamais les entendre.

CLEO LEE

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Ma passion

Ils me parlent d’un monde où la passion n’existe plus Un seul faux-pas périr sous les piétinements de la foule Je dé-signe, adopte l’erreur L’ivresse m’entraîne à trébucher Mes mains arrachent à l’ombre des poignées de lumière Tombée à genoux relevée Je caresse le visage de l’écriture Ses pommettes ses fossettes l’orbite de ses yeux Je m’enfonce dans sa bouche me mouille à sa salive Elle me suce me sangsue Ma passion jusqu’à la dernière goutte

MON TERRAIN

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PLQ, mon terrain, 2016

Cher ami,

Je suis encore troublée par [illisible]. La plupart du temps, je suis donc [illisible]. Chaque jour [illisible] des efforts visant la normalité. Quand tout ira mieux, je viendrai vous voir.

TOKYO

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PLQ, Tokyo, 2016

En rond

Tourne en rond. Tournent mes pages en rond. Je tourne en rond mes pages Mets en pièces et reconstruis l’univers La phrase se recourbe et enroule ses tourbillons parfaits Son rythme me noie, me dévoile me noie, insatiable inlassable Emportée par le courant de la raison, si j’aspire une grande bouffée de mots survivrais-je ?

Les poches

Elle voudrait des poches Elle regrette de ne pas avoir enfilé de vêtement à poches Qu’est-ce-qui lui a pris qu’a-t’elle a cru qui était-elle ce matin? Elle noue ses mains derrière son dos les balance contre ses cuisses les agite discrètement devant son ventre Pourquoi ne pas avoir de poches aujourd’hui elle aurait bien besoin de deux poches, deux failles pour disparaître, des poches où enfoncer lester le corps penché, des poches à absence, des morceaux en moins deux morceaux avalés engouffrés, des poches pour tenir se tenir soutenir l’architecture exposée aux regards aux reliefs aux dehors des poches où serrer dents et poings, des poches à s’effacer.

CLEO LEE

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Cadrage

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plq, cadrage, 2016 Des cadrages chancelants. Je chancelle moi-même. Des cadrages décadrés. Décalé ton langage. Attendre des années des regards adaptés. D’aveugles entourée. Décamper. Basculer l’œil. Le bander. Le branler. Écoulement écoulé écoutée. Ma coulée verbale.  Éboulis éboulement-blouissement jaillissement. Jouissance.

Immobilité

L’insécurité originelle se nourrit d’elle-même La première se penche sur la seconde lui murmure le secret Penché vers la troisième souffle à l’oreille la malédiction perpétuelle Jusqu’à la quatrième génération le secret infusé Cette langue où poussent les femmes Tout au bout du silence Un lieu de repos pour reprendre haleine

La voix

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Isabelle Vaillant, Silence, 2016 S’orienter dans la réalité Par l’étroit sentier de la voix Parler toutes portes fermées

ARCHITECTURE

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PLQ, Tokyo2016

La clandestine

La clandestine efface les traces Qui pourraient dire l’amour, qui pourraient dire ces jours Ces jours d’abandon le secret douloureux Les cheveux sur les draps se rebellent se cachent Cigarettes oubliées aux angles écrasés Papier reliquaire où déposer les mots L’invisible destinataire fiché dans le cœur tendre L’épine acérée d’un amour sans-papier Reconduit, Reconduit aux frontières du réel Circule femme errante sans poser le dicible La bouche pleine de cheveux le corps plein de fumée Dissimule pour toujours l’émoi indescriptible Les tremblements du cœur le poids vibrant des corps

Les pêches

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Nature vivante, plq, 2016

Machette

Revêtir de nouveau la camisole de force de l’enfance Coups de machette frappés à la porte Immobilité de nuage Bouche pleine de papiers brûlés Ma parole errante Elle erre Au bord de mon être Au bord d’être Au bord Elle est à mon bord De mon bord Mon débord

CLEO LEE

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L'immortelle

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Isabelle Vaillant, La visite, 2012 leur tombe de marbre noir leur tombe commune la tombe au cimetière du Père Lachaise leur tombe commune de marbre noir au Père Lachaise le marbre noir ma commune ma mortelle la noire mortelle l’immortelle du Père Lachaise l’immortelle tombée tombée au noir le noir marbre du commun inconnu