infusion
Je
laisse tremper mes crayons. Ils infusent. Je les contemple. Ils brument dans le
verre d’eau. Écrivent seuls. Des phrases souples des brumes au-dessus des
toits. Des brumes dans mon esprit des flèches traversent ma chair. Avec la brume on ne voit rien, pas plus loin que le bout de son
corps. Rien d’où on est rien de qui est qui arrive qui repart. La brume passe
au travers de la ruine au travers de la lettre. Dilue le mot. Mouille l’œil. Claque des dents. Hérisse la peau. Je brume ma langue lèche ta peau lentement à coups de glotte ainsi va ma passion de ton menton à ton sexe je mords le temps en arrache les heures après heures de brame dans la brume.