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Affichage des articles du août, 2016

Les cloches

Des corps comme des battants de cloche d'avant en arrière Ils cognent en haut des campaniles aux murailles du ciel s'époumonent assourdissent de leurs ondes délétères la vie qui fourmille et fouaille la terre. Des corps suspendus sous des coupes d'acier aveuglés de lumière de nuages et d'orages ravagés de lumière de nuages et d'orages Ils clament leur innocence en un chant douloureux percent les rêves des amants bienheureux hantent les consciences des éminences grises. La ville silencieuse cadenasse ses oreilles Qu'on démonte les cloches, qu'on fonde leur acier dans le feu des sorcières et des illuminés.

Les épis

Champ de maïs et les couteaux Verts/lames sans pitié Le frémissement d’une armée Elles Sont Debout Nues Noires Cachées l’une à l’autre Empalées sur les lances vertes Peaux noires nues Sur feuilles vertes & Épis jaunes Étendard solitaire Étendard de la misère L'une agite son bras Ligne ondulante des hanches Appel de chair et de signes Apparaissant au gré du vent Houle Noire Nue Les pieds dans la terre Noire, sèche Elle mime une fellation Un gros épi dans la bouche Jus Ce bruissement incessant De couteaux aiguisés Les voitures passent Épouvantails ? fantômes ? putains ? Certains s’arrêtent Il approche d’elle Soulevant haut ses pieds Évitant les poignards Piètre guerrier Elle sourit peut-être Pas le temps d’un mot, il suit la croupe Forant les épis Vers une profondeur piétinée Couverture tendue sur la terre Entre les colonnades des tiges Culbutée sur la terre Elle regarde le ciel Il engran

CLEO LEE

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Des inédits

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Des poèmes inédits lus par Cathy Garcia, parus dans la revue Décharge en décembre 2015

passage pas/sage

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Proposée depuis 2012, l’expérience immersive de Passage Pas/Sage a rassemblé 1500 personnes lors de sa première édition et 2500 personnes les années suivantes.  Fortes de ce succès, la   galerie christian berst art brut  (spécialisée en art brut) et la  galerie Sator (spécialisée en art contemporain) ont associé en 2015 les deux nouveaux occupants du passage,  under construction gallery  et l'agence de création et de design  Paper ! Tiger ! Cette année 2016, passage passage traverse la rue jusqu'au 13 rue Chapon pour rejoindre les  galeries Papillon  et  Isabelle Gounod . Chacune de ces galeries défend une ligne artistique contemporaine et internationale engagée. De leur fusion naîtra un espace d’exploration artistique unique où dialogueront art brut et art contemporain au travers notamment de leurs vernissages respectifs. L’expérience proposée est une immersion totale dans l’art contemporain. Jalonnée de performances, cette journée inédite mise avant tout sur une intera

La peau

Un jour ils ont inventé l’enfermement. Le jour où les hommes ont pensé Enfermons-les. C’était de jour j’en suis certaine pas de nuit c’est une décision de jour quand le dehors grand leur arrachait les yeux de son espace de sa beauté de sa sauvagerie ils se sont dit Enfermons-les les différents inventeurs de vides preneurs d’horizons perturbateurs de lignes désassembleurs de logique. Les inutilisables enfermons-les tous. Un à un. Ensemble. Loin des yeux.  Élevons  les murs. Loin de notre dehors. Pas chez nous.  Sans cesse ils ont rehaussé les murs. Dans les villes construites par les utiles pour les utilisables utilisés je vois des créatures humaines fouiller les poubelles à la recherche de détritus. Leur seul bien, leur peau. Si j'écrivais le livre sur de la peau sur ma peau sur la peau des cadavres des villes des peaux cousues l’une à l’autre des kilomètres donc le livre en peau de monceau de cadavres ils verraient. Ils verraient les mots. Mes  mots  vides mes  mots  pl

CLEO LEE

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Courage

ma table sale et recouverte de poils noirs me devance d’un mot elle se renverse pattes en l’air ventre offert j’attends le courage de frapper écrire un autre exemplaire de mauvaises nouvelles je tombe tête contre le sol parmi les pierres brisées au loin le bruit d’une porte fermée violemment des voix traînent derrière elles le terrible chuchotement murez-moi

CLEO LEE

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LA PROMOTION

Tu ne fais rien ne fais pas assez pour ta PROMOTION comment veux-tu m’as-tu vu sans PROMOTION être promue promulguée propulsée huée acclamée pas de PROMOTION pas de hourras de viens-là, LA PROMOTION c’est important avec ta belle PROMOTION auréolée de succès d’aurore boréale sans  PROMOTION nuit totale tu nuis te nies te nid comment tiens-tu m’as-tu vu dans les cocktails vernissages remplissages signatures et vitrines de la PROMOTION on ne te voit pas ne t’entend pas qu’attends-tu promeus, promois, prends-moi promets-moi que tu vas lâcher l’écriture tout ça ces mots ces mois de recherches de quête d’exigences pour te consacrer des mois du moi du moins tout entière à la PROMOTION qui fera ton bonheur crois-moi le bonheur de la PROMOTION vaut le miracle d’une seule de tes ratures.

Les larmes

Certainement il y a dans les larmes quelque chose qui s’écoule qui s’enfuit qui dévale de l’œil aux joues jusqu’à la bouche des sillons clairs mouillent les lèvres et sans doute disent-ils quelque chose d’indicible tout en larmes de silence pressé contre ta poitrine elles s’écrasent entre nos deux corps et sans doute parlent-elles plus que moi plus fort plus juste et emportent-elles dans leur vertigineuse descente ma dérobade l’usure de la patience sans doute elles parlent haut et mouillé en bouillie de mots imprononcés et certainement les larmes séchées le cœur est sec lui aussi ayant tout déclaré n’a plus rien à prononcer. La larme est sans pourquoi elle vaut en soit.