La peau




Un jour ils ont inventé l’enfermement. Le jour où les hommes ont pensé Enfermons-les. C’était de jour j’en suis certaine pas de nuit c’est une décision de jour quand le dehors grand leur arrachait les yeux de son espace de sa beauté de sa sauvagerie ils se sont dit Enfermons-les les différents inventeurs de vides preneurs d’horizons perturbateurs de lignes désassembleurs de logique. Les inutilisables enfermons-les tous. Un à un. Ensemble. Loin des yeux. Élevons les murs. Loin de notre dehors. Pas chez nous. 
Sans cesse ils ont rehaussé les murs.
Dans les villes construites par les utiles pour les utilisables utilisés je vois des créatures humaines fouiller les poubelles à la recherche de détritus. Leur seul bien, leur peau.
Si j'écrivais le livre sur de la peau sur ma peau sur la peau des cadavres des villes des peaux cousues l’une à l’autre des kilomètres donc le livre en peau de monceau de cadavres ils verraient. Ils verraient les mots.
Mes mots vides mes mots pleins. Hétérogènes. Erogènes. Anxiogènes. Mes mots avec des gènes. Mes mots avec des gênes. 
Récupérer la première peau. Je veux travailler. Je noircis feuille sur feuille en gardant la tête haute. Je serais heureuse de pouvoir vous montrer ce monde. 














































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