m’émeut la forme de la poire ni ronde ni lisse m’émeut depuis sa fleur blanche jusqu’au fruit lourd le temps qu’elle modèle tout son temps m’émeut son chemin de la branche à ma bouche m’émeut le matin sentir son odeur dans la cuisine calme m’émeut l’éternelle modestie l’accomplissement généreux m’émeut loin le chien qui lèche la sève de l’arbre m’émeut la brume bleue dormir suspendue dans l’air m’émeut ton visage penché sur le mien comme m’émouvaient mon regard dans celui d’un portrait de Diane ma respiration calée sur celle de Vincent les points chavirés de mes yeux frottés avec Yayoï la solitude de Georgia le silence d’Hannah les cris d’Unica m’émeuvent toujours j’y pense en regardant la poire son relief irrégulier