Camisole
la nuit je
dessine des camisoles la nuit je serre je sangle le tonnerre les sanglots
la chair hasardeuse la nuit dessinante de camisole s’étendre de nouveau sur
terre puis camisole bien dessinée sangle après sangle se coucher sur les
boutons de nacre au matin le visage marqué découpez en suivant les pointillés
s’il n’est besoin de porter le masque désangler le corps visage vif j’entre
dans la boucherie à l’étal acheter ma livre de langue l’attendrir ça passe par
mes dents comment je la broie comment je la mouille comment je la dévore ce
cannibalisme impitoyable là où bouge la terre yeux rivés à la page j’étends le bras
je cherche ma camisole au moins y passer une jambe ou le cou ou un sein
encourir le risque démuselé comme si animal captif comme si la tête
finalement détachée comme si expirait la peur déplier muscle après muscle étendard blanc claque au vent petit fauve je cours au-devant de toi