Le labyrinthe
Je
débarrasse. Je me charge. J’obéis. Je disparais. J’accepte. J’avance. Dans son
sens. Je ne résiste pas. Je me laisse conduire. Je suis docile. J’abdique. Je
m’adapte. J’adopte l’allure imposée. Je recule mes limites. Je me suis pliée
(sous le poids). Je pense comme je peux.
Car
cela va de soi je suis dans mon tort
Cela
va de soi – il sait tout
J’essaie
de réfléchir – mais je ne comprends plus rien
Il
parlait beaucoup – énormément – me
noyait sous les paroles
Tout
expliquer, bourrer le crâne, m’embrouiller
Il
détient la vérité – universelle
Il
me fait dire – ce ne sont plus mes mots
Oh
des paroles blessantes – des couteaux
Il
gesticule il crie il est grossier
J’étais
à bout – ma vie suspendue
Perdue
dans le labyrinthe
Qui
suis-je ? je n’ai plus de rêves j’ai perdu le sourire
Un
jour surdouée, un jour dérangée
Ma
tête un moulin à vent
Quand
on n’est plus
Ni
sûre Ni forte Ni plus Ni tout
Jamais
« assez »
Mais
blessée. Mais brisée. Et moins. Et rien. Et moins que rien.