La Grande Voie Blanche



PLQ, La grande blanche, 2016

Plus qu’une grande blanche la grosse traînée noire la veine gonflée crevée remplie de merde Broadway la vieille strangule traverse Brooklyn la Défonce - par terre sous le fracas du métro sont jetés entassés les ambulants marchands SDF freaks noirs portoricains blancs fous timbrés les pauvres les ruines - des sparadraps de lumière collés sur la peau des lambeaux des écorchures des écorchés dans cette tranchée dégoulinante d’ombres crasseuses on avance pris jusqu’aux genoux dans la vase urbaine - progresser est lent douloureux dangereux au cœur de la grouillante humanité de quat’sous en-dessous totalement en-dessous du monde que trace la longue ligne découpée dans le bras quand soudain Williamsburg pointe son éclatante roseur métallique traverse la rivière se jette à corps perdu dans Manhattan hérissée rattrape dans ses griffes Broadway Avenue l’Historique la lustre la paillette la débarrasse de ses premiers Amérindiens déjà à marcher sur cette route-serpent dans New-York rien d’autre qu’une vaste forêt incivilisée où grandissent les chênes verts - déroule ses tapis sous les pieds des colons oublie les feuilles d’herbe et Brooklyn, juste de l’autre côté du pont.


































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