L'abattoir


plq, l’abattoir, 2018

Le regard sur moi il voudrait il ne voudrait pas le regard s’appuyer à peine se poser mais m’appuie quand même quand il me frôle de sa présence 
s’appuie m’appuie
sur la nuque mes mots surtout mes mots
Le regard auprès de moi sa place prend de la place que je prenais entière j’y installais ma solitude Reine du milieu de mon ventre au bord précipice de malangue répandant dans ma tête un étonnement sans parole
Sans prévenir quand ma réalité de pain transformée en réalité du pronom, mon visage un autre jusqu’alors caché seul au monde ce visage des mois à se creuser se heurter aux jours sans pain jours des pronoms de la ponctuation les jours crus de vérité, je cherche de plus en plus l’autre visage sa réalité creusée irregardable inavouée
Les jours d’abattoirs suspendue à l’esse je saigne m’égoutte la peau plisse s’arrache d’elle-même ma chair éclate toutes portes closes mais l’œilleton maintenant le regard sa présence Silence je saigne m’écoule m’écroule
Soudain une bouchée et la main reprend me reprend me décroche de l’esse assise à la table le corps écrit le jour de gloire son bref éclat me voici dans la peau si proche de moi-même quel délire quel dédoublement et tu vois, tu verras ça, le verrais de ton regard qui ouvre la porte de l’abattoir ? 




























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