Nos Nuits prostituées
C’est l’heure de la chair
l’heure des corps
Cambodge Thaïlande Paris Milan
ici partout ailleurs
villes, campagnes
la chair habite le
monde
les prédateurs fondent, se fondent.
C’est l’heure de la chair
enfile ta
robe de nuit
poupée
les lèvres les joues les ongles
fardés
des couleurs pour égayer ton cœur
la petite colonisation est en route
et elle passe par ton sexe.
Suis-moi au bout du trottoir
au bout du couloir
je ne te demande pas le monde.
Ma peau craque dans la robe de poupée
je me recoiffe me regarde, je ne te
vois pas
toi ou un autre peu importe
Tu entreras en moi puis tu rentreras
chez toi
quelques mots, un prix,
des souffles
nous ne parlons pas la même langue.
La nuit avale les étreintes
Un homme, un autre, une vague, une
autre
je suis une plage exotique
un rivage déserté
poupée de peau, de satin, de nuit
un jouet cassé, un sourire oublié
Photo : Isabelle Vaillant - Texte : Perrine Le Querrec
Nos nuits prostituées - Cambodge hiver 2011