De l'absence


Passer dans ton quartier là où tu habitais où je venais te chercher te souvient-il nos promenades ton bras au mien, la canne de l’autre côté le balancier l’équilibre les arrêts les respirations la joie simple d’être dehors d’être vivant de se proposer d’aller un peu plus loin ? quelques pas de plus, respirer encore ce vivre dont on ne sait rien tant qu’il habite nos narines nos poumons et que le cœur bat, ta démarche lente et ton sourire brave et parfois entrer dans une boutique même un supermarché tu t’y promenais émerveillé d’un décor qui n’était pas celui du mur de l’appartement et enfin revenir fatigué tellement fatigué de vivre et aujourd’hui en traversant ton quartier et nos rues et ton bras absent autour du mien, et ton sourire disparu mon corps alors comme il a soudain boité totalement déboîté, comment le paysage ces rues ce ciel peuvent-ils encore exister sans toi ? comment la mort n’efface-t-elle pas ses traces derrière elle ? comment vivre et voir encore maintenant que je suis borgne ?















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