CRIEZ


plq, TAHA, 2000

Tant de fois cet homme m'aura fait crier

Ici en concert à l'Elysée-Montmartre (2000)


Ici au Bataclan
Rachid Taha, le Clochard céleste
Bataclan, lundi 25 octobre 2004
Après une première partie assurée par un DJ anonyme, nous sommes prêts à recevoir Rachid Taha.
Costume et chapeau, silhouette sombre et intemporelle, le voilà le poète urbain, qui entre protestation et énergie ne va cesser de nous secouer, aussi bien par la puissance de sa musique, que par ses déclarations militantes.
Taha est là pour chanter, d’abord, mais il est aussi présent pour dénoncer l’indifférence quotidienne, pour électriser la torpeur générale.
Et le public en veut, il est venu pour hurler, dans cette langue arabe sculpturale et maintenant familière, hurler que la résistance est plus que jamais à l’ordre du jour.
Que ce soit dans ses compositions personnelles : Nokta,  Hasbuhum , Barra …, dans la reprise - hommage à Joe Strummer : Rock the casbah, dans son duo nécessaire avec Christian Olivier : Tékitoi, ou dans ses hommages aux poètes kabyles, le citoyen Taha  pose sa langue et sa force sur la musique et les mots avec l’impérieuse nécessité de l’insurrection.
Cette transe de deux heures, cet élan splendide et furieux, ce déchaînement des corps vrillés au son, la voix de Taha toujours plus épaisse, le souffle bruyant, la sensualité des rythmes, nous comblent et nous transportent.
Ce puissant bonheur, cette contestation hurlée, les révoltes que s'enchaînent (la version trash de Yarayah en laissera plus d’un sur le flanc !), les cris dans les notes, le son qui ponctue, les musiciens qui donnent encore et encore, tout cela se concentre dans Taha qui s'évapore en sueur et fumée de clopes, (on vient l'arroser pendant qu'il chante), dans ses boucles noires qui brillent, sa chemise prune qui s'assombrit ; il fait de nous ce qu'il veut, il joue de nous avec passion.
Head banging, head banging, et pourvu que les cerveaux s’ébranlent tout autant, qu’il en ressorte de l’humanité et de la lumière.
Et toujours l’envie de dire "merci", toujours la reconnaissance pour ces moments de communion, pour cette possibilité offerte de laisser sortir l'animal.


Merci







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