Souriez
Tous ces garçons
propres
Sortis de
chez le barbier
Tous,
semblables
Vermine sous
la barbe taillée
Toutes ces
filles pâles
Insectes maquillés
Toutes,
semblables
Vermine sous
les fards appliqués
Tous ces
garçons et ces filles
semblables
Tous les garçons
et les filles
Pas de mon
âge
Plus de mon
âge
A mon âge l’ire
devant leur consternante masse
A leur âge
guidée par l’urgence de ne pas ressembler
Ils sont
occupés à se regarder à se masturber à se recoiffer
Ils sont occupés
à creuser plus profond l’imbécilité
Ils sont
occupés à se ressembler à se rassembler à se photographier
Se regarder
pour se reconnaître
Se regarder
pour se rassurer
Se regarder
pour se disparaître
Dis-moi qui est la plus belle ?
Le plus beau le
plus
Aveugle sourd
prisonnier
Tous condamnés
Chaque ville
île au Diable
J’habite votre bagne un grand magasin
Un temps
lourd de baudruches
J’assiste au
perpétuel défilé
mortuaire
Des barbes
taillées des filles en plastique
cadavres
Ainsi on
accepterait d’être tous semblables
Ainsi l’avenir
la foi la loi
L’anéantissement
cette violence
Souriez vous êtes tous morts