La Putain de la Consolation



La première fois l’épaule de ma mère
Il n’y a que toi pour me consoler 

A l’avant-scène des coups de l’homme
sur les seins de lait, le ventre de ma naissance
Son visage penché ses cheveux dénoués.

La première fois la peau de ma mère
L’hostie de ses larmes sur ma langue
Tu es ma consolation 

Oui moi l’enfant, amant de huit ans
Putain de la Consolation
Par fidélité pour ma mère
J’ai baisé toutes les femmes aux ventres ouverts
Cœur arraché cendres et larmes
Mon foutre cicatrice, bâillon des hurlements
Des plaintes des suffocations.

Je ressuscite les mortes
Dans mes bras dans mes cuisses sur la terre
Et au ciel
J’ai la consolation dans le sang
Buvez-moi, mangez-moi
J’élève votre douleur
sous l’éclairage cru la chair crue les mots crus.

Le corps fendu coincé dans l’angle sur le sol
dans la mémoire la dette éternelle
Je ne choisis pas
elles me choisissent
Ma parole dit Oui
Mon corps, arc de peau
Cannibale des trahisons.

J’en ai pour ma vie
Combler les abandons
Ecarter les monstres
Refleurir les corps
Baiser les bouches saigneuses
Lécher les fentes
offertes à la Consolation.

J’exauce vos prières
à genoux devant votre désolation
Sur ma langue maquillée
la dégradation renversée
que votre volonté soit mienne.


























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