Test


 Screen Test ST194, Billy Linich, 1964. 16mm film, b&w, silent; 4 minutes. © The Andy Warhol Museum, Pittsburgh, a museum of Carnegie Institute. All rights reserved.

Portraits filmés de gens formidables - formidables portraits de gens filmés testés sur l’écran
Screen Test asseyez-vous devant un fond uni éclairé par un ou deux projecteurs le temps d’une bobine de film pleine d’images tournées à 25 images par seconde projetées à 16 images par seconde dans un léger étirement du temps son empreinte à même la peau des cinq cents portraits hypnotisés par Warhol superstar des superstars marquées marquantes aucune image manquante
Nico bouge ne tient pas en place sort du cadre
le même pour
Dennis Hopper cabotin cabote en colère visage déporté dans un angle la bobine dure jusqu’au sourire
derrière
Dali extatique
à gauche
Dylan planqué derrière ses lunettes
devant
Jane Holzer le visage défi projeté, regard vissé
à la verticale
La langue de Mario Banana remonte le long de notre rétine de notre échine suce notre peau mord notre sexe
dressé à l’angle
L’œil du cyclone de John Cale
s’ouvre sur
Duchamp dieu est un fumeur de havane
expire
Ondine la moue de sa bouche
devant
Lou Reed ne cille pas moi non plus Lou
entend
John Giorno surexposé bouche entr’ouverte filet de mots invisibles - Giorno antique tragique
à sa diagonale
Edie Sedgwick figure d’émotions lentes et pures, image diaphane, nue
face à
Ingrid Superstar son cou le socle où se dresse son visage yeux suturés de charbon
de biais
Billy Linich impossible impavide derrière le verre fumé sous la peau le squelette pommette haute. Éclat de lumière sur la lunette
arrière
Ann Buchanan dans le flot de sa chevelure verse des larmes
de silence
Gérard Malanga clair-obscur lèvres d’ombre langue flammèche
deux pas devant
Freddy Herko deviné à travers la fumée de sa cigarette, lumière accrochée à la pliure de la joue

Accidents du flou de la pose de la pellicule des traits de la peau de la poussière des rayures
L’éphémère public mobile défile entre les portraits d’éternité. Par petites grappes cernées de visages flottants, la sensuelle image les recouvre de son grain les avale, des bouches d’Edie à celle de Mario
Conversation secrète murmure à mes oreilles, confidence du silence panoramique, rite muet écran par écran pas à pas passer de l’un à l’autre toujours présent ou revenu au moment du rebours, l’écran dévorant inquisiteur m’offre sur un plateau des épitaphes superposées juxtaposées, ralenties.



Jusqu'au 7 février 2016
Musée d'Art Moderne de la ville de Paris










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