Disparition

j’ai commencé avec le premier mot sur la page son rugissement les mots n’existent plus piégés comme œufs pourris les mots éternel danger des mots d’éternité en danger mots d’éther transformés en guerre sur la page maintenant des morceaux d’étoffe des déchets de coton des grumeaux de terre des bouts de bois des pièces de fer des fioles d’odeur des souvenirs de fourrure des excréments d’humanité le langage nous a tué nous n’en n’avons pas pris soin suffisamment soin je m’assois sur le porche me laisse glisser le long de mur lentement en tremblant et enfin m’accroupis le silence tient bon à travers le vaste espace nocturne